Dans la catégorie du Death
Metal s'éloignant des sphères brutales et old school pour s'essayer à des choses différentes, la France a démontré au fil du XXIème siècle qu'elle possédait de nombreux talents, que ce soit dans le Death Progressif (
Hacride,
Misanthrope,
7th Nemesis), le Death Atmosphérique (
Klone,
Manimal), le Death Technique (
Gorod), le Death Thrash original (
Minushuman,
Trepalium) et bien entendu les incontournables
Gojira.
Né en 2006 sous l'impulsion de Kriss, guitariste s'occupant aussi des choeurs et ayant composé l'intégralité de cet album,
Master Crow évolue dans un Death Alternatif qui avait dévoilé ses premiers éléments dans les deux démos
Origin. Après la 1ère démo, un petit changement de line-up s'effectuait,
Lady Dark Doll quittant la formation pour laisser la place au jeune et talentueux niçois Nemphis, qui participa à la 2nde. C'est enfin en début de cette année
2012 que le premier full-lenght du groupe,
Down from the Sky, se dévoile.
La pochette, déjà, est sympathique. Bien qu'elle soit faite "maison" avec des éléments du film Le Jour Où La Terre S'Arrêta et la main de
Obscure II, elle est disons assez agréable à l'oeil. Avant de commencer à parler de la musique proposée par
Master Crow, je précise que le groupe n'est signé sur aucun label et que la production est faite avec les moyens de la maison, ce qui n'est pas du tout évident.
L'album s'ouvre sur Contemplation Of Death, qui est d'ailleurs le premier extrait dévoilé par le groupe et qui à mon humble avis laissait présager le meilleur. Cela commence assez tranquillement, avec un sampler ressemblant à un grincement de plancher (il s'agit en fait d'un claquement de cuisse d'après ce qu'on m'a dit), qui s'élève peu à peu. Alors que la
Tension atteint son paroxysme, blam ! On ouvre les hostilités.
Et là on prend directement un gros
Pain, non, un 36 tonnes lancé à 150 km/h en pleine gueule. Surtout en fait une première question vient à l'esprit : c'est vraiment une production maison ??? Parce qu'en toute sincérité (oui j'ai décidé d'ouvrir cette chronique par une description de la production, si vous êtes pas d'accord et bah... rien à foutre, c'est moi qui décide), elle est vraiment très bonne. Les instruments sont parfaitement placés, la batterie est juste organique comme il faut, le son de guitare lourd, écrasant, avec un style parfois avoisinant
Gojira. La basse est assez exceptionnelle, un son très profond, très pur, parfois un peu jazzy, mais allant tellement bien à la musique...
Il n'y a pas que la production qui met au tapis, bien au contraire. C'est surtout le Death proposé par
Master Crow qui laisse béat dès le début. Ça débute par un riff broyeur, dans le plus pur style rouleau compresseur mélodique, rythmé par le martelage en règle de cet excellent frappeur au pseudo si subtil et délicat (Double T Xterminator pour ceux qui ne savent pas aller regarder sur la fiche du groupe). Ce qui me permet d'ailleurs d'en parler, de ce batteur. Car non content de jouer de façon très précise et ryhtmée, il se trouve que DTX a 14 ans , a commencé le groupe alors qu'il avait 9 ans (!!!), et en plus le talentueux élève de Nicolas Bastos (
L'Esprit Du Clan,
Deep In Hate), et l'a déjà remplacé sur plusieurs dates de
Deep In Hate. En faisant attention à son jeu, ça se comprend facilement. Sa frappe est très méthodique, fournissant un jeu fouillé et diversifié, sans jamais se laisser aller à simplement bourriner à coups de blast-beats et double pédale, ce qui fait que derrière ses fûts, il est un des batteurs originaux et surprenants du genre.
Et il n'y a pas que ça qui saisit dès le début ! Je vous rappelle que la formation est dotée d'un vocaliste, Nemphis (
Fable), et quel vocaliste...
Le growl de Nemphis, plein de personnalité malgré parfois des influences telles Angela Gossow qui ressortent, se situe entre un James Malone (
Arsis) et un Xristos (
Inactive Messiah). Ne vous y fiez pas, car parler des vocaux de Nemphis comme d'une pâle copie de ses aînés ne serait pas respectueux de la vérité. À mi-chemin entre Death et Black, sans pencher plus de l'un des deux côtés, cette voix est un des points forts de
Master Crow et un des éléments qui font son côté alternatif.
