Dystopia

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16/20
Nom du groupe Blind Hex
Nom de l'album Dystopia
Type Album
Date de parution 23 Mai 2023
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album3

Tracklist

1.
 Revenant
 04:12
2.
 The Departed
 03:42
3.
 Sorrowless
 03:35
4.
 Eleven
 04:31
5.
 Parasites
 03:57
6.
 The Fall
 04:26
7.
 Ashes into Flames
 04:02
8.
 Dystopia
 04:40
9.
 Halcyon
 04:54
10.
 Fly
 07:36
11.
 Decode (Paramore Cover)
 04:17
12.
 Sorrowless (Acoustic Version)
 03:45

Durée totale : 53:37

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Blind Hex


Chronique @ ericb4

13 Octobre 2023

Premiers émois et première incursion en terre d'abondance...

Nouvel entrant dans le foisonnant espace metal symphonique à chant féminin, ce quartet latino-américain fondé à Mexico en 2021 entend bien, à l'instar de ses compatriotes d'Anabanta, Anna Fiori, Nostra Morte, Erszebeth ou encore Fortaleza, disséminer ses gammes et ses arpèges au-delà des frontières par trop limitatives de sa terre mexicaine natale. Resté toutefois prudent dans sa démarche, le combo concoctera la bagatelle de six singles (« Sorrowless », « The Departed » et « Revenant », en 2021, suivis de « Eleven » et « Parasite », en 2022, auxquels succédera « Dystopia », un an plus tard), et autant de clips vidéo, avant de se lancer dans cette arène peuplée de redoutables gladiateurs. Un déjà solide background studio qu'il parachèvera par un album full length, « Dystopia », généreux de ses quasi 54 minutes sur lesquelles ne s'égrainent pas moins de 12 pistes, dont les six titres sus-mentionnés. A l'aune de cette première livraison, le combo serait-il suffisamment armé pour faire de lui un redoutable challenger dans ce registre metal ? Un sérieux espoir dudit registre serait-il en train de naître à la lecture de cet initial propos ?

Mais avant d'aller plus loin, faisons connaissance avec nos hôtes. A bord du navire nous accueillent : le producteur, guitariste et batteur Fede d'Empaire (ex-Sense Of Noise), l'auteure et interprète Sharon Portilla (Huri Hau, ex-Hada De Beng, dont le grain de voix serait à la confluence de Charlotte Wessels (ex-Delain) et de Sharon den Adel (Within Temptation), le guitariste Angel Montagner (Winter Haven, ex-The Legion Of Hetheria) et le bassiste Mau Martinez. Avec la participation, pour l'occasion, de Jessie Grace, la voix de Kosm. De cette étroite collaboration émane un propos rock'n'metal mélodico-symphonique à la fois enjoué, solaire, épique et romanesque et empreint d'une touche de modernité, dans le sillage coalisé de Delain, Volturian, Ad Infinitum, Within Temptation (dernière mouture), Xandria et Fortaleza. Jouissant d'une production maison de bonne facture, à commencer par un mixage équilibrant lignes de chant et instrumentation à parités égales, ce premier élan bénéficie parallèlement d'arrangements instrumentaux difficiles à prendre en défaut. Tous les voyants seraient donc au vert pour nous permettre d'embarquer sereinement à bord du cargo, pour une croisière que l'on espère ponctuée de terres d'abondance...

Le collectif mexicain interpelle tout d'abord par cette rare faculté qu'il a à générer ces séries d'accords qui rapidement et durablement resteront ancrées dans les mémoires de ceux qui auront plongé le pavillon. Et ce ne sont pas les passages les plus éruptifs de la galette qui démentiront ce constat, loin s'en faut. Ainsi, nous gratifiant non seulement d'un seyant paysage de notes au sein duquel semblent danser les claires et puissantes impulsions de la sirène, mais aussi d'enveloppantes rampes synthétiques et d'un bref mais fringant solo de guitare, le tonique et ''xandrien'' « Sorrowless » ne relâchera pas sa proie d'un iota. Difficile également de se soustraire à la vague de submersion qui va s'abattre sur nous sous le joug des assauts répétés de la saillante rythmique et des séduisantes portées nourrissant « Dystopia », furieux et cependant engageant effort moderniste, au carrefour entre Within Temptation et Volturian.

