Il est toujours étonnant de se rendre compte que de jeunes groupes s'adonnent encore aujourd'hui, à valoriser les sons grunge des 90's. Là est justement la force de Build Up
Again, puisque le trio est bel et bien dans le respect continuel de l'éthique de ce mouvement qui eut fait couler beaucoup d'encre à l'époque où le Big Four triomphait encore sous la lumière et le jaillissement des projecteurs. Mais cet aspect crasseux du grunge, autant représenté dans la façon de s'habiller que sur les compositions, et notamment popularisé par
Nirvana lors de la sortie de "Nevermind" sont aussi des points qui ont su faire le charme du Seattle Sound.
Bien qu'à tort, certains tentent maintenant de renouveler le genre et de jouer la carte de la modernité, détériorant l'essence même et les origines stylistiques du grunge. Formé en 2011 par Jordane Thomas ayant quitté le groupe l'année suivante, Build Up
Again a changé maintes fois de nom et comme beaucoup, s'est exercé à reprendre des classiques tels que "
Swallowed" de
Bush.
Lorsque l'on sait que "Disappointment" est tout de même parti d'une improvisation et que les conditions dans lesquelles l'enregistrement s'est effectué n'ont pas été véritablement favorables pour le groupe, on reste malgré tout surpris du résultat final. Les premières notes sont à la fois simples et pourtant si frissonnantes, la mélancolie s'introduit dès l'introduction tandis que l'on peut aisément percevoir les influences liées à
Kurt Cobain dans le chant de Simon Mouchard.
On aurait cependant apprécié de voir un solo plus étincelant voire dynamique sur "Can't Stand It" afin que le trio puisse apporter un élément supplémentaire et donc marquant à cette courte tracklist composée de seulement quatre titres. Et ce, malgré le fait que l'on y découvre l'ébauche de passages se voulant plus hargneux (sur les refrains en particulier) mais où il manquerait une fois de plus, un certain engagement. Partant de ce principe, c'est justement l'une des choses que l'on pourrait reprocher à Build Up
Again : son manque de prises de risque, notamment visible sur le refrain assez plat de "Restart". Le chant éraillé est pourtant dominant, mais ce n'est qu'une fois passé l'outro que l'on assistera à quelques screams de bon augure intervenant malheureusement assez tard. De ce fait, "Without You" semble aller plus loin dans la réflexion, paraît plus efficace et reste ainsi, avec "Disappointment" - un morceau des plus sympathiques à écouter.
Cependant, avec cet EP honnête mais au nom peu personnel ("EP?-?1") - le trio a surtout voulu s'assurer de bons débuts. Les prestations offertes étant de qualité, aucun défaut majeur n'est à observer, si ce n'est que cette première production aurait davantage besoin d'innovation et d'une efficacité plus présente. Comme vous l'aurez compris, Build Up
Again n'est pas un combo qui cherche à en faire trop voire à épater inutilement, mais a au moins le mérite d'être tout à fait à l'aise dans son domaine.
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