Il semblerait que les Ibériques de Nightfear n'aient pas vraiment changé d'optique depuis leur premier opus,
Inception, sorti 3 ans plus tôt et qu'avec ce deuxième,
Drums of War, ils seront, toujours encore, mus par cette volonté de continuer à mêler leurs inspirations à la fois radicales et américaines (
Power US) et à la fois plus mélodiques et européennes (Heavy
Power Metal).
Enfin à première vu car dès lors qu'on aura survolé en une première écoute distraite cet opus pour se plonger dans cette seconde plus attentive, celle là même qui permet ces brillantes analyses dont j'ai le secret (on peut rêver), on se rendra immédiatement compte que le groupe madrilène aura véritablement fait le choix, outre quelques parcimonieux instants d'exceptions toujours encore composés dans un souci de garder une assise pugnace (l'essentiel de
Path Of
Victory qui aurait largement pu figurer sur le Painkiller de
Judas Priest, ou sur n'importe quel album de Cage d'ailleurs, The Duel ou encore Breakout sont de parfaites démonstrations de ces moments par exemple), de déplacer un peu le curseur de son travail en direction du continent dont la capitale est Bruxelles et, donc, de donner à son art une teneur légèrement plus mélodique.
Rien de condamnable en-soi. Sauf qu'en procédant de la sorte, Nightfear aura aussi, malheureusement, rendu sa musique nettement plus commune le conduisant dans cette nasse aux carnassiers clairement plus nombreux et clairement prêt à tout pour s'extraire de cet abyme afin de s'offrir une autre condition. Et, personnellement, je ne suis pas convaincu que ces Hispaniques soient véritablement armés pour ce genre de combat à mort le couteau entre les dents. Surtout que des pistes telles que
The Prophecy, Sands Of
Fire ou
Farewell, sans être totalement inoffensives, loin s'en faut, sont quand même autant de lames aux tranchants très émoussées.
La ballade Miracle pousse même la formation à se complaire dans une mièvrerie inaccoutumée et sans aucun impact, ou si peu.
Passé la première moitié de ce disque, quelques titres tenteront bien de sauver l'honneur de cet espoir espagnol déchu mais n'y parviendront pas vraiment. The Wrath Of The Gods aux couplets aux mélodies nous rappelant l'univers de la piraterie, un peu à la
Running Wild, sera, malheureusement, pourvue de refrains bien trop candides pour réellement nous séduire. Quant au triptyque final,
Triumph of the
Fallen, il aura beau être scindé en trois morceaux distincts, il ne sera rien d'autre qu'un de ces sempiternels titres à rallonge de presque 10 minutes venant clore, comme souvent, les pamphlets européens de
Power Metal les moins enthousiasmants. De plus le cœur de cette chanson, à savoir son deuxième chapitre puisque le premier et le dernier ne sont que des instrumentaux, nous laissera entendre quelques méandres terriblement naïfs et insipides.
Seul le joli break de cette chanson, dans lequel interviendra Sandra Merino, viendra agréablement nous surprendre.
Avec ce nouvel effort le quintet madrilène n'aura pas vraiment concrétisé toutes ces belles promesses qu'ils nous avaient faites précédemment. Et bien au contraire, en rendant son propos plus européens, et donc plus communs, il aura sabordé ses chances de conquérir le cœur d'adeptes bien trop sollicités de toutes parts pour s'intéresser à des formations à l'expression aussi ordinaire.
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