Liste des groupes Black Epique Caladan Brood Echoes of Battle

A l'heure où le nouvel opus de Summoning se fait grandement attendre, nous avons le plaisir de voir naître une nouvelle formation de black épique mais cette fois-ci venue des Etats-Unis et plus précisément de Salt Lake City. Le groupe emmené par Shield Anvil et Mortal Sword reprend les mêmes bases que le groupe Autrichien, c'est à dire un black plutôt atmosphérique, accompagné de chœurs, de claviers et d'arrangements destinés à nous projeter dans une ambiance digne des œuvres de Monsieur Tolkien. Mais contrairement aux apparences Caladan Brood ne se contente pas d'un simple copier-coller.

L'album débute avec City of Azure Fire sur un air de harpe et de quelques touches de piano pour être rapidement recouverts par des nappes de synthé enivrantes, l'ambiance est posée pour laisser place à la saturation des guitares et au chant black, le tout sur un mid tempo de batterie et sur le son d'une cloche nous faisant entrer dans un monde où règne la mélancolie d'une époque oubliée, faite de guerres, d'honneur et nous dessinant des paysages de forêts enneigées et de vallées verdoyantes. Arrivent ensuite des chœurs, dont Summoning se servait lui aussi mais que je trouve beaucoup plus beaux chez Caladan Brood, en effet ils sont très bien placés et justes, nous faisant penser à un hommage à des guerriers tombés lors d'anciennes batailles. Le titre se termine en apothéose avec une accélération de batterie et ces chœurs chantant des hymnes guerriers, de quoi donner des frissons...

Le titre éponyme Echoes of Battle porte bien son nom, nous renvoyant lui aussi en des lieux où se seraient déroulées des batailles sanglantes et dont les combattants reviendraient tels des fantômes nous compter leurs exploits. Ici les claviers sont plus martiaux et les riffs de guitare légèrement plus agressifs faisant monter le soldat qui est en nous et qui cherche à défendre son honneur. Là également les chœurs sont magnifiques et je pense que c'est ce qui fait la plus grande force de Caladan Brood.

Le titre Wild Autumn Wind revient sur une touche plus mélancolique et m'a tout de suite fait penser au titre Land of the Dead de Summoning. Il est une sorte d'hommage à la nature, en mid tempo lui aussi mais il est parsemé tout au long d'une guitare plaintive, nostalgique d'un temps où la nature était maîtresse de ce monde, le tout accompagné de touches de piano. Et là Caladan Brood va nous surprendre avec une accélération en fin de morceau et un solo sorti de nulle part mais merveilleusement bien exécuté démontrant que les musiciens peuvent être tout aussi techniques qu'inspirés dans leur musique.

Je vais m'arrêter là dans le track by track ne voulant pas gâcher la découverte du reste de l'album, mais je peux juste dire que le reste est tout aussi bon. Certes Caladan Brood n'invente rien mais je trouve qu'il va au delà de ce que ses confrères ont pu faire. J'ai ressenti beaucoup plus d'émotions à l'écoute d'Echoes of Battle que tous les autres albums de Summoning réunis! C'est un groupe qui fera parler de lui et que j'encourage vivement à continuer dans la voie qu'il vient d'emprunter, j'ai rarement été autant touché par un album et c'est pour ça que je me suis décidé à en faire la chronique (qui est ma première soit dit en passant alors soyez indulgents avec moi!). En attendant, Echoes of Battle restera encore longtemps dans mon lecteur!

Une grande bataille se prépare !

Une fois n’est pas coutume, ce n’est pas la Terre du Milieu qui nous servira de cadre, mais l’empire Malazéen, Caladan Brood nous délivrant un album à la fois magique, envoutant et plutôt rafraichissant.
Si vous avez lu de l’heroic fantasy (Robin Hobb, Glen Cook, G. R. R. Martin et Tolkien en tête), vous vous trouverez en territoire connu, la saga écrite par le canadien Steven Erikson ressemblant beaucoup à celle du Trône de Fer.
Eh non, ce ne sont pas des hobbits, mais bien des américains qui se cachent sous les pseudonymes de Shield Anvil et Mortal Sword (armes incarnant la volonté des dieux sur les champs de bataille malazéens). Plus précisemment de Salt Lake City, l’un des deux membres étant J. Rogers, et ils se réutilisent les ingénieurs du son et le lead guitariste de Gallowbraid.
Bon, ceux qui ont écouté les extraits savent déjà de quoi il retourne, au cas où la couverture du disque ne vous le fasse pas comprendre.

