Dystopia

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14/20
Nom du groupe Oïkoumen
Nom de l'album Dystopia
Type Album
Date de parution 04 Novembre 2022
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album3

Tracklist

1.
 Dystopia
Ecouter03:17
2.
 Insidious
Ecouter06:05
3.
 Slaughterhouse
Ecouter03:53
4.
 Blood Ores
Ecouter04:49
5.
 Contamination
Ecouter05:29
6.
 Burnout
Ecouter04:34
7.
 Green Warriors
Ecouter03:51
8.
 Five Elements
Ecouter04:48
9.
 Amandla
Ecouter03:57
10.
 Utopia
Ecouter09:25

Durée totale : 50:08

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Oïkoumen



Chronique @ ericb4

19 Octobre 2023

Parsemé de délicates mais complexes séries de notes, cet opus interpelle, et parfois déconcerte...

Nous ayant laissés sur le souvenir ému d'un encourageant premier EP éponyme, le groupe francilien cofondé en 2017 par le compositeur et guitariste Elie Veux et la parolière et chanteuse Laura Mazard, avec la complicité du bassiste et orchestrateur Yael Febvray, s'est à nouveau laissé le temps d'affûter ses armes avant de revenir dans les rangs. Ainsi, ce n'est que deux ans plus tard que le combo nous gratifiera, avec le concours du batteur Clément Denys (Fractal Universe, ex-Nihilism), de son premier album full length, « Dystopia » ; aussi, effeuille-t-on une auto-production de 10 pistes inédites dispatchées sur un ruban auditif de 50 optimales minutes. A l'aune de cette offrande, le combo serait-il en mesure de tenir la dragée haute à ses si nombreux homologues stylistiques ? Ce set de partitions lui permettrait-il de rejoindre dès lors les valeurs montantes du si couru espace metal symphonique à chant féminin ?

De cette collaboration de longue date émane un propos estampé metal symphonique gothique aux relents progressif, dans la lignée atmosphérique de Nightwish, Epica, Amberian Dawn (première période) et Xandria. Moins immédiatement assimilable que son prédécesseur de par la complexité de ses harmoniques et ses mélodies quelquefois en demi-teinte, le présent opus pourra, lui, nécessiter plusieurs écoutes circonstanciées avant son éventuelle adoption. Ce faisant, tout comme pour Deficiency, Exanimis, Fractal Universe, Cadmium, et bien d'autres encore, mixage et mastering ont été laissés aux mains expertes du vocaliste et claviériste Flavien Morel (First Aid, Logruss, ex-Akroma, ex-Benighted Soul...). Aussi, la rondelle jouit-elle d'une péréquation de l'espace sonore entre lignes de chant et instrumentation et d'une belle profondeur de champ acoustique. Mais suivons plutôt nos acolytes dans leurs nouvelles aventures...

Le collectif a tout d'abord misé quelques espoirs de l'emporter au regard d'amples pièces en actes opératiques ou progressives. Si le voyage démarre par l'opératique et éthérée entame « Dystopia », ''nightwishienne'' pièce a-rythmique mise en exergue par les frissonnantes incantations de la sirène, la croisière ne saurait s'y réduire exclusivement, loin s'en faut. C'est au tonique et torturé « Insidious » que revient l'honneur, ou la redoutable tache, de lui emboîter le pas ; au fil des six minutes d'un parcours résolument épique, il apparaît que l'opératique méfait ne manque pas d'allant mais d'un peu de panache. Bénéficiant pourtant des cristallines inflexions de la princesse, mais desservi par une ligne mélodique en proie à d'intarissables linéarités, l'opulent et ''xandrien'' effort peinera à nous retenir plus que de raison. On pourra cependant moins aisément esquiver le fin picking à la guitare acoustique comme les fluides et pénétrantes modulations de l'interprète inhérents à la romanesques et délicate fresque « Utopia ». Ce faisant, les quelque 9:25 minutes de cette plage a-rythmique et pétrie d'élégance ne se quitteront qu'à regret.

Dans ses passages les plus offensifs, le groupe parviendra plus sûrement à happer un pavillon déjà sensibilisé aux premières amours du combo francilien, et pas seulement. Ainsi, non sans nous rappeler les heures heureuses de leurs gammes d'antan, le ''xandrien'' mid/up tempo « Burnout » nous livre ses couplets finement ciselés tout en faisant montre d'une mélodicité toute de fines nuances cousue, sur laquelle se greffent les angéliques impulsions de la belle. Dans cette mouvance, on ne saurait davantage éluder le cadencé « Five Elements », et ce, à la lumière de ses riffs vrombissants, de son refrain immersif à souhait comme de ses brèves mais opportunes incantations en langue japonaise, telles une douce brise venant s'immiscer au cœur la dévastatrice tempête. Peut-être bien l'une des pépites de l'opus. Enfin, sous l'impact de ses puissants coups de boutoir et de ses fringants harmoniques, le torrentiel et seyant « Amandla » poussera assurément à un headbang bien senti ; état de fait qui ne saurait toutefois empêcher ce sanguin effort dans le sillage d' Amberian Dawn de se voir ponctué d'un répétitif ''Amandla'', desservi, en prime, par de linéaires intonations.

En revanche, quand le rythme de leurs frappes se fait plus mesuré, nos acolytes trouvent plus malaisément les clés pour nous aspirer dans la tourmente. Ce qu'atteste, d'une part, « Slaughterhouse », souffreteux et complexe mid tempo aux riffs massifs, qui ne doit son salut qu'à un refrain au demeurant agréable à défaut d'être imparable, que les troublantes ondulations de la déesse parviennent peu ou prou à relever. L'accroche ne s'opérera guère plus aisément sur le tortueux et ''nightwishien'' mid tempo « Blood Ores » eu égard à des arpèges d'accords bien ternes, nous menant bien souvent sur des chemins de traverse. Difficile également d'éviter le virage verglacé sur l'évanescent et progressif « Contamination », et ce, en dépit d'un sémillant solo au synthé auquel succède une grisante montée en régime du corps orchestral. Dans cette énergie, on sauvegardera néanmoins « Green Warriors », organique et ''xandrien'' mid tempo aux frappes lourdes et à la cadence métronomique, tant pour ses galvanisantes et inaliénables intonations quasi guerrières que pour ses enchaînements intra piste des plus sécurisants.

Résultat des courses : c'est un album en demi-teinte que nous propose de parcourir, cette fois, le combo francilien. A l'instar de son devancier, le méfait jouit d'une production d'ensemble difficile à prendre en défaut, d'arrangements instrumentaux de bon aloi, d'une technicité instrumentale et oratoire parfaitement maîtrisée et de paroles au trait de plume affiné. L'amateur du premier effort pourra cependant être décontenancé à la fois par quelques difficultueuses séquences d'accords et par l'une ou l'autre sente mélodique moins immédiatement lisible qu'autrefois. Empreint de sensibilité et un poil plus énergisant que son prédécesseur, et si quelques efforts ont été consentis en ce sens, cet effort demeure, en revanche, timide en matière d'exercices de style, ballades et duos manquant cruellement à l'appel. C'est dire qu'à l'aune de ce labyrinthique mouvement, le combo aurait bien quelques armes pour pouvoir jouer les outsiders, mais pour l'heure insuffisantes pour se hisser parmi les valeurs montantes de ce registre metal. Bref, parsemé de délicates mais complexes séries de notes, cet opus interpelle, et parfois déconcerte...


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