Embrace My Winter

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12/20
Nom du groupe Whispers Of Fate
Nom de l'album Embrace My Winter
Type Album
Date de parution 2010
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 Forgotten Prayer
Ecouter02:13
2.
 Pain of Earth
Ecouter05:03
3.
 Dance of the Clouds
Ecouter06:04
4.
 Wasted World
Ecouter05:03
5.
 Sphere
Ecouter05:05
6.
 Preludio d'Inverno
Ecouter02:41
7.
 Frozen Heart
Ecouter05:40

Durée totale : 31:49

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Whispers Of Fate



Chronique @ ericb4

04 Avril 2018

On se fera fort de ne pas avoir à endurer un tel supplice...

De plus en plus nombreuses sont les formations metal symphonique à chant féminin inspirées par Nightwish, Within Temptation, Xandria et consorts à se bousculer au portillon, dans le secret espoir de défendre durablement leurs chances à l'international. Mais face au monopole de cette scène par les cadors du genre, fort peu sont celles à avoir résisté à la pression engendrée par cette féroce concurrence, et donc à avoir esquivé une érosion prématurée de leur projet, avant de ne devenir plus que l'ombre d'elles-mêmes pour la plupart d'entre elles. Aussi, ce jeune quintet italien originaire de Trévise a-t-il pris son temps pour asseoir un set de compositions finement élaboré ; signe qu'il a mesuré les risques et les enjeux d'un tel investissement artistique. A l'instar de ses homologues, il compte lui aussi, et légitimement, faire entendre sa voix.

Dans ce dessein, trois années suite à sa création, le combo accouche enfin de son premier bébé à l'aune de cet album full length, le bien-nommé « Embrace My Winter » ; aérienne, poétique et évanescente auto-production d'une durée n'excédant guère les 32 minutes, sur lesquelles s'égrainent 7 pistes tout au plus. Quelles seraient alors les chances de voir ce collectif émerger de cette masse compacte dont n'en ressortent que les plus opiniâtres ou les plus aguerris ? Aurait-il déjà l'étoffe pour caresser l'espoir de faire partie des valeurs montantes de son registre metal d'affiliation ?

Depuis ses débuts, le line-up du groupe est resté inchangé, conjuguant les compétences de : Betty au chant ; Kaos (Nox Illunis, Absentia Lunae, ex-Melencolia Estatica) à la guitare ; Venom aux claviers ; Nicola Trentin (Crafter Of Gods, Necrosy) aux claviers, guitares et au chant ; Alessandro Padovan (Crafter Of Gods) à la batterie. De cette étroite collaboration émane une œuvre metal symphonique gothique et atmosphérique, plutôt mélancolique, un poil souffreteuse, à la dynamique tempérée, aux subtils harmoniques, où le climat se fait frissonnant, parfois glaçant. Côté production, on déplorera un persistant sur-mixage de l'instrumentation, tendant à reléguer les lignes vocales au second plan. De plus, quelques carences en matière de finitions apparaissent et un manque de profondeur de champ acoustique se fait sentir, atténuant de fait l'impact de ces délicates portées. Mais entrons plutôt dans la petite goélette en quête d'éventuelles pépites.

C'est dans un climat résolument éthéré que l'on déambule le plus souvent, où le temps semble s'être figé, ces passages nous plongeant alors dans une quasi hibernation. Dans cette paisible atmosphère, la pâle lueur d'un petit matin d'hiver vient nous caresser le visage et tenter d'attendrir le tympan. Ce à quoi nous convie la laconique entame instrumentale « Forgotten Prayer ». Un tambour martial ouvre la marche, donnant le relais à une progressive instrumentation samplée où virevoltent de seyantes rampes synthétiques, à la façon de Nightwish (première période). On se dit alors que c'est sous les meilleurs auspices que va s'effectuer notre périple... Hélas, les sources de désillusion ne vont pas tarder à se succéder.

Dans ses passages à la cadence mesurée, les plus nombreux de ce manifeste, le groupe ne trouve qu'en de rares cas les clés pour nous happer. Dans cette visée, peut-être retiendra-t-on « Pain of Earth », gracieux mid tempo progressif dans l'ombre d'un Xandria des premiers émois, pour ses subtils arpèges au piano et la souplesse de ses riffs émoussés. Cependant, si le morceau nous octroie d'agréables refrains, l'instrumentation reste poussive et la ligne mélodique peine à trouver un quelconque point d'impact. Quant aux claires inflexions de la sirène, elles demeurent peu oscillantes et en proie à quelques faussetés, donc en-deçà de ce que l'on serait en droit d'attendre dans un tel registre. Dans cette mouvance, les vaporeux « Dance of the Clouds » et « Sphere » souvent nous embourbent dans d'impromptus schémas harmoniques, suivant une sente mélodique des plus lancinantes. L'orchestration, quant à elle, ne décolle réellement qu'en fin de piste pour chacune d'elles. Et ce ne sont pas les palotes modulations de la belle qui sauveront le bateau du naufrage.

Lorsqu'il tente d'accélérer la cadence, la sauce ne prend pas davantage. Ainsi, l'accroche auditive aura peu de chances de s'effectuer sur le nightwishien « Wasted World ». De mornes séries d'accords tendent à se répéter et même si de soudaines accélérations rythmiques s'offrent à nous, elles se trouvent largement noyées par d'envahissantes nappes synthétiques, la frontwoman ne jouant dès lors plus qu'un rôle de subalterne. Mêmes causes, mêmes effets pour « Frozen Heart ». titre symphonique atmosphérique à l'impulsivité mollassonne, ne variant ses effets qu'en de rares circonstances. Calé lui également sur un bien lunaire sillon mélodique, cet effort ne trouvera pas plus grâce à nos yeux, ou plutôt à nos tympans.

Dans ses moments tamisés, la troupe aurait bien quelques armes de séduction pour nous faire plier l'échine. Mais à trop vouloir rester campé sur des refrains mal dégrossis relayant des couplets quelque peu taillés dans la roche, et malgré un plaisant picking à la guitare acoustique, le trop bref « Preludio d'Inverno » risque, lui aussi, de passer à la trappe. On déplorera notamment une brutale et inopportune césure en fin de piste. Quant aux lignes de chant, les monocordes patines de la douce ont pour corollaire l'une ou l'autre envolée lyrique à la maîtrise incertaine. Plus de frustrations que de jouissance auditive, in fine. Bref, les amateurs du genre passeront leur chemin.

On l'aura compris, à la lumière de ce terne méfait, on est à des années-lumière de ce que proposent actuellement les formations majeures du metal symphonique à chant féminin. Il faudra à notre quintet italien davantage soigner son ingénierie du son, dynamiser sa section rythmique, affiner ses sentes mélodiques, diversifier ses exercices de style et surtout ses atmosphères pour espérer l'emporter. De plus, il serait souhaitable qu'il étoffe son offre vocale et opte pour l'une ou l'autre prise de risque qui, ici, est peau de chagrin ; histoire de sortir quelque peu de cette sclérosante ambiance hivernale et de nous délivrer des affres de ce soporifique manifeste. A bon entendeur...


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