Elfika 2015

Paroles
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
16/20
Nom du groupe Elfika
Nom de l'album Elfika 2015
Type Demo
Date de parution 30 Mai 2015
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album4

Tracklist

1. Mirror of Truth 04:50
2. Inferno 05:00
3. One Day 04:35
4. Broken Wings 07:56
5. Lost in Life 03:41
Total playing time 26:02

Acheter cet album

 buy  buy  buy  buy  buy  buy  buy
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Elfika


Chronique @ ericb4

04 Juin 2015

Une truculente entame aux jouissifs arpèges qui en laisse présager bien d'autres...

A l'heure où les cadors du genre font allègrement virevolter leurs notes sur la scène metal symphonique internationale, il s'avère délicat pour les futurs accédants de s'illustrer à leur tour sans risquer la pâle caricature des modèles existants. Pourtant, sans crispation aucune, ni complexes, le groupe français vient relever ce redoutable défi. A cet effet, la valeureuse troupe nous octroie une introductive démo où s'inscrivent cinq plages étirées sur pas moins de vingt-six minutes de ruban auditif. C'est dire que ses fraîches gammes et ses fringants arpèges sont prêts à disséminer leurs effets, même auprès d'un public déjà familiarisé avec ce registre metal. Exercice pourtant déjà éprouvé par pléthore d'homologues stylistiques et générationnels, quels seraient donc les arguments incitatifs à l'adhésion de ce projet initial ?

Le quintet francilien nous ouvre le sas de son domaine, pour y être accueillis par la chanteuse au timbre à la charismatique clarté Laure Ali-Khodja, le bassiste Emmanuel Panneton et Thomas Sommer, tous deux investis aux arrangements et orchestrations, le fin guitariste Nicolas Balalud et par le talentueux batteur Yohan Elfassy. On y décèle un metal symphonique et mélodique de bonne facture, où les codes du genre sont respectés et fort bien mis en valeur. Ainsi, un vivifiant riffing et une section rythmique à la mécanique bien huilée et au tempo précis sont à l'honneur. En outre, plusieurs courants d'influences s'inscrivent partiellement tant dans leurs compositions que dans leurs paroles, au demeurant finement écrites. Quant à l'instrumentation, sur le plan atmosphérique, elle peut rappeler Delain, ou encore Edenbridge, sur le versant technique. Enfin et surtout, on découvre une production soignée, au mixage équilibrant précisément les parties entre elles, et où la qualité de l'enregistrement permet de suivre le cours du message musical sans encombres.

L'accessibilité des lignes mélodiques aidant, sans sacrifier au passage ni la technicité instrumentale, ni celle de la ligne de chant, on suit les étapes du parcours auditif de cette petite rondelle avec délectation. C'est dans des contextes rythmiques diversifiés que s'invitent à nous chacune des minutieuses compositions, rigoureusement échafaudées et suivant une cohérence harmonique sans failles.

L'art de savoir jouer des variations rythmiques s'observe et, par moments, atteint son paroxysme. La fresque de l'opus, « Broken Wings », en est une parfaite illustration. Ses quelques huit minutes d'inspiration power symphonique et mélodique laissent immédiatement ouïr un sémillant serpent synthétique agrippant des riffs frénétiques, le long d'une véloce rythmique. Se calent alors de subtiles notes au piano assistées de célestes ondulations vocales de la déesse, ces dernières venant opportunément habiller de leur flux magnétique couplets et refrains. Soudain, s'installe un mélodieux break en piano/voix, empli de choeurs, se faisant ensuite aspirer par une plombante reprise instrumentale, le tout nous embarquant dans un sensuel voyage, où la belle réhausse encore d'un octave ses vibes, nous donnant alors rendez-vous avec les divinités incantatoires. Un solo de guitare bien inspiré inscrit alors ses habiles accords au sein de la roborative orchestration. Ainsi, dans la lignée d'Ancient Bards, la seconde reprise de l'ensemble s'avère plus dense et plus puissante encore que la première. Elle nous aspire sans souci dans son sillage au moment où la belle, avec son léger vibrato, vient câliner nos tympans, avec quelques gouttes distillées par un sensible piano, le long de ce refrain qui ne nous lâche pas d'un pouce.

