Don't Cry Wolf

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12/20
Nom du groupe London
Nom de l'album Don't Cry Wolf
Type Album
Date de parution Août 1986
Style MusicalHard Rock
Membres possèdant cet album8

Tracklist

1. Drop the Bomb
2. Set Me Free
3. Hit and Run Lover
4. Under the Gun
5. Oh Darling (The Beatles Cover)
6. Fast As Light
7. Put Out the Fire
8. Killing Time
9. We Want Everything
10. For Whom the Bell Tolls

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London


Chronique @ adrien86fr

15 Septembre 2013

Drop the bomb..

Le révisionnisme historique s’avère être une démarche critique consistant à réviser de manière rationnelle certaines opinions couramment admises en histoire en se fondant sur l’apport d’informations nouvelles ainsi qu’un réexamen des sources à disposition dans le but de proposer une interprétation de l’histoire la plus conforme possible avec la réalité des faits et de faire triompher la sacro-sainte Vérité. Dans le domaine qui nous intéresse aujourd’hui ; le rock n’ roll ; prenons le risque de s’aliéner une majeure partie des fanatiques de hard rock californien de la décennie 80 et de courir une condamnation judiciaire en affirmant haut et fort et preuves à l’appui un fait irréfutable inhérent à l’artwork signé Melissa Simpson du second album du mythique London. En effet, énonçons le sans détour, la cover du « Don’t Cry Wolf » de 1986 constitue un vulgaire photomontage laissant très fortement supposer que Nadir D’Priest et son gang glam ne se soit jamais retrouvé dans une même pièce avec le loup gris visible sur la pochette du disque. Les preuves ? Primo, le possesseur du vinyle ne peut que remarquer la grossièreté du découpage/collage d’une image de premier plan peinant à se fondre au second sans parler d’une différence de luminosité criante entre ces deux plans. Deuxio, il existe une photo tirée de la session « Don’t Cry Wolf » représentant sans trucage apparent le groupe avec un loup de Sibérie plus foncé que le loup gris visible sur la cover. Tertio, Nadir D’Priest a confié en novembre 2011 dans une interview pour www.legendaryrockinterviews.com que le management du groupe avait « employé » deux loups de Sibérie de l’Animal Actors of Hollywood pour la fameuse photo session, sans pour autant révéler la supercherie. Conclusion de l’analyse révisionniste ; face à un résultat final peu probant avec les loups de l’AAH, Melissa Simpson a très probablement eu recours à un photomontage après s’être servie dans une banque d’images ou être allée shooter un loup gris au zoo du coin.

Groupe culte de l’underground sleaze/glam hollywoodien de la bonne époque, London se forme en 1978 autour du guitariste Lizzie Grey et d’un certain Nikki Sixx (basse) avant de connaitre d’innombrables allés et venues de musiciens parmi lesquels les futurs rock stars Blackie Lawless, Slash, Izzy Stradlin ou encore Fred Coury. Enfin stabilisé autour d’un line up comprenant le vocaliste mexicain Nadir D’Priest, le guitariste/membre fondateur Lizzie Grey, le bassiste Brian West et le batteur Bobby Marks (ex Mickey Ratt, ex Keel) finalement remplacé par le futur Cinderella Fred Coury, London enregistre et sort en août 1985 l’indispensable et rugueux premier album « Non-Stop Rock » sur le label Shrapnel Records. Incompréhensible fiasco commercial malgré ses qualités intrinsèques évidentes et son attitude « straight in your face », ce premier essai voit London rester à quai dans le circuit des clubs rock de Los Angeles, mais non sans la volonté de retenter sa chance et de conjurer le sort coûte que coûte. Avec un nouveau drummer en la personne du dénommé Wailin’ J Morgan remplaçant Coury reparti sur sa côte est natale et plus précisément du côté de Philadelphie pour rejoindre Tom Keifer et sa bande, London s’enferme entre les murs du Monterey Studios en compagnie du légendaire producteur Kim Fowley (carrière solo, Gene Vincent, The Runaways..). « Don’t Cry Wolf » et sa fameuse pochette au loup montrant les crocs sort donc le 2 août 1986 sur le propre label du groupe fondé pour l’occasion : Metalhead Records.

