Au premier coup d'oeil,
The Prophet a l'air d'être un groupe débutant fraichement sa carrière en sortant un premier album auto produit appelé "
Dying" et en se faisant une publicité avec les moyens du bord. Et pourtant, les quatre musiciens russes sont loin d'être des petits nouveaux. Ils ont débuté en 2010 et ont sorti 3 albums (dont ce "
Dying") et un EP en 2013 nommé "
Chronos". On n'a donc pas à faire à des petits qui veulent tenter leur chance dans le milieu. Par contre, même s'ils ont un petit cercle de fans, leur position géographique les oblige à faire face à certaines barrières car il est difficile de s'exporter en
Europe si on a ni le talent, ni les contacts. Alors, que valent donc nos amis russes avec cet album "
Dying"?
De "
Killers" à "Last Mourning Waltz",
The Prophet nous offre un condensé de death mélodique énergique aux touches metalcore et black mélodique. Les accélérations, les breaks, les saccades et les envolées mélodiques sont bien concoctés et tiennent la route de bout en bout, malgré une production légère et parfois pas assez intense. Le groupe manque certainement de moyens mais il se débrouille très bien et arrive souvent à nous faire oublier ce petit détail. Par contre, il aura beaucoup de mal à nous faire oublier ses influences, qui dégoulinent des neuf morceaux de l'opus. Ca sent le death mélodique suédois à plein nez, on citera notamment
At The Gates,
In Flames ou encore
Dark Tranquillity, les mélodies et les riffings ayant des couleurs très proches des groupes pré-cités.
La différence, c'est que
The Prophet insère d'autres influences, qui sont finalement les bienvenues. Le chant n'est ni vraiment growlé, ni vraiment crié comme dans le black, mais s'apparente plutôt à un hurlement, pas souvent maîtrisé, proche du -core. Les riffs se teintent aussi d'éléments mélo black comme sur "
Incantation of
Sorrow" et certaines ambiances rappellent évidemment celles du metal noir, comme l'intro de "
Killers" ou la seconde partie de l'acoustique "Amid the Fogs of
Nothing".
D'ailleurs, c'est bien lorsque les éléments black pointent le bout de leur nez que les compos deviennent intéressantes. Car le côté melo death classique lasse et les touches -core ne sont pas toujours très opportunes. L'arrivée de "
Dying", l'éponyme, fait plutôt plaisir et on découvre une facette plus sombre du groupe, même s'il abuse toujours des mélodies entêtantes. "
Infection" est tout en contraste, présentant de bons moments mélo death mais aussi des arpèges que l'on entend surtout dans le black metal. C'est bien évidemment connu, mais on se prend rapidement au jeu lors de l'écoute.
Pas mémorable, mais agréable.
La fin de l'opus est décidément plus intéressante que la première. Non seulement il y a une prise de risques bienvenue mais en plus les morceaux sont plus variés et plus tape-oreilles (on retrouve du clavier sur "A
Voice from
Nowhere" et beaucoup de mélancolie sur "Last Mourning Waltz"). "
Dying" est donc un album en demi-teinte, avec un début énergique, certes, mais très classique et trop convenu, et une suite plus accrocheuse.
The Prophet devrait plutôt suivre cette voie et s'extirper davantage de ses influences suédoises qui, même si c'est bien fait, nous lassent. A voir !
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