La scène du hard rock français d’aujourd’hui n’est pas réputée pour être particulièrement brillante. Il existe bien des exceptions, mais ceux-ci dépassent rarement les frontières de l’hexagone. On comprend mieux quand on sait que pour les plus convaincants d‘entre ceux là, le chant se fait dans la langue de Molière. Celle de Shakespeare ne semble pas réussir du tout à ces formations de hard rock français. Pourtant il se pourrait bien que quelques groupes puissent à l’avenir entamer une véritable percée, à commencer par les Orléanais de «
Wild Dawn ». Formé en 2008, le groupe ayant depuis lors sorti une démo la même année et un EP l’année suivante, a partagé l’affiche avec des grands de France, «
Vulcain », «
Satan Jokers » et « L’Esprit du Clan », pour ne citer qu’eux. C’est en cette année 2011 que sort le premier album de «
Wild Dawn », « Double Sided ». Cette première réalisation annonce un bien bel avenir pour le hard rock français, du moins celui d’un groupe non dépourvu du moindre talent. De quoi vous agripper par les c....... .
Le skeud se montre diversifié dans ses influences. On y puise un son volontiers australien dans le puissant et lourd « Now or
Never », mais aussi sur son suivant « One Louder », plus énergique encore. Même si la batterie se montre légèrement imprécise, et le chant pas dans le plus parfait anglais (mais ça se distingue à peine), «
Wild Dawn » offre une prestation tout en technicité, en vitesse. Les parties guitares ne passent pas inaperçues. Ce qu’elles font se révèle et se révèlera par la suite diabolique de précision et d’efficacité. On ne fait pas dans la retenue. Non, non!
«
Airbourne » ou « AC/DC » ne sont pas les seuls grands maîtres de nos disciples français. L’Amérique reste un modèle intarissable dans le hard rock, et plus encore pour «
Wild Dawn » si on en juge notamment « We All
Need the Same Thing », dégageant une fraîcheur et une tonicité qui feront songer immédiatement à « L.A. Guns ». Les instruments se détachent bien, surtout basse et batterie. Ce voyage outre-Atlantique se poursuivra également pour le nonchalant « Call of the
Wild » et l‘explosif « I’ve Got the Rock », dans le meilleur qu’a pu produire les eighties, et tous deux prélevés de l’EP «
Old School Machine ». Le groupe a réservé un substrat des States à son éponyme «
Wild Dawn », basé sur un style entre blues et desert rock. Néanmoins celui-ci ne remportera pas le même succès que les autres titres joués par la formation. Peut être trop convenu. Chant et musique sont dans un contraste qui laisse percevoir quelques difficultés à l’écoute.
Concernant «
Old School Machine », pas l’EP, mais le titre cette fois (on souligne que le titre d’ailleurs ne paraît pas dans l’EP de 2009), une question se pose alors: Où sont les freins? Cela va vraiment à toute allure, dans un rythme démentiel. Heureusement qu’il n’y a pas de radar. Une paire de giffle sur les deux joues et un coup de pied au cul portés à l’auditeur. On reconnaîtra une touche « Motörhead » sur le plan musical. Sur le plan de la musique seulement, parce que le chant, bien que sans accro, n’est pas en totale adéquation. Une voix grave, grasse aurait été plus appropriée pour porter ce titre à des sommets Himalayens. Le chant de Greg fera preuve derechef d’un petit instant de faiblesse sur le très riche « Gettin’ High ». Pourtant ce titre sera lui aussi véritablement remarquable. Posé et ambiancé, c’est un pur ravissement dans sa seconde moitié piste, prise d’une fureur que l’on ne parvient pas à éteindre.
Nous comprenons le sens de « Double Sided », « Double Face », qu’à partir de « Beginning of Your
End ». «
Wild Dawn » mute et revêt une aura sombre. Le son devient agressif et ombrageux. La voix se refroidie. Un univers quasi-dérangé s’ouvre à nous sur l’intimidant «
Garden of Madness » ainsi que sur le gras et épais « Pray for Me ». Le riffing grésillant ferait ici penser à celui de
Zakk Wylde. Abrasif, corrosif, étrange. Des sentiments aussi partagés sur l’exceptionnel « Behind the Mirror », morceau digne d’une très grande formation. La lourdeur des riffs feront pencher le titre du côté du heavy. Ce que l’on retiendra davantage, c’est l’aspect exotique pris après le premier tiers, avec l’introduction brève de la cithare indienne, qui contaminera les autres instruments. Le résultat n’en est que plus étonnant et divertissant.
Un premier opus et un groupe qui ne paieraient pas de mine à priori. En poussant sa curiosité dans le produit on se rend compte que «
Wild Dawn » n’est pas à prendre à la légère. Aussi intéressant sur le plan technique que sur la qualité et la richesse de ses compositions. Le chant gros point faible de la majorité des groupes de hard rock français chantés en anglais, se révèle plutôt correct, appliqué. On ne pourra souhaiter à cette jeune formation qu’à continuer dans cette même lancée, ce même esprit. Que nous demander de mieux?
16/20
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