Dusk Meridian

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9/20
Nom du groupe Dusk Meridian
Nom de l'album Dusk Meridian
Type EP
Date de parution 22 Avril 2014
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1. Temptation, Destruction 04:29
2. Give in to the Dream 04:15
3. Broken Wings 04:48
4. Rancor 03:45
5. Edge of Truth 03:26
6. To All Yet Unborn: 05:25
Total playing time 26:08

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Dusk Meridian


Chronique @ ericb4

15 Fevrier 2017

Une rugueuse et vivifiante proposition ayant valeur d'essai pour le trio américain...

Contrairement à moult formations metal symphonique rivées pour la plupart d'entre elles sur un chant féminin à orientation lyrique afin de faire entendre leur voix, Dusk Meridian se pose comme un jeune trio power mélodico-symphonique à chant masculin clair à part entière. Témoignant d'un kaléidoscope atmosphérique assez large relatif à son œuvre, le collectif ricain a été influencé par les travaux de plusieurs collectifs majeurs, dont ceux de Rhapsody Of Fire en ce qui a trait à l'empreinte vocale ; ceux de Nightwish ou Serenity quant à ses arrangements instrumentaux, et notamment synthétiques, ou encore Epica eu égard à sa puissante et massive dynamique rythmique.

Toutefois, en dépit d'une discographie apparemment vierge, le combo américain originaire de Santa Cruz, créé en 2011, a déjà essuyé quelques changements de line up depuis ses débuts, en 2004, lorsqu'il officiait sous la bannière de Seraphate. C'est dire qu'il n'en est plus à ses balbutiements, même s'il a connu une longue période de flottement avant de se stabiliser autour du trio : Devin Kumar (chant et claviers), Ian Rusconi (chant, guitare et basse) et Mark Hansen (batterie). En effet, entre 2004 et 2011, le groupe a déjà réalisé plusieurs concerts locaux ainsi que quelques discrètes démos. Expériences qu'il a compté mettre à profit, deux ans plus tard, dans cette auto-production éponyme, dynamique et puissant EP de 6 titres égrainés sur les 26 minutes de la menue mais saillante rondelle.

On observe tout d'abord une unicité rythmique inondant la galette de part en part. Une absence de variété qui a pour corollaire une empreinte vocale aspirée par un convoi instrumental omniprésent et dominant. Ce faisant, quelques (rares) moments d'inspiration alternent avec d'autres moins loquaces, parfois même en proie à une déroute prématurée. Et ce, d'autant plus que le propos ne convainc que malaisément d'un point de vue logistique et eu égard à une ingénierie du son laissant filtrer nombre de notes résiduelles et octroyant un mix nivelant instrumentation et lignes vocales de manière à n'offrir que peu de profondeur de champ acoustique.

Ainsi, un découpage du message musical en deux parties peut s'opérer, certaines plages recelant quelque intérêt à les parcourir, même si elles ne se révèlent pas sans carences, vocales pour l'essentiel. D'une part, un fin legato à la lead guitare entame « Broken Wings », entraînant mid/up tempo à la profonde et saillante section rythmique, où vrombit une basse en goguette, ployant littéralement sous le poids d'incessantes attaques synthétiques. Sous de faux airs de Dream Theater, l'enjoué corps instrumental progresse peu à peu, réservant de belles montées en puissance, que vient opportunément rompre un petit pont mélodique où se fait jour un délicat picking à la lead guitare. Dommage que les impulsions oratoires ne suivent pas la cadence imposée par la puissante et rayonnante instrumentation... D'autre part, l'orientalisant up tempo aux riffs graveleux « Give in to the Dream » assène une rythmique plombante et un tantinet sanguine, dans la veine d'un Epica des premiers émois. En outre, un tapping martelant s'insère dans une trame épique, un poil explosive, servie par une armée de choeurs venue seconder un interprète parfois dépassé par son sujet. On retiendra néanmoins les apparitions subreptices d'un ombrageux growler, conférant à cette piste son mordant, voire son caractère sauvageon. Enfin, Les cloches résonnent lorsque s'éveillent les choeurs sur « To All Yet Unborn: », fuligineux outro power sympho aux growls inquiétants que viennent brouiller des riffs crayeux auxquels se surajoutent des flammes synthétiques qui rapidement s'évanouissent. Soudain, la bombe se désamorce et un moment de sérénité s'installe sous couvert de fines vocalises féminines, avant que le titre ne finisse crescendo.

Dans une seconde salve, trois autres morceaux ne parviennent que difficilement à nous faire oublier les sources d'influence du combo étasunien. Plus encore, ils ne sauraient nous retenir plus que de raison. Ainsi, des riffs acérés corroborés à de soyeuses nappes synthétiques infiltrent l'énergisant « Temptation, Destruction », dont les arrangements orchestraux peuvent renvoyer à Serenity. D'une mélodicité plutôt accessible mais guère des plus immersives, le brûlot octroie parallèlement de nombreuses et inattendues variations rythmiques. Ce faisant, les inflexions nasillardes et sujettes à quelques faussetés du maître de cérémonie ne permettent que malaisément à ce rhapsodien effort de tirer son épingle du jeu. Quant au diluvien « Rancor », non sans rappeler Stratovarius dans son cheminement harmonique, il nous prend à la gorge pour ne plus nous lâcher d'une semelle. Aussi, les riffs se font meurtrissants, les claviers évanescents, les growls menaçants et la ligne mélodique hélas bien fugace. On craint alors de se perdre en conjectures technicistes, l'engloutissant instant nous faisant souvent perdre le fil de notre parcours. De même, le rageur « Edge of Truth » délivre une confondante force de frappe, et même un saisissant petit solo de guitare, mais, au regard de ses accords mal assortis, ne parvient pas réellement à encenser le tympan. Ce ne sera pas la ligne vocale, totalement prise en étau par la pléthorique orchestration, qui relèvera la sauce de cette piste à la mélodicité bien palote.

On comprend que ce propos quelque peu déroutant, pour le moins titubant, a valeur d'essai pour la valeureuse sarabande. Recelant quelques turbulents passages, au demeurant bien amenés, le méfait peine cependant à convaincre tant par son manque d'homogénéité et d'originalité de ses portées que par une mélodicité aux approximatives oscillations. De plus, cette œuvre pâtit de prestations vocales en-deçà de ce que l'on serait en droit d'attendre dans un registre metal à chant masculin de plus en plus concurrentiel. Aussi, Il faudra que le trio prenne son temps pour soigner sa production d'ensemble et nous octroyer une panoplie plus étoffée de titres plus finement concoctés, et pourquoi pas, plus impactants que ceux ici proposés, notamment à l'aune d'un album full length. Pour l'heure, les amateurs du genre pourront aller jeter une oreille attentive à cette laconique offrande, pour le plaisir de la découverte, puis passeront à autre chose. C'est dire qu'on attend un réel sursaut de nos trois mousquetaires pour nous rallier à leur cause...

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