Avec un pareil pseudonyme, qui plus est en sortant un premier skeud intitulé « extase dans la douleur », les Grecs de extreme violence avaient tout pour mettre en arrêt le plus exigeant des fans de brutal death errant sur la piste de son blast journalier. Un album à la pochette laide et bien morbide, édité de surcroit par l’excellente maison sevared, un coup d’œil rapide au dos du cd et on voit des titres tels que « child molesting » ou encore « devourment syndrome », bref le décor est planté.
Et il n’y a pas tromperie sur la marchandise, puisque dès les premières secondes du 1er titre « twisted perversion » au riffing en béton sur fond de bastonnage intensif, l’inconditionnel de brutal death massif et sans concession sent qu’il va en avoir pour son argent.
Pas de fioritures, on est dans la lignée des
Mass Infection,
Brutus ou encore
Bloodboil. Autant de références qui ne diront rien aux non initiés du genre mais qui valent leur pesant d’os broyés en matière de vitesse et de férocité. La trame des morceaux est simple mais bien rodée et fidèle au cahier des charges du brutal death fait-à-la-main-et-sans-concession qui me plait tant : pas d’intro, pas de solo, juste un gros bétonnage de riffs plombés («
Ecstasy in Pain », « homovore », « devourment syndrome ») qui vont droit au but, et un assemblage batterie qui martèle/grattes acérées/gros growl d’ours reveillé en pleine hibernation qui ne laisse aucune place pour respirer tout au long des à peine 28 minutes que dure ce skeud.
Alors voui, vous me direz, c’est pas un peu monotone tous ces groupes de brutal death qui font que bastonner comme si leur vie en dépendait ? Que nenni, franchement, on n’a pas le temps de s’ennuyer une seule seconde, et puis c’est vraiment que de l’efficace, du premier au dernier titre, en passant par « devourment syndrome » et son empilement de riffs à la Putrid pile, à « blood motive » et ses rythmiques à la canniboul, en passant par le final frénétique de « putrefaction », j’ai la nuque en miettes à chaque fois que je me le passe. En plus, le son est vraiment bon, pas trop crade mais pas trop moderne non plus, on n’est pas chez fleshrot non plus, la gratte du sieur Papaefthimiou est vraiment d’une précision millimétrée et met parfaitement en valeur le riffing. Alors bon, c’est vrai, les arrangements sont parfois un peu abrupts mais je leur pardonne parce que dans le style death brut de décoffrage et 100% efficace cet album est vraiment un must.
Non, la seule critique que je ferais à cet album est de n’avoir pas encore eu de successeur à ce jour (il date quand même de 2005), et de n’avoir pas été ré-édité par sevared, je viens d’ailleurs moi-même tout juste de me le trouver en vrai. Une pétition d’ampleur me semble donc s’imposer auprès de Barrett de Sevared pour réparer cette cruelle injustice.
Ce n’est pas la meilleure pochette de Georges Prasinis en tout cas, héhé, bien meilleur pour Gortuary, Despondency, Mass Infectation, Kataplexia, Inveracity ou Crucifiction. Bref, l’habit ne fait pas le moine et effectivement, Extreme Violence ne laisse aucun temps mort sur ce redoutable Ecstacy in Pain de 2005, basé sur cette rapidité et cette efficacité du riffing brutaldeath. A titre personnel, je trouve que ce disque est le plus fidèle et le meilleur représentant d'Effigy of the Forgotten (Suffocation) à ce jour. Bref, un groupe ayant plus précisément ouvert le chemin du brutaldeath en Grèce aux côté d'Inveracity, voie dans laquelle se sont notamment emboités les sympathiques Remnants of Flesh, Crucifiction ou Mass Infection, sans compter les brutes techniques de Sickening Horror. Dommage que cette scène extrême tende à un certain surplace international depuis quelques temps, après des années 2004 à 2008 assez novatrices et exceptionnelles. FABIEN.
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