C’est simple, Caladan Brood fait du Summoning.
Enfin, presque, car j’ajouterai l’influence de Gallowbraid, évidemment, et un peu Falkenbach, pour une musique épique et guerrière, mais les membres reconnaissent aussi l’influence d’Ensiferum et Elffor,

Alors oui c’est vrai, ils copient à 200% les autrichiens et ne sont peut-être pas aussi originaux que certains groupes de Pagan Black. Nos nouveaux amis ont décidés de jouer la carte du guide touristique, offrant un condensé de tous les albums des groupes précités en un seul, et nous entrainent dans un voyage "plein de bruit et de fureur", pour reprendre l’expression, tant elle leur correspond bien et la magie fonctionne superbement. Malgré leurs longueurs, les morceaux sont très aérés (voir aériens, peu de morceaux descendant en dessous des 10’!) et jamais indigestes. Vous ne vous ennuierez surement pas, car les lieux que vous visiterez vous couperont littéralement le souffle.

Les américains reprennent ainsi les structures des morceaux de Summoning, je pense aux intros aux claviers, ceux-ci imitant souvent des sons d’autres instruments, aux riffs lancinants tout en trémolos répétés durant plusieurs minutes, aux rythmiques mid-tempo de percussions électroniques ressemblant à des tambours, le chant hurlé particulièrement criard, bref tout ce qui a caractérisé Summoning ces 20 dernières années, de l’époque Minas Morgul (tel que sur "City of Azure Fire"), Stronghold (sur "To Walk the Ashes of Dead Empires", je repense à "Like Some Snow-white Marble Eyes") à celle d’Oath Bound ("Book of the Fallen").

Appliquant scrupuleusement les recettes des autrichiens, Caladan Brood varie environ à chaque minute ses tempos, aérant les compositions de breaks aux claviers, enchainant quelques accélérations finales (plus spécifiquement sur les 4 premiers morceaux) dignes de Falkenbach. Le parallèle avec le son de Gallowbraid, outre la présence aux manettes de P. O’Malley et R. Hunter et les solos de L. Campana, vient du chant clair. S’ils sont peu présents dans le combo autrichien, les américains ne sont pas avares en chœurs guerriers très entrainants, insufflant des visions quasi mythologiques à l’auditeur.
Mais quoi de plus normal lorsque l’on s’inspire d’une saga relatant une histoire de violent conflis entre hommes, dieux, démons, mages et sombres prophécies.

Absolument toutes les mélodies (quelles soient de guitares ou de clavier) se graveront dans votre tête !
Les ambiances évoquées sont simplement magistrales, et on ne peut que s’incliner devant une telle maitrise du timing, les minutes passant agréablement bien. On en redemande même. Aujourd’hui, nombreux sont les groupes atteignant des durées identiques sans nous assoupir, mais Caladan Brood y parvient avec une telle aisance !

Que l’on déambule sur un champ de bataille rougi par le sang ou que l’on contemple les mystères d’un empire effondré, que les terres réduites en poussières ne portent plus la trace de l’homme, ou que l’on accompagne une armée au combat, les ambiances de tous les titres nous font revivre l’épopée du Livre malazéen des glorieux défunts.

Mention spéciale au dernier morceau, "Book of the Fallen", titre de l’épopée de Mr. Erikson est V.O., presque 15 minutescommançant par un chant clair sublime, alliant des passages entièrement ambiants, de subtiles accélérations (la première fois que vous entendrez hurler « The fires of Y’Gatan burn in the sky …» sera un électrochoc), à l’alternance chant clair/hurlé, pour un final tout en émotion digne du "Land of the Dead" de Summoning.

Hommage ou plagiat, à vous de juger, cet album est l’idéal pour lire un livre ou se reposer, envoutant de bout en bout. Les écoutes successives ne me lassent pas et il ne quitte que rarement ma platine depuis 15 jours !
Si vous aimez voyager avec du Black épique, ou si attendre encore 7 ans avant la fin de dépression des musiciens de Summoning ne vous emballes pas, ruez-vous sur ce disque (une édition limitée à seulement 1000 copies existe… moins la mienne bien-sur ;-) ).
18/20