Le tempo reste alerte sur de nombreux passages, avec cette faculté qu'a le combo de ne jamais perdre le cours de son tracé mélodique. Dans cet exercice, l'entame de l'opus nous plonge déjà dans une magmatique atmosphère. Aussi, un électrisant environnement synthétique s'impose tout de go sur « Mirror of Truth »  avant l'embrasement du feu des riffs acérés, corroborés à une rythmique aussi puissante qu'entraînante, dans l'esprit de The Gathering. Sur des couplets bien ciselés, la sirène, non sans rappeler Anneke Van Giersbergen, déploie ses claires et infiltrantes inflexions. Plus encore sur les refrains, au demeurant bien customisés quant à leurs lignes harmoniques, ses aériennes modulations font mouche. L'ensemble évolue de concert au gré d'une progressivité instrumentale immersive. Aussi, on n'éprouve que peu de difficultés à pénétrer dans l'ambiance colorée de ce titre au texte finement sculpté. Le schéma rythmique est sensiblement similaire chez son voisin « Inferno ». Cette fois, des perles de pluie au piano se déversent avant qu'une frétillante rythmique, étreinte de riffs corrosifs, ne prenne le relai. Là encore, on ne reste pas insensible à la luminosité mélodique des refrains, habilement mis en exergue par les impulsions vocales de la mezzo-soprano. Un break calé sur un pont instrumental techniquement convaincant vient interrompre le fil de la pièce avant qu'une reprise vocale sur le refrain ne fasse résonner ses délicates modulations. Malgré ses qualités, on aurait cependant souhaité une dégressivité de l'espace sonore en fin de piste.

Autre ambiance, autre cinématique à d'autres instants, pour nous servir, ou plutôt, ravir nos sens. Ainsi, le truculent « One Day », typiquement metal symphonique, avec une pointe heavy densifie, de fait, en le magnifiant, l'espace rythmique. Mais aussi, cette piste, au tracé mélodique finement élaboré, nous invite à suivre les pérégrinations orales de la belle avec délice, sur les couplets comme sur les refrains, qu'elle se plait à caresser de ses angéliques notes ouatées. A la manière de Rawkfist, l'empreinte de chaque bémol, de chaque dièse, contenu dans la partition, s'inscrit prestement dans la mémoire. Cette luminescente piste à l'allure d'un hit dans sa structure ne manque pas sa cible, celle de nos émotions. Enfin, un fringant solo de guitare parachève l'enrichissement de ce tableau musical, déjà haut en couleurs, par un toucher à l'expert délié. Assurément l'une des pièces d'orfèvre de la savoureuse galette.

Mais le combo a également su assouplir sa rythmique et ralentir son tempo, à l'instar du tendre « Lost in Life », outro à l'ambiance délicieusement feutrée, un poil éthérée. Des nappes synthétiques atmosphériques et enveloppantes et de siréniennes envolées s'accordent pour convoler le long d'un chemin mélodique nuancé et aux subtiles variations de tonalité. Un piano aux délicats arpèges s'y agrège, avant que ne se déploient des riffs arrondis et une rythmique en mid tempo, l'instrumentation clôturant alors la piste crescendo. Là encore, on reste suspendu à ces danses de notes en lévitation jusqu'à l'ultime.

On ressort de l'écoute de cette production avec l'agréable sentiment de vouloir remettre volontiers le couvert. On découvre ainsi un groupe aussi généreux que sincère dans son offre artistique, eu égard à l'humble format de la rondelle. Même si l'originalité du concept n'est pas encore au rendez-vous et si quelques petits défauts de production sont perceptibles, on parcourt chaque titre sans que rien ne vienne entraver notre plaisir. Une parenthèse pour souligner également l'élégante sobriété de la palette graphique et la finesse du coup de crayon requis pour l'artwork de la pochette.

On pourra dès lors conseiller cette œuvre à un auditorat élargi à des horizons heavy, power, atmosphérique en plus de celui principalement concerné, sensibilisé aux stigmates du metal symphonique et mélodique à chant féminin pris dans son jus. Et ce, d'autant plus qu'il semblerait que l'on détienne déjà la première pierre d'un édifice d'une épaisseur artistique non négligeable et qui, vraisemblablement s'étoffera avec le temps, notamment à l'aune d'un format plus conséquent. On attend donc la suite du projet non sans une certaine impatience...

0 Commentaire

3 J'aime

Partager
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire

Autres productions de Elfika