Dans le rang des disques et autres promotions qui attendent une chronique, certains patientent sagement. D'autres surgissent tels des molosses qui forcent l'adoption. L'artwork de "
Ecdysis" m'a fait cet effet en me sautant aux yeux.
"
Ecdysis" c'est le deuxième album d'un jeune (cuvée 2009) groupe de Philadelphie USA, nommé
Horrendous. "
The Chills" sorti également chez
Dark Descent Records avait en
2012 fait office de baptême du feu pour le groupe en ayant su séduire la plupart des critiques d'alors : place maintenant à ce second opus au titre particulier, n'évoquant non pas je ne sais quel infection de quelque partie du corps mais quand même un truc potentiellement dégueulasse, puisque "
Ecdysis" c'est la mue de certains invertébrés.
Des vocaux aux relents de metal (plus que du growl pur et dur) ne trompent pourtant pas sur la couleur d'un disque qui ne fait pas dans la pénombre mais dans un death mélodique et aéré. "The stranger" donne dans ce sens le la, piste inaugurale pluri-céphale aux orientations volontiers heavy. Le deatheux est néanmoins rassuré par la bouchée suivante, "Weeping Relic", et son death metal diabolique et déchaîné évitant la répétition grâce à une composition fluide. Cette définition irait d'ailleurs aussi bien à un "
Nepenthe" créatif avec chœurs et intermèdes suspendus audacieux qui m'a fait penser au mythique crescendo orchestral de "A day in the
Life" des Beatles (John, Paul,George et Ringo sont partout), ou à "
Monarch" qui bénéficie d'une dynamique et d'une succession de riffs idéaux qui en font le morceau de death parfait à faire écouter à nos bambins, sur les bancs de l'école du metal extrême, si tant est qu'elle existe.
Si la lourdeur n'est pas en reste (l'intro de "
Heaven's deceit") et en dépit de très rares exceptions assez sèches ("Resonator" est le seul morceau uniformément étouffant de l'album),
Horrendous se présente comme un groupe refusant la violence inutile et la facilité, comme en attestent le passage en polyrythmie de "
Pavor Nocturns" (c'est moi ou c'est de plus en plus courant et tout le monde y va de son charlet en ternaire et de sa caisse claire en binaire ou l'inverse ? Hein ?), l'acoustique intimiste et doucereux de "The vermillon" ou encore "
Titan", achevant le disque, et son goût sensible virant à une espèce de doom metal non-dépressif en accords majeurs.
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Ecdysis" est une création honnête, et respectueuse de l'auditeur dans son ambition et sa modestie, tous deux à la fois. Faisant la fine bouche, je pourrais toujours ajouter "mais sans plus". Et je pourrais même laisser entendre que le disque est un petit peu en-deçà, de sa flamboyante pochette"...Mais restons positifs et attendons avec un réel intérêt leur troisième album !
C'est le reproche qui revient pour cette chronique, de ne pas donner d'impression précise de ce que la musique donne, c'est une chose que j'ai essayé de corriger par la suite, dans mes articles plus récents ;)
Quoi qu'il en soit, de mon sens la note est juste pour le travail fourni par le groupe. Quand tu parles de progressif, je trouve que le terme est fort, même du technique...Ecdysis ne va assez ni dans l'un dans l'autre pour que ces adjectifs soient employés...C'est pas ce qui ressort du disque qui reste un album de death mélodique, dans tout le bon sens que ça peut avoir.
J'ai adoré cet album rentré il y a peu....Horrendous reussi à concentrer ses influences sans être indigeste.
Un excellent groupe qui avec Idol montre l'étendu de son talent.
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