Haine Noire, projet solo de Zagam, formé en septembre 2004, "le projet le plus misanthrope jamais créé"… La démarche de Zagam est intéressante et montre une réelle volonté de se détacher de l’aspect disons commercial reproché à pas mal de groupes de black à partir du moment où ils signent sur des gros labels.
Haine Noire est auto-produit. C’est crade, c’est glauque, c’est brouillon… mais pas mal du tout dans le fond. Pour obtenir l’album, deux moyens possibles : soit on achète/échange l’un des 100 exemplaires numérotés, soit on le télécharge entièrement sur son site web (http://hainenoire.fr.tc/), avec tous les titres, la pochette et tout ce qui forme le livret etc. Un CD complet quoi.
Voilà en ce qui concerne la présentation rapide. Parlons à présent de la musique – ou plutôt du "bruit" comme je l’ai lu dans une chronique.
Je ne dirai pas que c’est mauvais. Etant donné le peu de moyens dont il disposait, on peut même considérer que c’est un bon résultat. Les titres sont relativement courts (sauf pour ceux qui trouvent ça insupportable) et sonnent assez brouillon. Le chant, saturé et retravaillé est une sorte de vomissure sur nous ses auditeurs, la batterie électronique est bien brutale (le son surtout), les guitares, assez correctes au niveau du son, crachent plutôt bien, mais on sent que les riffs ne sont pas achevés comme il le faut. Je ne sais pas si c’est volontaire ou non, mais pour prendre sa défense, je dirais que c’est un effet de style : une façon de dire "je vous emmerde, vous n’aurez même pas droit à un riff entier". Sur ce coup là, il a bien raison, mais ce n’est pas une attitude très constructive. Enfin… de toute façon,
Haine Noire est plus une œuvre de destruction qu’autre chose.
Bon je pourrais m’arrêter là et avoir presque tout dit.
Mais ce serait ignorer les passages mid-tempo, plus glauques que le reste, et les deux morceaux ambiants du début et de la fin. Le premier est excellent, mais évidemment très court. Le dernier, le plus long de l’album, n’est en fait qu’un court morceau divisé en deux parties par un blanc trèèèèès long.
L’artwork du livret fait très fouillé à première vue, et intéressant pour savoir un peu de quoi il s’agit, mais bon, le ton misanthrope permanent est un peu exagéré, et on n’y croit plus lorsque c’est à ce point. Même les paroles sont drôles tellement c’est poussé.
Bon. Un groupe à connaître, car c’est bien le seul à aller au bout de ce qu’il dit au moins en matière commerciale. En plus, le téléchargement du disque ne vous prendra que quelques minutes… c’est tout bénef.
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