Eclipse of Sorrow

ajouter les paroles de l'album
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
12/20
Nom du groupe Sipario
Nom de l'album Eclipse of Sorrow
Type Album
Date de parution 15 Mai 2016
Style MusicalPower Metal
Membres possèdant cet album5

Tracklist

1. Echoes of Eternity 02:02
2. Ante Lucem 04:28
3. Carnage 05:14
4. Revolution 04:02
5. Celestial Karma 04:06
6. Desolation 04:44
7. Guardians of Eden Pt. I – The Purge 04:56
8. Guardians of Eden Pt. II – Dandelion’s Night 03:11
9. Guardians of Eden Pt. III – Icarus’ Symphony 04:38
10. Insurgency 05:16
11. Dawn of Silence 04:13
12. Eclipse 05:39
13. A New Day... 01:51
Total playing time 54:20

Acheter cet album

 $32.78  21,80 €  26,37 €  £18.30  $ 11.88  12,35 €  24,32 €
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Sipario


Chronique @ dark_omens

24 Mai 2016

Le temps qui passe est un drame pour ceux qui le perdent à endurer de telles œuvres...

Moins de deux minutes dans les entrailles d'un Ante Lucem, premier véritable morceau de ce second album des Italiens de Sipario, et voilà que déjà arrivent ces satanées voix gutturales extrêmes, une obligation désormais incontournable du genre. Elles sont l'œuvre de Daniele Tari et sont dans la continuité du travail de Gerhard Felix Stass (Crematory). En beaucoup moins bien tout de même, soyons francs. Ces éructations sont conjuguées aux douces volutes de celles de Mæg Raheena qui loin des démonstrations symphonico-opératiques de certaines, s'exprime en des intonations certes très naturelles mais pas vraiment originales puisqu'on y reconnaitra le timbre symptomatique de nombre d'interprètes actuelles de ces formations de Metal Symphonique à chanteuses type Nightwish sans Tarja Turunen, Epica ou Within Temptations. D'ailleurs évoquer ce dernier n'est pas tout à fait anodin puisque avec cet Eternal of Sorrow on aura le sentiment d'avoir à faire là une version moins lente de ce Doom Gothique à la combinaison de voix anges/démons qu'avaient sublimé les Hollandais sur un excellent Enter. Bien évidemment, inutile de vous réjouir, il manque ici cet indispensable talent dont surent faire preuve, à l'époque, Sharon den Adel et ses comparses.

S'agissant de la production, comme l'exige les poncifs de cette mouvance les guitares sont mises très en retraits dès lors que les éléments les plus orchestraux sont présents. Et ils le sont souvent, présents. Bien sûr, comme presque à chaque fois, ça édulcore le propos et donne un aspect très lisse à l'ensemble. Il manque, en effet, ici ce punch et ce dynamisme qu'impose immanquablement un riff de guitare bien senti. Il manque donc ici quelque chose d'essentiel à l'amateur de Metal en général.

Une première impression confirmée par ces titres qui défilent les uns derrières les autres sans jamais éveiller en nous autre chose que ce sentiment d'avoir à faire à un fond sonore certes très agréables mais sans grande incidence sur ce temps qui passent à l'écoute de ce manifeste. Il faudra attendre Desolation, soit tout de même le sixième morceau sur treize, pour qu'enfin quelques guitares un peu plus tendues et un final plus vif ne nous réveillent de cette dangereuse léthargie. Un léger regain confirmé par un Guardians of Eden Part I – The Purge à la mélodie d'entame nerveuse, mélodie qui constitue le fil conducteur de cette piste, à l'échange vocal plutôt appréciable, pour cette fois-là en tous les cas et au break plutôt réussi. Seul bémol de cette chanson, son solo de claviers aux sonorités moyennes. Insurgency nous offre, quant à lui, un démarrage sympathique. Dommage que le reste de cette plage soit si morne et bancale.

