Dose

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17/20
Nom du groupe Gov't Mule
Nom de l'album Dose
Type Album
Date de parution 24 Fevrier 1998
Labels BMI
Style MusicalRock Sudiste
Membres possèdant cet album12

Tracklist

1. Blind Man in the Dark
2. Thorazine Shuffle
3. Thelonius Beck
4. Game Face
5. Towering Fool
6. Birth of the Mule
7. John the Revelator
8. She Said, She Said
9. Larger Than Life
10. Mr. Big
11. Raven Black Night
12. I Shall Return

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Gov't Mule


Chronique @ Loloceltic

14 Avril 2013

C’est à se demander si ce groupe finira par trouver ses limites.

Difficile d’enchaîner un deuxième album lorsque le premier s’impose déjà comme un monument, et ce, même si on s’appelle Waren Haynes, Allen Woody et Matt Abts, membres du déjà légendaire Gov’t Mule. Après le coup de tonnerre que fût son premier opus éponyme, il a fallu 3 ans au power trio pour lui donner une suite, délai pouvant également s’expliquer par l’investissement des 2 premiers nommés au sein du ressuscité Allman Brothers Band. Mais c’est également le soin apporté à la composition qui peut justifier le temps séparant deux albums qui trônent côte à côte sur le Panthéon des légendes du blues-rock.

En effet, cela valait la peine d’attendre, car bien que plus sombre que son prédécesseur, "Dose" en atteint aisément le niveau à la fois technique et émotionnel. Nous ne reviendrons pas sur les qualités d’instrumentistes des membres de Gov’t Mule, d’autant que chacun marque son territoire dès les premiers titres. Sur "Blind Man In The Dark", c’est Matt Abts qui édifie un véritable mur rythmique avec son jeu à la fois technique et puissant, alors qu’Allen Woody s’approprie carrément le riff de "Therozine Shuffle" avec une ligne dynamique et obsédante. Quant à Warren Haynes, il est encore une fois impérial, transmettant les sentiments de façon aussi intense, que cela soit à travers son chant puissant et écorché, que par ses solos lumineux. Sa performance vocale sur la ballade "Towering Fool" est un véritable modèle d’émotion à la fois profonde et maîtrisée.

Le style ratisse toujours aussi large et le gros blues rock du combo peut se faire heavy ("Blind Man In The Dark" ou "Game Face"), rock’n’roll ("Thelonious Beck"), émouvant ("Towering Fool"), entêtant ("Larger Than Life"), mais aussi jazzy ("Birth Of The Mule") et même folk ("Raven Black Night"). Le tout est toujours illustré de multiples jams endiablés. Ce penchant pour les grandes envolées se trouve d’ailleurs renforcé par 2 titres instrumentaux ("Thelonious Beck" et "Birth Of The Mule"). A noter également 2 reprises : l’inquiétant folk blues de Son House "John The Revelator", ainsi qu’un "She Said She Said" que les Beatles auraient du mal à reconnaître, tant Haynes & Co ont su se l’attribuer pour en faire un heavy-blues dont le final est doté, encore une fois, d’une jam instrumentale du meilleur effet.

La principale différence avec le précédent album est essentiellement palpable au niveau de l’ambiance. En effet, celle de "Dose" est particulièrement sombre, et seul "Birth Of The Mule" délivre un peu de lumière dans un ensemble qui se conclut sur un "I Shall Return" en forme de rédemption et apportant enfin un peu d’optimisme. Mais avant cela, certains titres vous auront emmenés vers les profondeurs de l’âme humaine. Il est, par exemple, difficile de résister à "Larger Than Life" et à ses montagnes russes édifiées dans de sombres galeries souterraines. Le riff est entêtant alors que le refrain est puissant et vient conclure chaque montée démarrée par un couplet et enchaînée par un pré-refrain aux sonorités dignes des premiers Motörhead. Un véritable chef d’œuvre taillé dans l’ébène ! Quant à "Raven Black Night", son folk mystique joué sur de multiples instruments traditionnels nous entraîne en pleine cérémonie païenne au fond des bois d’une forêt hantée.

Gov’t Mule réussit donc le difficile pari de continuer à innover tout en gardant des racines plongées dans différents styles créant sa propre identité. Alors que son premier album avait prouvé que le Southern-Blues Rock était capable de se renouveler musicalement, "Dose" vient renforcer cette idée et l’appliquer à ce groupe, véritable concentré d’inspiration et de technique. Tout ceci sans oublier la profondeur des émotions, ce qui fait que "Dose" n’est pas un album dont on ressort indemne d’une écoute qui se transforme rapidement en un véritable voyage à la fois intérieur et initiatique. C’est à se demander si ce groupe finira par trouver ses limites.

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