C'est en 2003 que se forma
Drowning The Light, projet One Man Band mené par Azgorh, qui deviendra, par la suite, l'une des figures emblématiques du Black en Australie.
Drowning The Light est sans conteste l'un des groupes les plus prolifiques et talentueux dans l'Underground, mais également l'un des précurseurs du genre en Australie. Azghorh dévoile, avec
Drowned, son premier véritable full-length, paru un an après "
The Longing", compilation réunissant les précédentes démos du groupe.
Il existe deux versions de cet album : la première étant une réalisation auto-produite par le groupe, et la seconde une réédition datant de 2011, rééditée par
Obscure Abhorrence Productions, sur support CD également, mais avec une autre pochette. En tout cas, les deux covers sont très similaires : elles illustrent l'océan sur un fin grisâtre et le dénommé Azghorh en premier plan. En tout cas, vis-à-vis du second pressage, le son n'a pas été remasterisé, et est resté fidèle à la version d'origine.
"
Drowned" est une oeuvre à part dans la discographie du groupe, d'une production unique, qui fait à la fois son charme et sa particularité. En effet, parmi tous les albums de
Drowning The Light que j'ai pu écouter jusqu'à lors, je dois avouer que celui-ci est vraiment très différent par sa production singulière, par comparaison aux autres réalisations du groupe, toutes pourvues d'une production identique, et ne variant pas d'un pouce d'un album à un autre. D'une part, je trouve que c'est un manque d'originalité de toujours fournir la même recette, sans apporter du renouveau à sa musicalité. Et d'autre part, c'est aussi la marque de fabrique d'Azgorh, de conserver ce son qui lui est propre, et qui définit aussi l'empreinte de
Drowning The Light. En tout cas, bien que "
Drowned" soit une sorte d'ovni dans la discographie du groupe, c'est justement cette différence qui le départage des autres productions, pour la majeure partie, comme dit, uniformes et sans variations conséquentes.
Que ce soit au niveau du visuel ou vis-à-vis de la production, le titre de l'album est parfaitement bien choisi : "
Drowned" se noie à la fois dans la crasse mais également dans la beauté. Une crasse définie par les vocaux d'Azghorh, très poussés, s'apparentant à des grondements, des raillements inhumains différenciables entre mille ; et notamment le son bourdonnant et peu perceptible des guitares, formant à elles seules un mur sonore massif. Et une beauté définie par la présence de claviers, étant toutefois utilisés avec parcimonie, et s'avérant du plus bel effet, sur des titres comme "An
Eclipse of
Sorrow", "Varcolaci (
Devourer of Sun and
Moon)", "To Know Death", octroyant à l'ensemble un aspect vraiment triste et bellissime. Et plus encore sur des morceaux instrumentaux, comme "Alone in Thought" ou sur "Suffering", dernier titre de la galette, qui vient clôturer l'album dans une brise de tristesse et d'une teinte infiniment mélancolique.
"
Drowned" est donc un superbe album et reste une oeuvre à part entière dans l'immense discographie du groupe, par cette production crue mais aussi cet aspect mélancolique très fortement accentué sur cet opus. Un essentiel du groupe à se procurer, fleurant bon la mélancolie, tout en conservant un attrait "true" et ancien, qui définit l'essence même du Black d'antan.
Drowned est pour moi le meilleur album de ce que j'appelle la première ère de DtL, c'est à dire jusqu'à Through the Noose. Cette guitare ultra brumeuse, cette voie sortie de nul part avec ces claviers minimalistes mais putain de malsain me retourne complètement. Un des rares albums de dépressif que j'apprécie.
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