En dehors de ces quelques rares moments plaisants, malheureusement, l'album nous replonge dans cette torpeur ouatée où rien, ou si peu, ne peut nous atteindre. Avec Dawn of Silence, on fini même par avoir droit à la quintessence de ce "rien". Ballade sirupeuse axée essentiellement sur une construction piano/voix/violon (à moins que ce ne soit un violoncelle), le néant nous guette de son insondable gueule dans laquelle la piste nous invite à nous enfoncer.

Le temps qui passe est donc un drame pour ceux qui le perdent à endurer des œuvres aussi lisses et sans âme.

0 Commentaire

3 J'aime

Partager
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire

Chronique @ ericb4

26 Août 2016

S'il n'y a pas encore péril en la demeure, l'urgence d'une réaction circonstanciée se fait dores et déjà sentir...

Après près de 10 ans d'existence, 3 albums, dont 2 prometteurs EP (« Scenes from Oblivion » (2008) ; « Screaming Against Oblivion » (2013)), quelques sollicitations médiatiques et expériences scéniques, le combo italien, originaire de Caserte, né de la patte du claviériste et vocaliste Daniele Tari, revient dans la course. Depuis « Oblivion Dark Thorns » (2014), premier album full length, et suite à quelques changements de line up, le collectif rital s'est laissé le temps d'une profonde réflexion durant lequel un intense et minutieux processus compositionnel allait s'enclencher, et ce, pour accoucher, deux ans plus tard, de ce second effort de longue durée intitulé « Eclipse of Sorrow », sorti chez Underground Symphony. Orienté power mélodico-symphonique et inspiré par les cadors du genre, à l'instar de Nightwish, Epica, Within Temptation, Xandria, entre autres, et ce, depuis le début, la valeureuse troupe nous propulse sur un sillon auditif de 54 minutes où s'enchaînent 13 pistes certes classiques dans leur principe d'émission conformément à leur registre metal d'affiliation, mais variées eu égard aux exercices de style proposés, aux ambiances distillées et aux plans rythmiques investis.

Dans cette nouvelle synergie créatrice, Mæg Raheena (chant) et Valerio Specchio (guitare) sont venus compléter le corps compositionnel, scriptural, orchestral et vocal de l'équipe, membres permanents auxquels se sont adjoints, pour l'occasion : Stefano Casciello Lauropoli (vocaliste), Domenico Sibillo (batterie) et Sandro Iovanella (basse et ingénierie du son), ce dernier ayant assuré l'enregistrement, le mixage et le mastering de l'opus (au Soundlab). Si la qualité de la production offre une qualité d'enregistrement acceptable, celle-ci laisse filtrer quelques notes parasites et le mixage n'équilibre pas parfaitement les parties en présence. De plus, la prépondérance des synthés floute parfois une instrumentation à cordes pourtant inspirée et condamne certains passages vocaux à quelques ombrages. Enfin, un manque de profondeur de champ acoustique s'observe, conférant une impression de lissage des parties orchestrées, lui ôtant alors un peu de son caractère et d'emphase sur la durée. Ce qui n'empêchera pas, toutefois, de suivre le fil d'un propos ayant opté pour une kyrielle d'accords bien pensés, parfaitement restitués et infiltrants, une agréable sensation de légèreté contrastant avec moult passages épiques. En dépit de ces qualités mises au service de notre confort auditif, on reste paradoxalement sur sa faim. Aussi, ouvrons le sas et observons de plus près la bête...

