Parfois, des groupes sortent de nulle part, bénéficient de quelques lignes sur un site web quelconque voire sur un magazine spécialisé, et ces quelques mots, plus ou moins éclairés en fonction de leur source, leur donnent une exposition méritée.
C'est le cas de ce deuxième album des Grecs de
Chronosphere. Quelques lignes dans un Metallian, section underground, lues par votre serviteur, et hop : Le chemin est balisé (comprendre écoute convaincante sur le web vite fait, commande et réception dans la boîte aux lettres). Le label italien Punishment18records ayant déjà fait le coup avec les fantastiques Australiens d'
Harlott, pourquoi pas avec ces Grecs ?
Bingo : Dès le titre d'ouverture, "Killing My Sins", le ton est donné. Riffs agressifs, tempi de fou, breaks assassins, précision rythmique, vocaux bien placés, tout y est. Du bon thrashmetal, old-school dans ces racines, mais pas passéiste, rapide, doté de soli de bon aloi, suffisamment brutal et précis.
Bavard,
Chronosphere l'est assurément. Les vocaux hachés de Spyros Lafias apportent clairement un certain savoir-faire. Ni trop rauques, ni modernes, ils s'inspirent plus d'un Mat Maurer (
Mortal Sin), voire d'un jeune Chuck Billy (
Testament) dans certaines intonations, tout en étant furieusement Bay-
Area. Souvent le maillon faible dans le style thrash, surtout revival, Spyros apporte une personnalité et permet à
Chronosphere de déployer ses riffs et breaks en toute lisibilité. Les ponts entre couplets et refrains permettent à l'auditeur de suivre un chemin tout tracé, et les plans sont suffisamment bien assemblés pour créer de vrais chansons, identifiables au bout de deux écoutes attentives. Intéressant.
Ainsi, les compositions, toutes construites admirablement, et suffisamment diversifiées, sont le point fort du groupe. Basés sur des riffs virevoltants et classiques (écoutez le début de "
Brutal Decay" et vous reconnaîtrez sûrement l'inspiration), les morceaux sont recherchés, souvent fouillés ("
Herald The Uprising"), parfois directs (l'excellent "City Of The Living
Dead", l'entraînant "
Beyond Nemesis"), et claquent bien, avec les fameux vocaux scandés lors des refrains venus tout droit de 1986/1988.
Si nous assistons aussi à l'inévitable invité sur un solo (Josh Christian de
Toxik s'y colle sur "
Herald The Uprising"), et si les influences Bay-
Area sont plus que palpables et ne permettent pas à
Chronosphere de s'en sortir par une originalité à toute épreuve (c'est rien de le dire), le savoir faire rythmique et le sens de la composition sont clairement au-dessus de la mêlée du revival thrashmetal. A ce titre, le groupe méritera plus qu'une écoute attentive, tant la fraîcheur dégagée de nos Athéniens situe "
Embracing Oblivion" dans les tous meilleurs albums de thrash de l'année 2014.
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