Voici donc un projet solo venu du Royaume-Uni. Tomorrowillbeworse est du Black
Metal à la fois dépressif et expérimental. Le meneur de ce projet est un certain Kenosis, aidé dans la création des pochettes et dans l'écriture des paroles par une jeune femme qu'on appellera "R.". "
Down the
Road of
Nothing" est le premier album de cette formation, signé en 2013 par "Depressive Illusions Records" puis il y a eu une autre version en 2014, signée par "Avantgarde Music" et "Bylec-Tum".
Les principaux thèmes évoqués dans les paroles sont la mort, la dépression et la haine. Une habitude dont on ne se lassera jamais chez ce genre de groupe. Côté instruments, il y a la guitare, la basse et la batterie pour immerger le cynisme et la misanthropie chez l'auditeur afin qu'il puisse plonger tranquillement dans les profondeurs de l’abîme sans l'aide des claviers dont on ne regrette pas leur absence. L'album est d'une richesse mélancolique, neuf pistes sont en attente pour être écoutées et explorées à volonté. Le chant de Kenosis se montre peiné et écorché à travers les titres.
Amené par un jeu d'instruments exceptionnel et sombre, ayant un niveau d'intensité varié.
Les morceaux sont bien joués et pas de manque d'originalité. L'auteur nous plonge avec lui dans la douleur et la lenteur des titres, tout en gerbant sa haine à la face de cette vie qui s'est montrée indifférente concernant son "triste" sort. Le désir de l'isolement et de tomber dans un vide infini est exprimé à travers les paroles et les mélodies de l'album. Les riffs cisaillent nos liens tout en douceur avec la réalité, chaque note absorbe nos pensées positives comme une sangsue, pour broyer du noir. Dans certains passages, on assiste à un déluge de souvenirs douloureux de l'auteur, qui resurgissent à l’écoute de cet album. On a l'impression de prendre sa place et de vivre ce qu'il était entrain de considérer comme un fardeau pour son existence. L'auto-destruction ici, se fait tout en douceur, sous un silence dépressif et des larmes qui coulent à flots. Une descente vers l'inconnu qui pourtant ne dépasse pas une heure, mais peut paraître une éternité pour l'auditeur qui s'est accroché à cet univers d'un vide dérangeant.
Rien à voir avec un
Xasthur ou avec un
Shining (suédois) aux tendances suicidaire violentes, Tomorrowillbeworse a sa propre manière d'évoquer le mal-être et le désespoir sans être violent musicalement. Des mélodies bien fichues, des riffs bien ajustés, tout est bien assemblé, sans oublier la basse et la batterie qui ont bien contribué à la forme musicale de l'opus. Un album qui mérite l'attention des auditeurs, surtout ceux qui sont adeptes de ce genre musical. Ils ne risqueront pas de sortir très tôt de leurs tanières car ce travail fourni par Kenosis est le fruit d'une poisse qui ne risquera pas de les laisser sortir à l'extérieur pour un long moment.
Personnellement, je crois que l’intérêt de cet opus est de pousser les personnes fragiles à se replier et à se dégoûter d'avantage. L'auteur veut sans doute partager sa douleur avec des auditeurs ayant le même cas que lui. L'écoute de cet album peut se faire plusieurs fois, la monotonie n'est pas présente (d’après mes écoutes). Ça nous prend aux tripes, du début jusqu'à la fin.
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