Quelques moments, rythmiquement différenciés et jouant dans la cour des charts, parsèment le propos, et ce, avec une inégale réussite. Inspiré par les vibes de Within Temptation, mid tempo estampé metal symphonique, l'entraînant « Ante Lucem » entend jouer dans la catégorie des hits, distillant d'engageants couplets et des refrains en habits de lumière. Néanmoins, malgré ses louables intentions, cette piste est sujette à une répétibilité du schéma mélodique et les arrangements nivelant l'ensemble du dispositif instrumental ne parviennent qu'imparfaitement à relever la sauce. Ce faisant, dans une logique vocale de la belle et la bête, le chatoyant timbre de l'une contraste avec la noirceur des attaques de l'autre, avec quelques faussetés au passage. Dans une même logique, mais dépoussiéré de quelques irrégularités, le vitaminé et souriant « Revolution » percute, fouette le tympan sous le joug d'un riffing crayeux, et séduit grâce à de jolis arpèges au piano, opportunément disséminés. Une ligne mélodique acidulée mais finement échafaudée, dans la lignée de Lunatica, nous invite à suivre le brûlot jusqu'à son terme, bien servie par les claires volutes de la jeune sirène, dont l'effet est atténué par la présence de son comparse. Quant à l'ébouriffant « Guardians of Eden Pt I – The Purge », à la manière d'un Epica de la première fournée, il nous plonge dans les méandres d'une impitoyable tourmente inondée d'une frappe sèche, avant de nous faire voir la lumière de refrains somptueux. De fines variations s'offrent à nous sur un pont atmosphérique investi par de sulfureuses patines vocales, prestement submergé par la déferlante sur la crête du refrain. L'un des moments forts du méfait. Enfin, des nappes synthétiques ondulantes nous infiltrent dans les entrailles de l'entraînant « Eclipse », inspiré par les vibes de Delain, pour une échappée en eaux vives. Une assise mélodique sécurisante est corroborée à un déchaînement progressif des éléments, pour un voyage épique, délicieusement tourmenté. Soudain, un changement de rythme et une ambiance devenue gorgonesque s'invitent à la danse, avant de baisser d'intensité sur un break, prestement happé par une sidérante reprise sur la cime du refrain.

D'autres moments, obéissant pourtant aux règles du genre, sans s'avérer hors sujet, ni malhabiles, nous octroient moins de lumière, un ravissement de nos sens plus diffus. Dans cette salve, on retiendra surtout « Guardians of Eden Pt III – Icarus’ Symphony », morceau typé power symphonique qui, à la manière de Nightwish, nous gratifie de saisissantes rampes au clavier, sur fond d'harmoniques clinquantes. Au fil des écoutes, l'adhésion s'opère sous les assauts répétés des impulsions de la déesse, dont elle pare couplets et refrains pour nous pousser à l'assignation à résidence. De son côté, d'inspiration heavy sympho-gothique, le plombant « Desolation », par ses harmoniques effilées et ses riffs aiguisés, ne nous lâche pas d'une semelle. S'il peut dérouter le chaland sur les vénéneux couplets, on ne restera de marbre ni sur le refrain, fondant à souhait, ni sur un pont mélodique infiltré par une gracile harpe et un sensuel violon samplés, ni même sur un petit mais prégnant solo de guitare. On reste cependant déconcerté par une fin de piste tortueuse et évoluant crescendo, avant une brutale césure. Plus en retrait, le tonique « Carnage » nous engage sur d'insécurisants chemins de traverse, toutes griffes riffeuses dehors. Des harmoniques bien sculptées s'offrent à nous ainsi qu'un refrain plutôt avenant, dans le sillage de Delain, avec un zeste de Lunatica. Cependant, on regrettera de devoir suivre nombre de ruptures du parcours mélodique, des ponts techniques inutiles et mal placés, une interprète parfois perdue dans cette abyssale tourmente et un growler frisant la caricature. Dommage...