Lorsqu'il varie à l'envi ses phases rythmiques, nos acolytes parviennent non moins à nous aspirer dans la tourmente. Ce que prouve, d'une part, le ''delainien'' mid/up « Revenant » à la lumière de son refrain immersif à souhait mis en exergue par les ''siréniennes inflexions de la déesse et eu égard à la soudaineté des galvanisantes montées en régime de son corps orchestral. Dans cette mouvance, le polyrythmique « Parasites » nous immerge, lui, au cœur d'un inattendu duo féminin en voix de contraste, les claires patines de la belle et les chatoyantes et néanmoins corrosives attaques de Jessie Grace offrant alors un saisissant face à face. Et la sauce prend, une fois de plus. Enfin, au regard de ses riffs grésillants doublés de sensibles gammes au piano et d'un violoncelle mélancolique signé Lety Garcia et du délicat coup d'archet du violoniste Iván Acosta, la version ''metalisée'' du vitaminé « Decode » offre, pour sa part, une alternative ne manquant ni d'allant ni de panache, magnifiant ainsi cet emblématique titre rock mélodique du groupe de punk rock américain Paramore, originellement créé en 2008 et exploité pour la promotion de la bande originale du film « Twilight, chapter I : Fascination ». Mais la magicien aurait encore quelques tours dans sa manche...

Quand le convoi instrumental en vient à ralentir un tantinet sa cadence, la troupe trouve, là encore, matière à aspirer le tympan. Ce qu'atteste, en premier lieu, « The Departed », mid tempo aux riffs épais, au carrefour entre Delain et Volturian ; pourvu de couplets finement ciselés, relayés chacun d'un refrain catchy mis en relief par les angéliques envolées de la princesse, et calé sur une ligne mélodique apte à procurer quelques frissons, le ''tubesque'' effort ne se quittera qu'à regret. Dans une même énergie, l'inaliénable sensualité et la dynamique générées par « The Fall », ''amaranthien'' mid tempo aux riffs roulants et adossés à une rythmique sanguine, ne happeront pas moins le chaland en quête de coups de théâtre. On ne saurait davantage éluder le chavirant « Ashes into Flames » qui, non sans renvoyer à un Within Temptation de la dernière cuvée, imprime sans ambages ses grisantes séries d'accords tout comme son fuligineux solo de guitare.

L'aficionado de moments intimistes, quant à lui, ne sera pas en reste, nos compères lui adressant dès lors leurs mots bleus les plus sensibles, avec pour effet l'inconscient déclenchement d'une petite larme au coin de l'œil. Ce qu'illustre, tout d'abord, « Eleven », ballade atmosphérique pétrie d'élégance que n'auraient sans doute reniée ni Fortaleza ni Anna Fiori ; s'écoulant le long d'une rivière mélodique d'une confondante fluidité sur laquelle se greffent les frissonnantes volutes de la maîtresse de cérémonie, et se chargeant en émotion au fil de sa progression, l'instant privilégié fera plier l'échine à plus d'une âme rétive au moment même où il gagnera, d'un battement de cils, les cœurs en bataille. Sur un même modus operandi, on n'esquivera pas davantage « Halcyon », ballade romantique jusqu'au bout des ongles et aux airs d'un slow qui emballe. Emmenée par les prégnants médiums d'une interprète bien habitée, parallèlement imprégnée de délicats arpèges pianistiques, la ''xandrienne'' aubade laissera assurément quelques traces indélébiles dans les âmes de nombre de cœurs en bataille. Et comment ne pas se sentir porté par la poésie générée par le sensible guitare acoustique/voix de la version acoustique de l'énergisant « Sorrowless » ? Une manière habile de refermer la marche, pianissimo...

Mais ce serait à la lumière de son ample pièce en actes symphonico-progressive et cinématique que le combo serait au faîte de son art. Ainsi, la fresque « Fly » déroule ses quelque 7:36 minutes d'un parcours épique et romanesque à la fois ; un vaste champ de turbulences au sein duquel évoluent avec grâce les cristallines ondulations de la diva. Investi de forts contrastes rythmiques, témoignant alors de saisissantes accélérations de son corps percussif, le luxuriant propos inscrit également un joli slide à la guitare acoustique dans sa trame, lui conférant alors une grisante touche folk. Imprégné d'une complexe technicité instrumentale mais sauvegardant un sillon mélodique des plus invitants, cet orgiaque message musical jamais ne nous désarçonne, tant s'en faut. Chapeau bas.

A l'issue de cette traversée en eaux profondes, un doux sentiment de plénitude nous gagne. Eu égard à la qualité de leur production d'ensemble mais aussi de celle de leurs arrangements, ayant parallèlement sculpté avec minutie chacune de leurs portées, les rendant ainsi éminemment magnétiques, nos acolytes parviennent alors à nous retenir plus que de raison sur la quasi totalité de son offrande. S'il s'avère varié sur les plans rythmique, atmosphérique et vocal, le palpitant opus l'est également en matière d'exercices de style, même si l'un ou l'autre instrumental ou duo mixte auraient toutefois contribué à étoffer un peu plus une palette déjà richement ornée de l'opulente rondelle. Il leur faudra encore s'affranchir de l'empreinte de leurs sources d'influence pour permettre à leur propos de gagner en épaisseur artistique. De relatives carences, néanmoins compensées par un brio technique au demeurant judicieusement exploité, qui dès lors ne sauraient enrayer la marche en avant de ce sérieux espoir du metal symphonique à chant féminin. Bref, premiers émois et première incursion en terre d'abondance...

Note : 16,5/20

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