Uniquement disponible en pressage vinyle d’origine bootlegs CD exceptés, « Don’t Cry Wolf » revêt un caractère particulier pour son détenteur dès lors que ce dernier le retire religieusement de sa paper sleeve pour le poser délicatement sur sa platine et ainsi entreprendre une virée nocturne dans les bas fonds sordides du West Hollywood glamour et débauché des années Spandex. Le deuxième full length de l’authentique London est introduit par le lourd et mid-tempo « Drop the Bomb » qui empreint d’un indéniable feeling rock n’ roll, souligne sans peine la classe du quartette californien et plus particulièrement celle du charismatique Nadir D’Priest rappelant encore et toujours dans ses invectives vocales le Metal God Rob Halford de Judas Priest. Egalement marqués par un tempo relativement ralenti permettant à l’auditeur de constater les influences de London bien plus ancrées dans le rock des 70’s que dans les références contemporaines d’alors, il conviendra d’apprécier le groove de l’élégante « Hit and Run Lover » garnie d’un solo de guitare à tomber par terre signé Lizzie Grey ou encore celui de la superbe et sournoise « Killing Time » et de son atmosphère indescriptiblement feutrée. Hommage à la musique populaire décibellisée des origines, la reprise des Beatles « Oh Darling » tirée du mythique album « Abbey Road » de 1969 saura trouver un écho favorable dans les cavités otiques de l’auditeur ; classieuse ballade au refrain énergique plutôt fidèle à l’originale et seyant tout à fait le haut niveau de distinction rock n’ roll du gang sleaze/glam fronté par le chicano à la gueule d'ange Nadir D’Priest.

Disque inspiré traduisant une démarche artistique authentique émanant d’une entité ayant à prouver et donc animée par la rage et l’intempérance, « Don’t Cry Wolf » comporte également une série de titres survitaminés et incandescents tels la nerveuse et bad ass « Set Me Free » ponctuée d’un solo de maitre brodé par les phalanges habiles de Lizzie Grey, l’imparable et mélodique « Under the Gun » elle aussi victime de la six-cordes de Lizzie Grey et qui accessoirement narre les déboires d’une jeune bimbo campagnarde arrivant à L.A. des rêves pleins la tête à la manière de l’héroïne du « Fallen Angel » de Poison (« Open Up and Say… Ahh ! », 1988). Bien nommée car surpuissante et on ne peut plus représentative de l’énergie pure et généreuse du légendaire combo hollywoodien, l’atomique « Fast as Light » ne pourra laisser l’auditeur indemne tout comme la véloce, punk et résolument efficace « We Want Everything » sur laquelle les Ramones n’aurait très certainement pas craché. Chapitre ultime de ce « Don’t Cry Wolf » faisant honneur à son génial et excellent prédécesseur sans néanmoins prétendre lui faire de l’ombre, « For Whom the Bell Tolls » s’avère être un morceau co-écrit par Blackie Lawless durant les premières heures du groupe et réemployé à ce titre comme B-Side du single « Mean Man » de W.A.S.P. et apparaissant également en bonus track sur la réédition de 1998 de « The Headless Children » (1989) ; titre constituant aussi pour l’anecdote la version primitive du « The Gypsy Meets the Boy » extrait du chef d’œuvre atemporel « The Crimson Idol » (1992). Malgré l’intérêt de sa connotation historique, le relativement poussif et inégal « For Whom the Bell Tolls » peine à trouver sa place au sein du tracklisting de « Don’t Cry Wolf » qui aurait mérité un épilogue bien plus percutant.

Second méfait sonore du légendaire London alias le groupe le plus sous évalué de toute l’histoire du hard rock US, « Don’t Cry Wolf » s’avère être un opus efficace et varié car alternant morceaux classieusement mid tempo et titres plus incisifs flirtant parfois même avec la vitesse du speed metal. Doté d’une production plus professionnelle que son incomparable prédécesseur grâce au travail de Kim Fowley derrière la table de mixage des Monterey Studios, « Don’t Cry Wolf » est cependant relativement en deçà de la fureur du brut et cataclysmique « Non-Stop Rock » sorti l’année d’avant. Deuxième tome d’un triptyque d’anthologie, ce « Don’t Cry Wolf » imparfait mais tellement sincère dans son expression parvient néanmoins à distiller avec brio l’essence pure et immaculée du rock n’ roll authentique puant un mélange rance de sueur, de cheap whisky, de tabac froid et de parfum de femme baisée précédemment jusqu’à la moelle ; l’essence des derniers et seuls héros du monde moderne. Indispensable aux références de tout amateur de sleaze/glam US de la décennie 80 se réclamant comme tel.

5 Commentaires

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MikeSlave - 16 Septembre 2013: Merci Adrien. C'est toujours agréable de commencer une journéefoireuse par la lecture d'une chronique fourmillant de détails historiques et d'anecdotes si précises. Une question me travaille. Quel groupe de l'époque et du secteur n'a pas accueilli Lawless? he he he
samolice - 16 Septembre 2013: Merci pour la chronique, trés bien documentée.
Je ne connais de London que deux titres de "Playa Del Rock" qui ne m'avait guère marqué. Voilà (apparemment) encore avec Priest un membre de la série des loosers magnifiques.
adrien86fr - 17 Septembre 2013: Merci pour vos commentaires les gars ;)
MarkoFromMars - 19 Septembre 2013: Finalement le lièvre a été levé avec cette histoire de loup.
Encore une lecture passionnante et enrichissante.
Merci Adrien.
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