Appaling
Spawn se forme en 1995 en République Tchèque autour du guitariste chanteur Petr Tomanek, dans un pays où les formations deathmetal peinent à s’exporter, en dehors de
Krabathor. Après son premier album
Freedom,
Hope and
Fury paru en 1998, le groupe décide de changer son nom en
Lykathea Aflame, afin de mieux coller à l’évolution musicale & spirituelle de son concept.
Elvenefris, premier album sous le nouveau patronyme, est alors enregistré en été 2000 dans des studios locaux, débouchant sur sa sortie en fin d’année chez la petite structure tchèque
Obscene Productions.
Lykathea Aflame pratique un brutaldeath technique de haute volée, tout en incorporant de nombreuses sonorités orientales et traditionnelles dans ses morceaux. Le résultat reste comparable au deathmetal et aux ambiances orientales de
Nile, qui enregistrait l’impitoyable Black Seeds of
Vengeance dans le même laps de temps. En revanche, la musique des tchèques se révèle au final plus atmosphérique, sur des paroles davantage portées vers une spiritualité intellectuelle que du côté égyptologique chéri par le géant nord américain.
Développant un brutaldeath porté par des blast-beats furieux, emmenées par les rythmiques écrasantes de Tomas Corn & Andy Mares et les guitares massives de Petr, au chant guttural décoiffant,
Elvenefris cède parallèlement la place à de nombreux passages atmosphériques, aux arrangements subtils, développant des ambiances tantôt intenses, éthérées, orientales ou feutrées, évitant soigneusement la facilité et le piège de mélodies pompeuses & inadaptées au style.
Depuis l’excellent
Sympathy Is Air jusqu’aux somptueux A Step
Closer & Bringer of
Flame,
Elvenefris alterne ainsi brillamment une violence deathmetal à des passages apaisants, montant dès lors parfaitement en puissance.
Lykathea Aflame use ainsi de claviers (avec parcimonie), guitares acoustiques, vocaux chantés ou narrés, pour enrichir ses atmosphères, tout en conservant un fil conducteur qui confère une grande homogénéité à l'ensemble. Le titre
Sadness and Strength reste un parfait exemple de l’équilibre général de l’album, gagnant en intensité au fil de son avancé pour trouver son apogée lors d’une fin mémorable, imbriquant guitares massives, sonorités orientales et choeurs discrets, avec le plus bel effet.
Mais malgré un mixage relativement clair, considérant ses nombreux arrangements, la production d’
Elvenefris reste perfectible, la faute à une batterie manquant de corps et de profondeur, flanquée d’une résonance creuse sur les toms et la caisse claire, empêchant ainsi Lykathea Alfame d’exprimer sa pleine puissance. En outre, le manque de moyens prive l’album d’une véritable orchestration, qui aurait permis de d'apporter une autre dimension.
Alliant habillement finesse & brutalité,
Elvenefris impressionne ainsi par son équilibre et sa richesse musicale, mais aussi par la force de ses atmosphères et la sobriété de son concept, dépassant les frontières du brutaldeath et dévoilant ses trésors au fil d’écoutes attentives. Toutefois, privé d’un enregistrement à la hauteur de ses ambitions et d’une distribution conséquente, l’album reste injustement dans l’ombre, malgré l’incroyable talent de
Lykathea Aflame, désormais rebaptisé Lykathé.
Fabien.
Oui. Tu résumes relativement bien l'album. Sa production manque toutefois d'épaisseur, dommage. A titre personnel, j'adore le titre Sadness and Strenght et son final magnifique.
Fabien.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire