Le troisième album de
Common Grave est sorti il y a déjà quelques semaines et cela me prit un temps certain pour arriver à l’écouter. Je vous épargnerai les problèmes techniques qui sont en majeure partie dus à ce retard pour rentrer dans le vif du sujet : les problèmes musicaux.
Il y a une telle ribambelle de groupes de Death
Metal sur le marché que vous m'excuserez de ne pas connaitre plus en détails la discographie de
Common Grave qui se résume pour moi à “
Embedded Coding”. Premièrement, clarifions de suite une chose, des deux groupes nommés
Common Grave, seul le groupe allemand, celui-ci, est un groupe de Death
Metal.
“
Embedded Coding” est leur troisième album [le temps passe vite, non?] et je suppose qu’au bout de trois albums c’est l’âge de la maturité et tout et tout vu que leur tout premier date de 2001. Stefan Fimmers, qui officie pour
Necrophagist, se charge des consoles et nous livre une production très…
Necrophagist. Il est d’ailleurs à noter que jusqu’en 2004, Fimmers était dans un autre groupe allemand appelé
Human Bloodfeast, dont le line-up présente d’étranges ressemblances à celui de
Common Grave. Bon, c'était écrit 'Common', donc c'est comme le port-salut. Le monde est petit.
Musicalement,
Common Grave est assez intriguant. C’est le moins qu’on puisse dire du groupe. “
Embedded Coding” démarre avec son intro à la Prodigy avec des synthés electro de qualité. Oui, oui, j’écris bien de qualité parce que je le pense. Vous vous rappelez les claviers bontempi de
Pungent Stench sur Psychotronic Beats? Mouais, cela tenait plus de la blague et c’était assez immonde. Ici, au moins, les mecs savent ce qu’ils font.
C’est d’ailleurs marrant comme intro si l’on considère ce qui vient après. Je pensais que j’allais tomber sur un groupe à la
Monolith Deathcult. Et nan ! Ici, on a droit à un Death technique de base. La construction du disque, chose surprenante, est assez particulière. Tout d’abord une “première partie” suive vers le milieu de l’album par une autre interlude electrometal, chose qui serait du plus bel effet sur vinyle mais qui semble complètement inappropriée sur un CD (et je ne parle même pas de streaming... hmmm hmmm...). Après ce second interlude vient une deuxième et dernière partie qui se terminera sur des beats electro endiablés à la Tenue De Soirée (je suis pas mauvais, je dois l’avouer, héhé).
Ben alors? Où elle est la surprise? C’est tout? Ah oui, je pourrais mentionner le fait que Galagher de
Dying Fetus ou Desgagnes de
Beneath The Massacre viennent prêter main forte aux vocalistes sur quelques morceaux donnant un peu de volume à l’ensemble qui est justement assez “commun” (ça marche mieux en anglais, mais bon ils avaient qu’à choisir un autre nom, pas ma faute) soit la paire de voix je-growle-je-fais-le-cochon et je-crie-très-fort-et-aigu-comme-un-groupe-de-BM-mais-pas-vraiment. J’aurais pu vous dire aussi que des albums écoutés récemment, c’est certainement celui qui use et abuse le plus de sa batterie triggée (d’ailleurs quitte à trigger autant la batterie autant prendre une boite à rythme, je dis ça, je dis rien).
Mouais.
Pas très reluisant tout ça, hein ? C’est bien ce que je pensais jusqu’à temps que ne commence la seconde partie du disque. Ces trois derniers morceaux, nommément “Degradation Upgrade”, “Body Art” et “Earmageddon” semblent avoir été composés par un tout autre groupe. Les premiers morceaux sont aussi fades que n’importe quelle galette de Death
Metal produites par les usines de formatage que sont Unique Leader ou Willowtip. Sans saveur, formatés (est-ce que Fimmers pensait vraiment qu’une Necrophagisation en règle servirait les intérêts du groupe ?) et surtout générique, ces morceaux servent uniquement dans un but de remplissage. Ah oui, si, c’est technique... Oui mais dommage que ça m’en touche une sans… (vous connaissez la suite) parce que j’apprécie le Death
Metal avec de la sueur et de l’âme. Ce que je ne trouve pas ici.
Cependant, je retrouve ces valeurs dans ces trois morceaux. Ceux qui clôturent l’album. Je suppose que c’est tout sauf un “accident”. Je suppose qu’un type a du se dire qu’il serait de bon aloi de surfer sur la vague de
Necrophagist plutôt que d’oser mettre en avant ces titres qui font vibrer et pas ceux qui démontrent leur capacité de clonage.
Ce qui, en soi, n’est pas si mal si on regarde du bon coté des choses. Vous aurez deux EPs pour le prix d’un CD. Les amoureux de technicités cliniques se passeront en boucle la première “face” (sic) du disque et oublieront à jamais la suite tandis que les autres, comme moi, qui aiment leur musique avec une certaine consistance rayeront allègrement la première partie du CD pour arriver directement à ces bons morceaux. Et si vous êtes de ceux qui apprécient autant les sorties génériques que celles plus originales, vous trouverez amplement votre compte avec ce “
Common Grave”.
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