Le sextet italien formé il y a huit ans sous le nom de "
Ground Zero" sort en 2006 une première démo de trois titres de death mélo aux forts accents metalcore. Rebaptisée par la suite
5 Star Grave, la formation nous livre en 2008 un premier album autoproduit dans lequel on peut déceler les prémices de l'affirmation d'une certaine identité ainsi qu'une évolution musicale, confirmée par la reprise de la classique "Pet Sematary" des Ramones deux ans plus tard. Et en cette année
2012, c'est le jackpot pour les italiens qui décrochent un contrat chez les teutons de
Massacre Records pour y sortir leur second méfait, répondant au doux nom de "Drugstore
Hell".
Cette pochette gentiment "diabolique", quoique réussie, ne peut que nous mettre sur la voie d'un album qui ne se prend pas au sérieux. Et, autant le dire tout de suite on ne se sera pas trompé. Ce "Drugstore
Hell" n'est ni plus ni moins qu'un concentré de bonne humeur. Penchons-nous donc plus avant sur le plus important, la musique.
Par où commencer ? C'est que la description d'un disque aussi ébouriffant n'est pas chose aisée. Il faut d'abord dire qu'on a ici tout sauf un album conventionnel. Puristes de death mélo (si cela existe encore tant les limites du genre sont mal définies aujourd'hui), passez votre chemin.
5 Star Grave va puiser dans des influences aussi diverses qu'inattendues. Au premier rang desquelles, le hard rock/heavy. Les guitares sonnent particulièrement gras et des soli qui n'auraient pas fait tâche dans un album des genres cités pullulent tout au long de ce disque, si bien qu'il serait inutile d'en faire l'inventaire.
Deuxième influence majeure à souligner dans la musique des transalpins, le punk rock.
Pas le punk à l'ancienne des Clash par exemple mais plutôt le punk plus récent venu des états-unis. Comment ne pas penser à l'écoute des refrains de "Death Times Eleven" ou "
Dead Girls Don't Say No" à des groupes comme Sum41 ou Greenday. Au delà des rythmiques et du punch caractéristiques du genre, les italiens partagent également avec leurs homologues américains un certain sens de la dérision. Les paroles sans équivoque du refrain de "Daddy" ou le titre même "
Dead Girls Don't Say No" montrent leur goût pour cet humour très particulier.
Les compos sont péchues, on ne s'ennuie pas une seule seconde, la production est carrée mais juste ce qu'il faut pour ne pas dénaturer cette sincérité apparente. Les italiens aiment ce qu'ils font et ça se voit. Et au cas où l'on aurait pu être lassés par leur mélange détonant death/heavy/punk, ils ne se privent pas de nous surprendre à nouveau en envoyant un "Boy A" dont les vocaux sur les couplets ressemblent à s'y méprendre à ceux de notre ami Whiplasher Bernadotte (
Deathstars).
En bref, pour peu que vous ne soyiez pas sectaire pour un sou, foncez sur cet album. Bien évidemment, celui-ci ne sera pas voué à des écoutes répétées au prix desquelles il risquerait de lasser, mais il saura vous administrer une grosse dose de joie de vivre comme peu d'albums peuvent se targuer de le faire. Dynamique, puissant, jouissif, "Drugstore
Hell" tape dans le mille. Bienvenue... dans le magasin du bonheur !
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