Le combo n'a pas omis quelques moments de tendresse qui, pour certains, pas tous, nous font quitter la terre ferme pour nous pousser à flirter avec le monde d'angéliques horizons. Ainsi, de rayonnantes séries de notes au piano dansent, rejointes par les célestes inflexions de la sirène sur une radieuse mer limpide à l'aune de « Guardians of Eden Pt II – Dandelion’s Night », caressante ballade qu'on aurait souhaité un peu moins laconique. Ce serait oublier qu'en un clin d'oeil on est happé par le rai de lumière s'échappant de l'instant fragile et foncièrement personnel. Dans cette mouvance, un subtil piano/voix nous accueille sur « Celestial Karma », soyeuse et mélodieuse power ballade dans le sillage conjoint de Visions Of Atlantis et Sengir. Un joli solo de guitare se cale au sein du délectable instant tamisé, précédant un contrasté break/reprise. Si la ligne de chant, calfeutrée dans de charmeurs médiums, évolue avec aisance, paradoxalement, le frisson tant attendu dans un propos de nature romantique se fait attendre. On est donc agréablement surpris à défaut d'être véritablement conquis. Obéissant à une même logique d'élaboration, là encore, un aérien piano/voix introduit « Dawn of Silence », douce et agréable ballade a-rythmique, propice à nous faire embrasser un monde onirique peuplé de chimères. Toutefois, l'extrême linéarité du schéma mélodique et l'absence d'accélération rythmique ne pourront nous faire chavirer, nos émotions étant plus effleurées que réellement sollicitées. C'est donc en demi-teinte que l'on ressort de la mielleuse, un tantinet insipide et si inoffensive ritournelle.

Si l'on comprend que l'oeuvre souffre de carences atmosphériques et/ou mélodiques, malgré ses mérites, quelques faiblesses plus manifestes émanent du corpus de ce méfait. Aussi, cinglant jusqu'au bout des ongles, « Insurgency » fait claquer ses riffs crochetés pour nous pousser à décocher un headbang subreptice. C'est brut de décoffrage, comme d'aucuns pourraient le souhaiter, mais l'inconvenante imprécision du tracé mélodique aura raison des meilleures volontés à prolonger la traversée, en dépit d'un pont instrumental bien amené. Par ailleurs, les deux instrumentaux (intro et outro) révèlent quelques criantes insuffisances, notamment en matière de finitions, lacunaires dans leur principe d'émission. D'une part, une lente marche en avant se cristallise, à l'aune de nappes synthétiques qui s'éveillent, sur « Echoes of Eternity », bref, progressif mais linéaire instrumental d'ouverture, dont le découpage avec son voisin de piste est mal assuré. D'autre part, un souffle profond, un crépitement, puis un délicat picking à la guitare acoustique et des vagues venant se briser sur la grève nous immergent dans l'ambiance apaisée de « A New Day... », laconique titre semi-instrumental se clôturant par un récit en voix masculine. Autre passage terne venant remplir un espace sonore pourtant déjà largement habité et dont on aurait pu se passer sans que cela n'affecte l'ensemble de l'oeuvre.

C'est donc mi-figue mi-raisin que l'on ressort de l'écoute de ce brûlot, handicapé par une production souffrant d'enchaînements inter pistes peu probants, d'un manque de finitions et d'un lassant sous-mixage des lignes vocales. Plus encore, consolider une identité artistique encore en friche reste un objectif à atteindre pour que le combo puisse espérer intégrer le club fermé des valeurs montantes du registre metal dont il se prévaut. C'est dire que, dans ces conditions, l'ascension tant espérée, depuis ses débuts remarqués, peine à voir le jour. Aussi est-on en proie à un double sentiment, à savoir : avoir perçu un potentiel technique réel répondant à un travail de fond réalisé en studio, avec quelques réussites à la clé ; caresser l'espoir de les voir autonomiser leur démarche et affiner le trait. On attend, dès lors, un salvateur sursaut pour que le collectif italien puisse goûter à nouveau à un accueil favorable et se relever de ce faux-pas. Pour le dire autrement, s'il n'y a pas encore péril en la demeure, l'urgence d'une réaction circonstanciée se fait dores et déjà sentir...

0 Commentaire

0 J'aime

Partager
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire