Duality

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13/20
Nom du groupe Enarmonika
Nom de l'album Duality
Type EP
Date de parution 17 Novembre 2014
Membres possèdant cet album3

Tracklist

1.
 Flesh
 06:29
2.
 Palabras al Viento
 04:52
3.
 Beauty in Black
 04:27
4.
 Schnell
 05:36

Durée totale : 21:24

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Enarmonika


Chronique @ ericb4

27 Fevrier 2017

La fête sera de courte durée sur cette intrigante terre d'accueil...

Depuis près de deux décennies déjà, la scène metal gothique à chant féminin sud-américaine se pare d'un nombre croissant de formations pour la plupart influencées par les grandes signatures du genre (Lacuna Coil, Tristania, Draconian, Apokalyptica...), dont ce jeune quintet brésilien originaire de Florianopolis fondé en 2012. Peu connu hors de ses frontières natales, le combo a néanmoins empilé deux années riches d'expérience de la scène locale (dont le 13e River Rock à Indaial (Brésil)). Soucieux de mener à bien son projet, le groupe s'est nourri des talents de Carla Domingues (M26, ex-Vetitum) au chant et à la basse ; Vitor Sabag (Sized) à la guitare ; Garganhell (Exception, ex-Misdeed) à la batterie ; Iva Giracca au violon et Daniel Galvão au violoncelle et au chant. Et ce, aux fins d'un travail minutieux en studio pour la réalisation d'un premier, dynamique et énigmatique EP 4 titres dénommé « Duality ». Les 21 minutes de ce méfait laissent néanmoins transparaître quelques déplaisantes notes résiduelles et un sous-mixage des lignes de chant, n'autorisant pas toujours au duo mixte en voix claires de se libérer du joug d'une orchestration aussi dense que sensuelle. Mais un tour du propriétaire s'impose...

D'une part, le propos offre une harmonieuse combinaison entre metal gothique et folk, avec quelques portées savamment accouchées, même si l'on aurait souhaité davantage de teneur harmonique pour leur mise en valeur et une empreinte vocale plus efficiente, celle-ci semblant absorbée par son environnement orchestral au point de ne plus devenir parfois que l'ombre d'elle-même. Dans cette mouvance, on retiendra l'aérienne entame mid-tempo gothique à la sauce Lacuna Coil qui, dotée d'enivrants relents folk, capte l'attention. Ainsi, « Flesh », dissémine d'ondulantes et captatrices descentes d'archet au violoncelle, à la manière d'Apocalyptica, toutes proportions gardées, cependant. En revanche, avec de faux-airs de Dianne Van Giersbergen (Xandria), par ses limpides impulsions, la déesse distille d'intrigantes envolées lyriques, qui ne parviennent que malaisément à générer une émotion sur l'ensemble de la piste. Et ce ne sont pas les inconsistants growls dispensés par son comparse qui parviendront à nous rallier à la cause du combo brésilien, sur cet effort, pour le moins. Pour sa part, l'impulsif « Beauty in Black », à mi-chemin entre un Lacuna Coil des premiers émois et Evanescence, nous assène un corps percussif martial, de fulgurantes attaques de riffs acérés doublées d'un tapping aussi véloce que martelant. Sans oublier les gradations judicieusement insérées d'un habile violoncelle, secondé d'un gracile violon, qui de concert, nous mènent en de séduisantes terres folk, sous couvert d'une ligne mélodique agréable, à défaut de s'avérer inaliénable. Si le duo mixte en voix claires contribue à enjoliver couplets et refrains, un gênant sous-mixage les aspire derrière un dense rideau instrumental.

Plus typées gothique, le groupe réussit à magnétiser nos âmes sur l'une des deux pistes de cette obédience stylistique, bien moins sur la seconde. D'une part, des riffs en tirs en rafale inondent l'hispanisant mid/up tempo « Palabras al Viento », énigmatique et un mélancolique piste dark gothique aux airs de Draconian, avec des relents de Tristania et d'Abrasantia, eu égard à la trame oratoire investie. Par contraste avec les assauts d'un growler égaré, les sémillantes volutes de la maîtresse de cérémonie prennent ici leurs lettres de noblesse, offrant de stupéfiantes montées en puissance, pour aller tutoyer les étoiles in fine. Lorsqu'elles se doublent d'une romantique assise violoneuse, les patines de la mezzo-soprano font mouche. D'autre part, adossé à une plombante rythmique et de plaisantes modulations violoneuses, l'engageant « Schnell » se cale dans le sillage atmosphérique gothique de Lacuna Coil avec un zeste d'Apocalyptica eu égard aux harmoniques octroyées. Un manque d'unité mélodique se fait toutefois jour sur une piste qui aurait gagné à se désengager d'inutiles et inconvenants passages technicistes. D'autant plus que les angéliques inflexions de la sirène semblent, hélas, se noyer dans d'abyssaux et aspirants tourbillons instrumentaux.

A l'issue du parcours de la menue rondelle, on se dit que le combo brésilien aurait dû prendre encore le temps de peaufiner tant ses harmoniques que ses lignes mélodiques pour rendre son message musical techniquement plus probant et surtout plus impactant qu'il ne l'est. Notamment la qualité d'enregistrement devra être élevée d'un cran et le mixage rendu plus équilibré pour espérer l'emporter, et ce, auprès d'un public de plus en plus coutumier du genre. Toutefois il semble que la fusion entre metal gothique et folk ait quelques chances de retenir le chaland ; mais à condition d'épurer le propos de ses notes parasites et de diversifier l'offre rythmique et atmosphérique, et, dans la mesure du possible, de révéler un brin d'originalité dans ses futurs travaux. Les amateurs de ce registre metal pourront néanmoins aller jeter une oreille attentive à la modeste galette, pour une écoute ou deux, pour le plaisir de la découverte, puis passeront à autre chose. Le temps de laisser la sarabande régler ses accords et affiner le trait...

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