Dans la famille death metal, je demande… le grand-père !
Morbid Angel est effectivement l’un des Grands Anciens du metal de la mort, un groupe culte de chez culte et l’un de ceux qui a eu le plus d’influence sur la scène death. L’ombre du géant est d’ailleurs encore bien présente aujourd’hui chez nombre de combos, et sur ce
Dominion, premier album de
Cemetery Filth l’empreinte de Trey Azagthoth et sa bande est indéniable.
Le combo qui nous intéresse aujourd’hui est un quintette originaire de Johnson City aux Etats-Unis, qui a fait ses premières armes avec un EP en 2014 et trois splits les années suivantes, soit une carte de visite plus qu’honorable pour tenter de s’extirper de l’underground en sortant un premier album. Ce sont les efforts conjugués de Unspeakable
Axe Records et
Boris Records qui permettront à ce
Dominion de voir le jour, galette de neuf titres pour un total de 37 minutes d’un death lourd, puissant et percutant à la superbe pochette signée Juanjo Castellano Rosado.
Pas de doute, on nage ici dans du old school pur jus : quelques bonnes louches grasses de swedeath (l’ouverture de
Exhumed Visions avec ces riffs épais), une pincée d’
Autopsy avec ces passage doomy crades et poisseux (surtout sur le long titre final,
Thrones and
Dominions) et surtout une grosse influence de l’école floridienne (ces dissonances sifflantes ainsi que ces blasts, rapides, lourds et écrasants qui nous laminent la tronche rappellent inévitablement l’ange morbide, à ce titre, des morceaux comme Churning of the Shallows ou Devored By Dread - blasts écrasants, riffing lourd aux guitares suffocantes, soli dissonants à la Trey Azaghtoth et aura terrifiante - sont assez explicites, mais on pense aussi parfois au
Monstrosity des débuts avec cette brutalité qui mêle pesanteur terrassante et groove) ; bref, il n’y a pas à dire, tout respire bon les miasmes putrides des années 90.
Matt Kilpatrick a un growl très pur et profond qui sied parfaitement au style, et la basse de Neal Williams claque comme un fouet à clous sur une chair nue et avide (
Festering Clarity,
Thrones and
Dominions où elle gronde véritablement), ajoutant encore en pesanteur et accentuant cette atmosphère sulfureuse et démoniaque qui va bien. Ajoutez à cela une paire de soli parfaitement exécutés et en parfaite adéquation avec le style (
Exhumed Visions, Paralytic Scourge, Churning of the Shallows…) et vous obtenez un album de pur death metal, qui, sans prétendre jouer dans la catégorie des groupes techniques, présente une belle maîtrise instrumentale au service de la lourdeur et de la puissance.
Car effectivement, si l’ensemble reste principalement cantonné à un mid tempo massif et groovy,
Cemetery Filth est également capable de nous envoyer quelques blasts fulgurants qui nous laissent sur le carreau (Paralytic Scourge, le début fracassant de Devoured by Dread) et l’équilibre entre passages lents et rapides est très bon, servi par un son idéal à la suédoise, épais et pâteux, avec cet accordage très bas, mais laissant parfaitement distinguer tous les instruments et dégageant une puissance écrasante et une ambiance vraiment malsaine.
En conclusion,
Dominion ne révolutionnera certes pas le petit monde du death metal, mais cet album devrait trouver grâce aux oreilles de tous les amateurs d’un death old school sombre, puissant et ravageur. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce ne sont pas des immondices que l’on trouve dans ce cimetière mais plutôt neuf joyaux à l’état brut… A bon entendeur !
Voilà qui me donne envie! Merci.
Merci pour la chro. Un death old school qui ne déborde pas de la recette, le groupe arrive bien à retranscrire le death des débuts 90. Je lui trouve rien de fou, un éniéme album du genre en plus, mais comme j'aime bien le style, c'est toujours sympa. La pochette est cool.
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