Emblem of Victory

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15/20
Nom du groupe Arditi
Nom de l'album Emblem of Victory
Type Album
Date de parution 11 Fevrier 2023
Style MusicalDark Ambient
Membres possèdant cet album0

Tracklist

1.
 Emblem of Victory
 
2.
 Gloria Victis
 
3.
 Words Made of Stone
 
4.
 60 Thousand Dreams
 
5.
 Bereitstellung
 
6.
 Wreath of Oak Leaves
 
7.
 Livets innersta väsen
 
8.
 Ausmarsch
 

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Arditi


Chronique @ Icare

26 Mars 2023

Arditi démontre qu’il n’est nul besoin de violence frontale pour exprimer des abysses de négativité et de noirceur...

Cela fait plus de vingt ans qu’Arditi met ses cauchemars en musique, évoluant dans un dark ambiant très froid et martial. Ce Emblem of Victory est déjà leur dixième album, et le duo de Lidköping s’inscrit toujours dans ce même univers dystopique, décadent et industriel dans lequel il s’illustre depuis ses débuts.
Effectivement, quiconque connaît un peu le groupe sait que l’évolution n’est pas le fort d’ Henry Möller et Mårten Björkman, et ce nouvel opus ne fera clairement pas exception à la règle : de l’artwork très épuré qui rappelle le visuel de propagande des régimes totalitaires, au titre, qui fait clairement référence au Marching on to Victory (premier album sorti en 2001), en passant bien évidement par la musique, ce nouvel opus s’inscrit dans une continuité parfaite et sans surprise de la discographie des Suédois. Ceci dit, si vous ne connaissez pas encore Arditi, cet album pourrait être une excellente introduction à leur univers si particulier.


Arditi compose une musique très cinématographique, une sorte de dark ambiant très sombre, angoissant et immersif qui nous plonge dans les décombres fumants d’un monde en guerre. Le côté martial est très présent, rendu par ces percussions obsédantes dont le rythme saccadé rappelle des tambours de guerre et renvoie au pas conquérant de ces milliers de bottes claquant de manière cadencée sur l’asphalte, lorsqu’une armée victorieuse s’empare d’une ville ennemie, symbole ultime de la discipline, de l’obéissance aveugle et de l’uniformisation.
L’angoisse monte au fur et à mesure de ces 45 minutes, ces huit pistes composant comme la bande originale d’une dystopie terrifiante, et malgré une musique assez minimaliste, le duo arrive à créer une tension vraiment palpable, grâce à ce rythme marqué, répétitif et hypnotique, ces chœurs fêlés et désincarnés et ces quelques samples vocaux déshumanisés (Gloria Victis, Bereitstellung, avec les sonorités dures et froides de l’allemand qui surnagent sur ces roulements de tambour, ça fait toujours son petit effet, n’est-ce pas...).

Durant toute sa durée, Emblem of Victory traîne cette atmosphère de fin du monde sur laquelle planent les ombres prédatrices de la mort. Tantôt dur et militaire (le morceau éponyme qui débute l’opus, Gloria Victis), tantôt plus nuancé et ambiant (le glacial Words Made of Stone qui nous plonge dans une sorte de monde post apocalyptique gouverné par des machines programmées pour exterminer l’espèce humaine, condamnant les derniers rescapés dont nous sommes à se cacher dans les ruines d’un univers dévasté, la lente montée en puissance de 60 Thousand Dreams, toujours portée par ces percussions martiales, continues, lobotomisantes et hypnotiques, un Wreak of Oak Leaves aux pulsations quasiment tribales, dont les notes lointaines résonnent, sauvagement belles, comme les derniers vestiges de la civilisation humaine, avant de se faire avaler par ce pouls mécanique qui annonce l’avènement inéluctable du règne des machines), l’art sonore d’Arditi décline de toutes les façons possibles l’agonie de notre monde organique dont l’âme semble expirer avec ses derniers colosses d’aciers et de béton qui se convulsent dans les flammes; à ce titre, les 3,11 minutes d’Ausmarsch offrent à l’humanité un superbe chant du cygne, désolé, glaçant et beau à en pleurer.

Pour conclure, Emblem of Victory est un parfait album de genre, une expérience éprouvante, anxiogène mais extrêmement immersive qui nous plonge dans le brasier d’un monde post apocalyptique où les forces primales semblent avoir été aspirées, mâchées et digérées afin de nourrir un immense organisme mécanique sans âme et intemporel.
Ceci dit, ce qui fait la force de cet opus fait aussi sa principale faiblesse, ce dixième volet étant, à l’instar des précédents, extrêmement homogène, et ne variant peut-être pas assez ses atmosphères, glaciales, inquiétantes et tendues qui pourront peut-être lasser l’auditeur par ce côté répétitif et monolithique. En tout état de cause, avec ce nouvel épisode, Arditi démontre une nouvelle fois qu’il n’est nul besoin de violence frontale pour exprimer des abysses de négativité et de noirceur - Marduk l'a bien compris, qui a collaboré par deux fois avec le groupe! -, et cette dernière offrande se pose comme une bande son idéale de la fin du monde.

Glory to the Form !

1 Commentaire

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fufupue - 28 Mars 2023:

Merci pour la chro, c'est grâce à leurs collaborations avec Marduk que je connais le duo, sur un titre cela apporte un vrai plus à leur black furieux, mais je ne sais pas si cela tiendrait la distance d un album entier chez moi... ou vraiment dans des circonstances bien précises. 

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