Liste des groupes Metalcore Ironoya EP 2011

Quoi de mieux en ce début d'année 2011, que de proposer du concret avec son groupe de musique pour viser haut et loin ?
C'est ce que nous allons analyser ce soir avec ce jeune groupe de Métal, issu de la scène suisse, nous venant de Genève.
Ironoya, groupe amateur, débute leur projet avec une première démo en 2008 que personne, ou alors très peu d'auditeurs ont eu l'occasion d'écouter.
3 ans se sont écouler depuis, et nous voici devant ce petit EP, intitulé... EP 2011. Dommage car vu la tracklist, je pense qu'un nom autre que celui ci aurait été envisageable... Bref, c'est loin d'être un cas isolé donc nous n'allons pas descendre un album à cause de ça !

Après avoir passé plusieurs années à trouver un line up stable, voici Ironoya lancé dans une aventure en terrain dangereux, à savoir le chemin musical. Un tracé qui peut déboucher sur d'autres routes, ou tout simplement se refermer, faute de mauvaises prouesses... Mais qu'en est-il réellement ?

Dans en premier temps, l'enregistrement de cet album a été réalisé chez le label Atomik Plastik Records, boîte appartenant au batteur (Samuel). Un gros travail de devoir se concentrer sur l'évolution du groupe en travaillant l'aspect composition et enregistrement. Un travail qui malgré tout à payé dans l'ensemble, car Ironoya propose une production propre et soignée. Il manque par contre un peu de punch....
Adeptes et prétendant au Metalcore, le style de cette formation n'est pas à définir correctement. Metalcore dans un certain sens certes, cependant ponctuée de quelques influences Néo Métal avant gardiste aux allures trashy / Groovy. Un bon point pour eux de savoir brasser les genres pour en ressortir quelque chose de complet.

Regardons le schéma musical d'un peu plus près cette fois ci... Nous avons à faire à une technique globale d'un bon niveau, mais cependant pas assez exploitée à mon goût. Autant certains passages rythmiques sont carrés, bien arrangés, donnant du volume et de la dimension à la composition, autant certains "couplets" sont décevants. Exemple sur la piste "Détruire": Une rythmique de base trop simpliste, linéaire et plutôt fade. Mais, à 1min14 une relève plus ajustée, sublimée de crash de cymbales et d'une batterie simple qui relève le niveau (avant de retomber dans le même chemin que le précédent)... Cette piste est l'exemple le plus frappant à donner.
Côté recherche et mise en pratique, les idées sont belles et bien présentes, souvent bien mises en avant, mais malheureusement, il manque un peu de changement... Nous avons tendance à tomber rapidement dans un cercle répétitif. Quelques effets de surprises ne ferait pas de mal au fil de l'écoute.
Attaquons nous aux parties vocales... Et là, grosse surprise (ou tristesse pour d'autres), il s'agit bel et bien d'une femme au chant. Un chant guttural, représentatif du groupe Eths, exploitant leurs paroles en français. Avantage ou inconvénient ? Je reste cependant perplexe quant à leur maniement. On y trouve du charisme, mais côté mise en place, ce n’est... pas tout à fait ça. Il y a du bon (exemple sur "Schysophrenia" et ces rythmes vocaux/musicaux clinquants et lourds) alors que par exemple sur "Poudre dorée", c'est le contraire... ça ne marque pas. Trop sommaire, une expérimentation un peu trop en décalage avec le reste de l'album... Je pense que l'harmonie "musical/vocal" est à compléter d'avantage par la suite.


Pour résumer cet opus en plusieurs phrases, je dirai clairement qu'Ironoya propose une bonne première sortie, mais du travail reste à fournir. Durant le fil de l'album nous nous retrouvons confrontés à 2 facettes: la première étant la qualité des recherches globales de leurs pistes. Ils proposent une alternative au Métal sous une forme différente tout en restant les pieds sur terre. La deuxième se ressent au niveau expérience et expérimentation. Ma fois bien mis en scène, on a l'impression de revivre une séquence précédente, faute de polyvalence et de répétition tant sur le plan rythmique que sur le plan vocal.
Groupe à suivre par la suite.