La France est un nid à groupes de metal. Malheureusement, elle enfante énormément de groupes extrêmes qui n'apportent rien de neuf et qui ne donnent pas envie de secouer sa tignasse au gré des tempos diaboliques. Pourtant, entre les
Lofofora, les
Furia et autres
Garwall, de nombreux indétronables, fans de tout ce que le metal des années 80 a pu apporter de bon à la musique, se rassemblent et composent dans l'espoir de revoir la NWOBHM sortir du gouffre de l'obsolète. C'est le cas des frenchies de
Eleventh Plague qui sortent aujourd'hui leur premier album 6 titres, sobrement intitulé '
Eleventh Plague'.
Celui-ci est un véritable melting-pot de toutes les influences du groupe, sans pour autant sombrer dans le plagia ou la copie pure et simple, bien que nous puissions, en nous immergeant complètement dans la musique, entendre ci et là certaines chansons de Maiden, de
Judas Priest ou de
Dio.
Outre l'intro, "Dunes Of
Despair", qui nous indique la teneur ténébreuse du disque, la pluie tombant et l'orage grondant, la galette débute très fort avec le heavy "Pharaoh", magnifié par la voix aiguë et puissante de Jérémie Plu, notre
Andre Matos français, bien que son timbre vocal soit plus près de celui de Rob
Halford. "Pharaoh" est la seule compo de l'album qui soit totalement sans passages "copiés", exception faite du solo de gratte que l'on dirait tout droit extrait du "
Phantom Of The Opera" de la Vierge de Fer. Ceci est flagrant. Seconde chanson, "
King Of A Day" est à rapprocher de la période
Rainbow de
Dio, puisque l'influence seventies est bien là. Pourtant la partie du solo et même les couplets sont très modernes dans la structure et les mélodies, ce qui tranche énormément sur le reste du tracklist. Petite surprise, "
Killer Garden Dwarves" est une blague rigolote. Son intro est toute calme, avant, bien évidemment, de continuer sur un tempo plus rapide, doublé sur le solo de guitare, toujours influencé par Maiden et son "Iron Maiden", pour revenir à quelque chose de plus intérieur. Et là, premier véritable choc : le groupe n'est pas seulement porté sur le metal britannique, mais, également sur le metal français de la période dorée, puisque le riff d'intro ressemble à s'y méprendre à celui du "Jéhovah" de la légende
Blaspheme !! Et c'est tout à l'honneur d'
Eleventh Plague, puisqu'il permet d'entretenir la mémoire d'un des meilleurs groupes francophones au monde... "Steel
United", bien que très stéréotypé, est une véritable bombe qui ferait un malheur sur scène, tout comme le morceau qui clôt l'album en beauté, le très Maidenien "
Dying Tomorrow".
Voici, en somme, un disque que certains pourraient qualifier de pompage abusif, si seulement il n'était pas personnel. Et, heureusement, cet album l'est, bien que les influences de nos 5 gaulois soient parfois flagrantes. Mais, ce n'est qu'un détail, puisque le talent et la maîtrise des instruments sont bien présents ici. Les chansons auraient gagné en qualité si elles avaient pu obtenir une meilleure production, gage d'un plus grand succès. Grâce à ces jeunes gens, l'espoir de voir enfin revenir sur le devant de la scène metal l'âge d'or de notre musique favorite est peut-être en train de renaître. Et qui sait, il se pourrait sans doute que
Eleventh Plague devienne un Maiden français... Dans tous les cas, EP est un groupe à soutenir assurément ! Emouvant.
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