Lorsqu’on compare la force de frappe industrielle d’un pays comme la France à un autre tel que la Russie il est certain de voir la bataille perdue d’avance. Bien sur les
Jenx,
Treponem Pal et autres
Simplyd4rk ont déjà une place dans nos cœurs métallurgiques mais il manque bel et bien de sang neuf sur cette maudite scène afin d’injecter une nouvelle dose de folie douce-amère.
Et voilà que
Noein se démarquait de ces collègues avec son «
Infection-Erasure-Replacement » lourd, hypnotique et froid. Une mandale hyper professionnelle mais au caractère monolithique un peu asphyxiant à la longue à vrai dire. Quoiqu’il en soit un nouveau rejeton s’était lancé dans la bataille cybernétique afin de monter les marches d’aciers et atteindre un trône presque indétrônable et indéboulonnable.
Et pourtant, une autre formation guettait tout ce boucan auditif d’un coin d’oreille en attendant l’heure… son heure. Crée en 2013,
Dust in Mind concentre, ainsi, en son sein le rugueux Dam et la belle Jen, deux entités blasphématoires venant nourrir une bête industrielle aux diverses influences. Car dire que
Dust in Mind pratique un metal industriel somme toute sommaire serait réducteur et donc peut flatteur vis-à-vis de notre binôme. Non, dans ce premier EP éponyme, on y retrouve du thrash, du death, du gothique et autre expérimentations (ambiances froides) à même de dynamiser un album catchy et groovy au possible.
En tendant même un peu l’oreille on pourra déceler quelques rythmiques rappelant
Noein («
Purity»). Mais ce rapprochement que certains pourraient faire avec le groupe rouennais n’est en soi pas un problème vu que ceci contrebalance aisément avec le spectre vocal de Jen. Rappelant par moment la démone perverse Jonna Enckell (
The Project Hate MCMXCIX), son élocution cristalline prend tout son sens dans des refrains à l’envergure imposante («
Burn», «Flash»). Comment passer aussi à côté d’un Dam sachant utiliser son irascibilité orale avec une singulière commodité, variant le propos entre growls caverneux, cris écorchés et déclamations bruitistes.
Et la machine ne s’encrasse finalement jamais, mieux elle nous embarque au fil des atmosphères entre ténèbres et lumières, entre paradis et enfer. Ainsi, malgré la frigidité d’une production impeccable, la mélancolie se dégage lors de morceaux aux riffs acérés et intenses. J’en veux pour preuve le cathartique «The Last
Sigh» et son côté doom/gothique proche d’un «Theatre of
Tragedy». Une bien belle conclusion pour un EP enthousiasmant et téméraire.
Quoiqu’il en soit l’avenir nous dira si
Dust in Mind a les moyens de se faire un nom sur la scène nationale. Disposant d’un potentiel assez fort, la formation strasbourgeoise nous livre là une première ébauche audacieuse et personnelle de son metal industriel. On attend la suite avec une grande impatience.
Un grand merci pour ta chronique :)
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