Avec son «
God Is an Automaton »,
Sybreed a montré que le cyber n'était pas totalement en train de mourir et qu'il y avait encore des possibilités à exploiter. Cela donne donc un peu d'espoir quant aux nouvelles formations qui auraient envie de montrer une autre facette au style au lieu de se contenter d'un copier-coller des Suisses ou des piliers de
Fear Factory. Cependant, avec un one-man band comme Synrah, on est en droit de se poser des questions. Le cyber metal est un genre souffrant de clichés justifiés (cyborgs, bidouillages en tout genre, son synhétique, manque d'âme) et ce nouvel arrivant est là pour les faire perdurer : logo et design rudimentaires, même ratés, concept revu des centaines de fois, et musique quasi inaudible.
Avec «
Dystopia », premier album auto-produit du one-man band américain de Synrah, on est loin de découvrir quelque chose de sensationnel. Autant le dire tout de suite, il est difficile de tenir jusqu'à la fin de l'opus tant ça transpire l'amateurisme et le manque de goût. Cela dépasse même l'entendement. Là où un groupe comme
Death Emitted Diode arrivait à se débrouiller en officiant dans un cyber kitsch, Synrah n'arrive même pas à faire du kitsch une marque de fabrique tant on sent que le tout est à côté de la plaque.
Du coup, le cyber/death mélodique de l'Américain ne tient pas la route...on commence pourtant de façon sympathique – mais classique – avec un « Cause » très cybernétique. Rythme robotique, sonorités froides et à l'arrière goût d'acier, mélodies entêtantes. Cela pourrait nous rassurer après avoir vu cette horreur de pochette. Mais à l'arrivée de «
Gaia's
Children », tout s'effondre, en particulier lorsqu'on se rend compte que tous les morceaux sont du même acabit. Avec une production très médiocre, cela n'arrange pas les choses. Le son est très brouillon, on n'arrive pas à distinguer les instruments, le chant n'a pas de relief, les sons cybernétiques sont mal exploités. Alors oui, ça sonne complètement déshumanisé, synthétique, froid...mais ça manque de structures, de fond et de forme, de mélodies, de riffs...de tout. Et même si on découvre quelque chose de différent avec « Cxaxukluth », avec des petites percussions sympa, on sent que ça a été programmé avec un programme de base pour PC. En gros, ça manque de crédibilité.
Pas la peine d'en dire davantage tant il est difficile de faire ressortir des points positifs dans cette sortie. «
Dystopia » est loin d'être une réussite et Synrah devra faire beaucoup d'efforts pour, d'une, avoir un son correct, et de deux, fournir des compositions qui tiennent la route et attirent l'oreille des amateurs du genre. A éviter.
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