Dans la famille des vieux groupes deathmetal US ne sortant qu’un album tous les dix ans sans jamais vraiment s’arrêter, je voudrais
Embalmer. Oui, bonne pioche. Ayant débuté en 1989 avant d’adopter son patronyme définitif deux ans plus tard, le quintette de l’Ohio fait forte impression sur sa troisième demo-tape de 1993,
Rotting Remains, attirant l’attention de Relapse Records, qui commercialise son terrible EP
There Was Blood Everywhere deux années plus tard. Réunis sur un CD en 1997, ces deux mini-productions forment l’une des réalisations les plus violentes du brutaldeath du milieu des années 90, mélange d’une école ‘
Suffocation’ avec un côté bestial et totalement déjanté, notamment sur l’alternance de growls caverneux et de cris hystériques et psychopathes, le tout créant une ambiance d’horreur forte bien retranscrite, parfaitement illustrée par le maitre Wes Benscoter.
Dans la lignée de ses demo-tapes et EP's parus durant les nineties,
Embalmer revient en 2006 avec son premier véritable album chez
Pathos Productions (son dirigeant est l’un des plus gros collectionneurs de deathmetal de la planète). De bien bonne facture, le disque peine toutefois à transcender la brutalité de ses ainés, à l’heure où tant de groupes US sont déjà passés à la vitesse supérieure en brutaldeath, et à ouvrir de nouveaux horizons,
Gorgasm &
Disgorge en tête.
Encore dix ans plus tard, emmené par le batteur Roy Stewart étant désormais le seul membre d’origine,
Embalmer marque un retour tonitruant chez le label
Hell Headbangers, avec son album
Emanations from the Crypt, magistralement illustré par un autre cador, Chris Moyen. En douze titres pour un peu plus d’une demi-heure, marqués par une violence débridée de tout instant, le groupe ne s’embarrasse d’aucune fioriture et fracasse littéralement dès les premiers morceaux. D’une durée moyenne de deux minutes, chaque titre va droit à l’essentiel, lâchant une cascade de riffs brise-nuque absolument irrésistibles.
Dans les nombreux moments de pure folie marqués par un jeu à la vitesse supersonique,
Embalmer nous gratifie d’une version turbo d’
Incantation, tandis que ses passages plombés rappellent le meilleur d’
Autopsy, le tout baignant dans une atmosphère noire et épaisse. Si ses deux comparatifs sont destinés à situer plus précisément l' album, ils ne doivent en aucun cas dénoter le moindre manque d’identité, bien marquée, rassurez-vous. Enfin, les deathsters connaissant déjà la version 2006 du morceau They Can Smell Our
Blood, s’agenouilleront devant la reprise effectuée dix ans plus tard, clôturant idéalement ce terrible
Emanations from the Crypt, l’une des immanquables sorties du brutaldeath US de ce millésime 2016.
FABIEN.
Mais Embalmer colle plus au death que je vénére.
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