Depuis leur retour sur le devant de la scène en 2015, les membres du groupe
Thunder sont dans une forme olympique qui fait plaisir à voir ! Après quatre albums studio entre 2015 et 2021 dont un excellent et jouissif
Wonder Days (2015) qui annonçait son comeback, le combo britannique en ce mois d'avril nous présente
Dopamine, un nouvel album à la pochette satyrique tout à fait dans l'air du temps.
Une 14ème production studio dans un format double album, avec pas moins de 18 morceaux pour une durée affichant plus d'une heure au compteur !
Le risque avec ce genre d'ouvrage, (qui plus est dans le domaine du
Hard Rock, Rock classique), c'est qu'il manque de cohésion et finisse par laisser à l'auditeur un sentiment de lassitude.
C'est un peu le cas de ce gargantuesque double album, qui selon votre serviteur porte assez mal son nom (
Dopamine), et dont les premières écoutes donnent une impression de déjà entendu. Les morceaux pourtant magnifiquement interprétés, semblent dans leurs majorités manquer cruellement de substance et de dynamisme et ressemblent assez aux chansons que nous proposait le groupe sur l'album
Rip It Up (2017). C'est le cas de "Even If It Takes a
Lifetime" aux couleurs Southern Rock, et des sautillant "Big Pink Supermoon", "I Don't Believe A World" tous 3 paré d'interventions de guitares certes lumineuses et Bluesy, mais dont ils manquent ce petit quelque chose qui fait toute la personnalité de
Thunder.
Nous retiendrons tout de même plusieurs morceaux intéressants à commencer par ceux dans la veine de l'album
All the Right Noises paru l'année dernière, avec "One Day We'll Be
Free Again", ainsi que "Dancing in the Sunshine", ou plane l'ombre du groupe
Bad Company. Deux fabuleuses chansons, qui se distingueront par des riffs et leads guitares tranchantes et Heavy, mais aussi grâce au chant de Danny Bowes qui du haut de ses 61 printemps reste toujours aussi efficace quel que soit le registre.
En dehors de ces titres efficaces et rentre-dedans, d'autres au tempo moins soutenu parviennent à varier les plaisirs. C’est le cas du court et lent "Just à
Grifter" à l'ambiance folklorique due notamment à ses interventions d'accordéon, et du groovy "Black" bâti autour d'un riff aiguisé, renforcé par un son de basse ronde signée Chris Childs. Un bassiste, qui fera aussi des merveilles, sur l'entrainante doublette "The
Dead City" et "Last Orders", ainsi que "No
Smoke Without
Fire" sur lequel viennent se greffer des chœurs féminins et clôturé admirablement ce double album.
Outre le chant de Danny Boyles soutenue de chœurs, toujours aussi prenant et efficace, le travail sur les guitares du tandem Ben Matthews et Luke Morley s'avère être toujours de hauts niveaux, et au diapason. C'est surtout le cas sur "The Western Sky" (le titre d'ouverture), et "Across the
Nation" tous deux paré d'un magnifique solo de twin guitares.
Quant aux sept autres morceaux, de par leurs structures et tempos plus ou moins identiques, ils auront du mal à convaincre durablement et selon votre illustre serviteur, seront à ranger parmi les titres les plus convenus et faibles de ce double opus.
Superbement produit et interprété,
Dopamine souffre toutefois d’un sentiment de trop grande linéarité dû notamment à sa longueur, (on frôle parfois l'indigestion.), et nécessite de nombreuses écoutes pour que l'on s'y imprègne totalement.
Pourvu d'une prestation vocale et instrumentale irréprochable (cet hallucinant son de guitare) et d'une belle collection de titres forts ce
Dopamine je n'en doute pas, parviendra à satisfaire pleinement les amateurs de
Hard Rock (Classique Rock) sans artifices.
Du très beau travail néanmoins, auquel il manque la petite étincelle supplémentaire qui lui aurait permis de se hisser aux côtés des meilleures réalisations passées et récentes du combo britannique.
Je me souviens d'avoir vu des vinyles de Thunder dans les bacs des disquaires, mais j'avais pas encore écouté,. Ça me rappelle un condensé australien, à base d'AC/DC et Jimmy Barnes...
Merci pour la chronique !
je suis presque d'accord avec toi, mais l'exercice du double album est casse-gueule ! Il y a dans cet album de quoi faire L'ALBUM !!! Passées les 4-5 premières écoutes, ce sentiment s'estompe. Mais il n'y a pas la magie d'un concept album par exemple, je le concède volontier. Mais est-ce la raison d'être de Thunder ? La chronique est top et objective, Horns up !
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