Eidos

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18/20
Nom du groupe Kingcrow
Nom de l'album Eidos
Type Album
Date de parution 23 Juin 2015
Style MusicalMetal Progressif
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1. The Moth 04:22
2. Adrift 06:17
3. Slow Down 05:17
4. Open Sky 05:34
5. Fading Out Pt.IV 03:47
6. The Deeper Divide 07:37
7. On the Barren Ground 05:18
8. At the Same Pace 07:45
9. Eidos 08:16
10. If Only 07:46
Total playing time 1:01:59

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Kingcrow


Chronique @ LeLoupArctique

28 Janvier 2016

Kingcrow témoigne d'une sensibilité et d'une justesse incroyable, le plaçant dans le haut du panier prog actuel

Kingcrow est un groupe italien de rock/metal progressif qui commence à avoir une belle expérience, et qui va souffler ses vingt bougies cette année. Si vous n'en avez jamais entendu parler avant les années 2009/2010, ne vous inquiétez pas ! En effet, jusque là les Italiens peinaient à gagner en popularité, jouant sur trois albums une musique largement influencée par Dream Theater et surtout Porcupine Tree, mais avec moins de génie. Par contre, si depuis six ans vous n'avez jamais écouté Kingcrow, posez vous des questions.
Tout change en 2009 avec l'album Phlegethon pour le groupe des frères Cafolla : le chanteur Mauro Gelsomini part, et il est remplacé par Diego Marchesi. Au même moment leur orientation musicale évolue, avec une identité plus affirmée et des thèmes lyriques plus graves. La question de l'enfance et du passage à l'âge adulte notamment est très présente – on le voit très bien sur les pochettes d'albums et dans les clips récents. Cette nouvelle direction est entièrement assumée sur le très bon In Crescendo, qui marque par ailleurs le début d'une collaboration avec le label américain Sensory Records. Ces derniers étant responsables de découvertes comme Haken ou Wuthering Heights, on peut leur faire confiance.

Eidos, le sixième opus des Italiens, sort donc à l'été 2015 – il semblerait qu'ils aient retrouvé un rythme de sorties régulier. Le visuel qui l'accompagne laisse bien sûr penser à une continuité, et la magnifique et étrange pochette est expliquée par le non moins étrange clip The Moth, tout en animation à la Steven Wilson. Mais dans la musique, point de Steven Wilson, ni vraiment de Porcupine Tree, et pas non plus de Riverside à qui on a beaucoup comparé Kingcrow. Les Italiens progressent vers de nouveaux horizons, plus modernes, plus techniques, mais pas moins émotionnels et touchants, au contraire !
Un gros travail est réalisé sur les guitares de Diego et Ivan, qui, grâce à une production très fine, sonnent saillantes voire chirurgicales, à l'instar du passage instrumental sur Adrift. On peut penser à une influence Djent, avec des rythmiques saccadées et incisives, par exemple au milieu de On the Barren Ground, qui se la joue très moderne avec ses effets électroniques. C'est un morceau intéressant, même s'il ne s'agit pas du meilleur. Dans cet ordre d'idée, ce nouvel aspect fait régulièrement penser à Leprous, et au vu de la qualité musicale offerte par les Norvégiens, c'est plutôt un compliment.

D'un autre côté, Kingcrow garde les aspects plus intimistes expérimentés sur le précédent album In Crescendo. C'est souvent le cas dans les introductions de morceaux, et ce sont les rares fois où l'on peut penser à du Riverside. Ainsi Open Sky s'ouvre de manière très tranquille et posée, tout en sensibilité, dans un délire beaucoup plus post-rock que progressif. Le morceau en question continue d'ailleurs sur une montée en puissance quasiment orgasmique rappelant des bons souvenirs d'Anathema. En revanche, le sextette se sert aussi de ces moments plus calmes pour instiller des atmosphères angoissantes, comme c'est le cas sur l'excellent et sombre (voire dépressif) The Deeper Divide. Notons au passage le travail vocal de génie de Diego Marchesi, capable de la plus grande tendresse comme d'envolées grandiloquentes (l'étendue de son spectre vocal est disponible sur le titre éponyme), et sans qui cet album n'aurait jamais eu cette saveur si particulière. Sans en faire autant que le très talentueux Einar Solberg (Leprous), ni tomber dans l'extravagance d'un Ross Jennings (Haken) à qui il fait parfois penser, le vocaliste de Kingcrow sait rester dans une justesse simple et touchante.

Enfin, et évidemment vous me direz, Eidos c'est un album de prog. Il faut bien sûr s'attendre à des titres complexes, alternant fort bien les mélodies douces avec les passages plus violents, sans aucune transition abrupte. Les trois morceaux de fin, globalement plus longs, en sont assez représentatifs. Évoquer les partitions de batterie est ici obligatoire, tant Thundra Cafolla effectue un boulot de monstre derrière ses fûts, frappant avec une précision millimétrique et un groove imparable. Fait très intéressant, Kingcrow s'essaye à de nouvelles sonorités, typées industrielles par exemple (On the Barren Ground), mais ce que j'apprécie personnellement le plus est l'ajout récurrent de la guitare acoustique, comme à la fin de The Moth, qui donne à l'ensemble une saveur méditerranéenne inattendue mais pas désagréable du tout. On remarquera aussi des sortes de petites percussions, qui font plus penser à des claquettes qu'autre chose ! (voir sur Fading Out) Promis, si j'en ai l'occasion je pose la question au groupe.

C'est donc à nouveau un grand album que vient de nous pondre le combo transalpin. L'orientation initiée par Phlegethon et continuée par In Crescendo porte ainsi ses fruits, et quel fruits ! Kingcrow témoigne d'une sensibilité et d'une justesse incroyable, le plaçant dans le haut du panier prog actuel, aux côtés des groupes incontestés cités plusieurs fois dans cette chronique. C'est aussi le signe d'une très bonne santé de la scène metal prog italienne, derrière un DGM en pleine forme, et suivi par tous ces jeunes groupes dont Empyrios, Killing Touch, Silver Lake, Even Flow … Tout cela augure du meilleur pour la suite !

5 Commentaires

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LeLoupArctique - 28 Janvier 2016: Merci à toi ! Par contre je t'avoue que sur The Deeper Divide j'ai du mal à voir l'influence de Porcupine Tree ...
frozenheart - 28 Janvier 2016: Bizarre moi je lui trouve quelques influences des premiers Porcupine! Après ça n'est qu'un petit détail.
LostPhoenix - 28 Janvier 2016: Bon ! LA question est posée !?! Je n'avais jamais écouté Kingcrow, même ses six dernières années. Alors.... MERCI au Loup pour ce "coup de pouce" ;)
Je ne suis pas un spécialiste du Prog, mais je ne manquerait pas de m'égarer sur les rives de cette Italie...
LeLoupArctique - 29 Janvier 2016: Honte à toi :p Oui n'hésite pas à jeter une oreille, la vidéo sous la chronique est assez représentative, et si ça te plait alors il y a plein de groupes qui pourraient te plaire :)
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