Les autres vocaux, assurés par Kriss, qui en plus de fournir un jeu de guitare fourni et travaillé chante en voix claire, s'occupe parfaitement des arrières de ceux de Nemphis, accompagnant les moments les plus accrocheurs, généralement les refrains, ajoutant une diversité bienvenue et renforçant l'aspect alternatif.
Parlons-en tiens, du côté Alternatif du groupe (oh quelle transition de fou !). Loin de rester confiné au Death
Metal pur, les 4 (enfin 3, étant donné que Kriss a enregistré les parties de basse de DFTS) compères s'aventurent sur les terres du Black
Metal (le final complètement jouissif de Sons Of Vesper, qui me rappelle les grandes envolées dont est capable
Peste Noire) et du Thrash
Metal (Route
666) principalement. Mais ça ne s'arrête pas là, il y a parfois un petit côté expérimental (Sons Of Vesper encore, un titre complètement à part dans
Down from the Sky).
De ce côté alternatif, je tiens comme exemple Thy Soul Is
Worth Nothing. Sans fioritures, le morceau commence sur un riff à la croisée de
Behemoth et
Gojira, mélangeant le côté surpuissant de l'un à l'hybridité de l'autre, sur lequel viennent se rajouter les vocaux torturés de Nemphis. Et là, changement de rythme, la batterie modifie le tempo pour déboucher sur un riff Groovy à la
Pantera. Le morceau poursuit son oeuvre, et tout d'un coup tout s'arrête. Un arpège de guitare lent, simple, même un peu mélancolique reprend le morceau, bientôt épaulé par cette basse si chaleureuse, puis par la batterie. La montée en puissance est progressive, accueillant ensuite voix parlée et insidieux palm-mute (note étouffée par la paume de la main posée à la base des cordes, près du chevalet) de guitare. Enfin tout prend son sens avec l'explosion qui arrive, amenant des solos de guitare ravageurs, montrant que les musiciens sont d'ailleurs assez au point niveau technique. Puis les choses sont reprises là où elles s'étaient "arrêtées" avant cet intermède, pour bombarder jusqu'à la fin. La fin, déjà ? Eh oui, le morceau se termine.
Le côté alternatif se ressent aussi aisément par les nombreuses nuances dont se pare
Master Crow, permettant de développer une musique assez riche et diversifiée. Ces aspects ne nuisent en rien à la cohérence, l'homogénéité et la cohésion de l'album, qui est d'ailleurs assez égal le long de ses 41 minutes. On n'y échappera cependant point, chaque album est bel et bien doté de ses grands moments... et de ses instants de faiblesse. Dans le cas de ce
Down from the Sky, il y a bien trois morceaux que je vois devenir des classiques du groupe : le très rentre-dedans
Kill Everyone, l'entêtant From
Dust To Dust et l'agressif Time To Rise, bien qu'on notera aussi le hargneux
Despise The Crown.
En revanche, un morceau se démarque particulièrement par sa faiblesse et sa banalité : Route
666. Ce n'est pas un mauvais morceau en soi, mais je le trouve trop prévisible et trop convenu. Il y aussi ce petit côté
Highway To
Hell qui me dérange.
On est surpris (dans le bon sens du terme) par la maturité et la personnalité de la formation, qui est dotée d'une réelle âme malgré l'ombre des Grands planant encore légèrement au-dessus d'eux. Parmi ces influences on notera notamment
Divine Heresy (Time To Rise, Contemplation Of Death),
Arch Enemy (
Despise The Crown, Army Of One), et même du Slipknot (Crow
Versus Fow), ce qui n'est pas surprenant étant donné que
Master Crow proposait sur leur 1ère démo une reprise d'un titre des néo-metalleux de Des Moines.
Après avoir fait tant d'éloges du groupe, je ne peux m'empêcher d'avancer un fait : cet album n'est évidemment pas parfait. Voici donc venu le moment douloureux pour les membres du groupe de Meaux-Nice (si du moins ils lisent ma chronique).
Un défaut qui n'en est pas vraiment un pour commencer, étant donné que ce n'est pas vraiment de leur faute : la production manque de puissance. J'espère donc fortement qu'ils disposeront de meilleurs moyens la prochaine fois, pour qu'ils puissent être dotés d'une production allant mieux au "Death Crow", car un regain de force et de puissance leur apporterait beaucoup.
