Liste des groupes Metal Mélodique End Of Skyline EOS

Jeune formation de metal mélodique italienne, End Of Skyline, à son tour, part à la conquête d'un auditorat qu'elle espère acquis à sa cause. Et ce, à l'instar de cet humble EP de trois titres à peine. Issu de Bari (Pouilles), le vitaminé quartet n'a pas eu de complexes à venir défendre ses douze minutes de frais accords contenus dans ce premier message musical. Ainsi, tant la chanteuse Milly, que le guitariste Peppe, le bassiste Danilo ou encore le batteur Alessandro, ont composé et écrit leur œuvre avec l'insatiable élan d'inspiration qu'il faut pour investir sereinement chaque gamme et distiller chaque arpège avec aplomb et justesse.

Enregistrée au Golem Dungeon Studio par Giuseppe Dentamaro, en 2014, cette modeste pièce offre un relief acoustique plus que satisfaisant, la qualité de l'enregistrement des pistes aidant. On perçoit un travail de studio appliqué, méthodique, minutieux, à l'image d'un projet ayant déjà été sculpté par une identité stylistique stable. Concernant la partie graphique, l'artwork de la pochette nous impose une sombre et déroutante atmosphère, en noir et blanc, où s'alignent les immeubles d'une ville semblant au bord de l'apocalypse. Le trait de crayon, plutôt soigné, de cette représentation picturale, est l'oeuvre de Mattia Bruno. Cette scène ébouriffante de désolation est à l'image de l'ambiance à la fois insécurisante et pénétrante du contenu de l'EP.

Concernant la substantifique moelle de l'opus, dans la lignée de Gwyllion, le combo a essentiellement opté pour une rythmique au tempo véloce pour nous livrer ses gammes et ses arpèges. On l'observe déjà sur « Protection », où une furieuse mécanique instrumentale se met en branle, avant que le timbre chatoyant de la belle, à la manière de Marjan Welman (Autumn), ne vienne subtilement effleurer chaque note contenue dans les couplets. En outre, un tapping martelant se hisse rapidement à bord du vaisseau pour convoler avec des riffs crochus dans un bain orchestral intarissablement bouillonnant. Pour calmer le jeu, un petit pont vocal feutré s'insère alors avant que la luxuriante ambiance ne reprenne du service. Dans cette dynamique rythmique, son voisin n'est pas en reste. En effet, sur « Reproach », une incandescente rythmique se tisse et des riffs enflammés nous échauffent les tympans, dans l'esprit de Magion. Au cœur de cette arène, la sirène déroule ses inflexions, calées dans les médiums, tout le long de la piste, sans en démordre. Des variations de tempo s'insèrent également au cœur de ce titre aux harmonies subtiles, contribuant alors à prodiguer une atmosphère nuancée.

Mais, nos acolytes ont veillé à varier leur offre rythmique. Ainsi, « Alone » se dévoile en mid tempo. En outre, cette plage à la ligne mélodique invitante nous offre un riffing acariâtre et une lead guitare à l'habile toucher. Pour sa part, Milly parvient sans mal à faire ouïr ses claquantes modulations au sein de cette magmatique empreinte musicale, sur les roboratifs couplets, et plus encore sur les refrains. Un break opportun vient alors interrompre la cadence. Quelques notes fluides de guitare enchaînent et nous mènent à un magnétique solo de guitare au délié enchanteur.

Nous voici arrivés au terme d'un bref voyage musical, avec l'étrange sentiment d'avoir été agréablement "énergisés" mais qu'il manque une palette rythmique plus étoffée pour emporter l'adhésion. Par ailleurs, malgré les soins techniques apportés à ce projet, quelques petits soucis de production se font sentir, tenant notamment à un mixage sous-valorisant, par moments, la partie vocale au profit de l'instrumentation. Les finitions, comme les enchaînement, auraient également gagné à témoigner de plus d'efficacité avant de nous être livrés. On aurait aimé aussi davantage d'allonge de piste sur les titres proposés. Enfin, un nombre de plages plus conséquent et une pointe d'originalité n'auraient pas nui à l'ensemble qui, en l'état, paraît classique dans son principe d'émission.

On a le sentiment que le potentiel du groupe est réel mais qu'il n'a pas encore été suffisamment exploité pour nous impacter envers et contre tout. Toutefois, cette frétillante rondelle satisfera probablement les amateurs de metal mélodique à chant féminin, à condition de considérer cette œuvre pour elle-même, à l'exclusion de toute autre. Agréable à défaut d'être indispensable, pour d'autres oreilles, cette chétive galette pourra faire l'objet d'une écoute ou deux, pour le plaisir de la découverte. Sera-ce suffisant pour maintenir la concurrence à distance ? L'avenir seul nous le dira...