Un deuxième inconvénient qu'il faudrait mettre en exergue, c'est cette tendance à garder parfois les mêmes styles de riffs entre différents morceaux, provoquant parfois un léger manque de diversité dans les jeux de guitares pourtant si aboutis, enchaînant entre palm-mutes ravageurs, riffs tranchants et mélodiques ou entraînants. Les solos de guitare sont excellents, allant parfaitement avec ces riffs.
Dans le même sac que ceci, j'aborde un point qui n'est pas un défaut, mais un conseil que je donne au groupe : pourquoi ne pas aller encore plus loin dans la démarche Alternative ? Pousser la chose jusqu'à son paroxysme ?
D'un autre côté, je pense que ce point-ci se règlera au moins en partie sur le prochain rejeton de
Master Crow, étant donné que cette fois Nemphis, arrivé sur le tard pour
Down from the Sky, s'intègrera à la composition.
Je pense d'ailleurs que créer quelque chose tendant vers un Death
Metal plus technique, dans un style assez proche d'
Obscura,
Gorod ou
Gorguts, ajouterait encore des richesses à la musique du groupe, bien que le bagage technique de chaque membre soit plus que respectable.
En clair, ce premier effort est sincèrement très bon. Matures alors qu'ils viennent à peine de sortir de l'oeuf, les français proposent un Death Alternatif personnel et rempli de différentes nuances. Original, à la fois écraseur et mélodique, ce
Down from the Sky s'impose dès le début de l'année
2012 (il sera d'ailleurs intéressant de le comparer avec le nouveau
Gojira) et est une des très bonnes sortie de cette nouvelle année.
PS : merci à Nemphis (et Kriss) pour m'avoir envoyé l'album en promotion, ce qui fait que je l'ai reçu plus de 3 semaines avant sa sortie officielle et que je l'aurais sans doute écouté 30 fois le jour de la sortie officielle.
S'il y a deux choses avec lesquelles je ne suis pas d'accord sur la totalité de cette chronique c'est le côté "Xristos" dans ma voix (que je n'arrive toujours pas à entendre mais peut-être que certaines personnes si) et les envolées Peste Noire ou j'entends seulement un passage black metal mélodique. Après vraiment, prenez le temps de lire car c'est un vrai travail qu'il a fourni ici et c'est une preuve d'une vraie évolution. Il fait de gros efforts, pourquoi le descendre systématiquement? J'ai vu un beau paquet de chroniques mal écrites et douteuses être bien reçues alors faites abstraction une seconde de toutes ces tentions et jugez plutôt sur l’instant présent.
Moi je dis bravo pour cette chronique et j'aurais dis bravo même s'il nous avait mis un 6 si c'est aussi bien travaillé qu'ici.
2/ La critique de BG a une partie respectable, car il a des arguments et ça c'est un fait. C'est pourquoi elle porte à être écoutée. Alors que celle d'un Nekrophiliak "haha ce mec est drôle et puis t'façon tout le monde le taille, alors je vais faire pareil", beaucoup moins. Alors d'ailleurs Nekrophiliak, si tu viens ici pour me chier dessus, tu peux t'en aller.
Bon je laisse toujours les commentaires ouverts.
Y EN A MARRE.
VOUS IREZ VOUS INCENDIER MUTUELLEMENT PAR PM
Étant donné que le monsieur chronique majoritairement du Death (et du Black, mais c'est du même niveau), ça pause quand même un léger problème hein. Tout ceux qui connaissent leur sujet loue son incompétence notoire, apparemment le comité de validation a fini par s'en rendre compte également vu qu'ils ont interdit le jeune homme de soumissions (le fait qu'il soit en fait un membre banni revenant incognito sous un autre pseudo a du jouer un rôle à l'affaire également).
@ Nemphis : Je comprends que tu sois dégouté de voir la chronique de ton album floodé de la sorte, mais ça ne te donne pas le droit pour autant de d'insulter les gens de la sorte, surtout qu'aucun n'est venu chier sur ton groupe.
Je précise que j'ai déjà donné mon avis sur la musique).
Sinon il est vrai qu'il existe encore quelques chroniques anciennes de qualité douteuse (bien que un grand ménage ai déjà été fait), il y a un topic sur le forum public pour en faire la chasse.
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