S’il est un groupe méconnu du grand public, alors qu’il mériterait sa place au Hall of Fame, c’est bien
King’s X.
Il est temps de rendre au roi sa couronne.
«
Dogman » est, avec son suivant «
Ear Candy », l’album le plus abouti du combo d’
Houston.
D’entrée de jeu, on sent les gars remontés et fâchés contre cette foutue industrie de la musique qui les fuit. Sombre et rageur résume à merveille ce chef d’œuvre.
L’album commence par l’énergique «
Dogman » qui nous plonge tout de suite dans l’ambiance, plombée par la basse de Doug Pinnick, la guitare acérée de
Ty Tabor et le bucheron Jerry Gaskill qui cogne fort, très fort mais juste.
« Shoes » et « Pretend » sont du même acabit. Le groove est présent à tous les coins de rue et les solos de Ty sont bien inspirés. Pourtant, la tension retombe peu après (avec l’arrivée de « Flies and blue sky »). Mélancolique à souhait dans l’esprit de la Black Music (si chère à Doug, qui l’a sans doute composé avec un petit truc légal du côté des Pays-Bas…).
S’ensuit « Black the sky » qui remet un petit coup de pression et nous étouffe par sa noirceur. Soudain arrive un morceau, se situant entre la pop et le metal («
Fool You »), où les refrains à trois voix sont sublimes et les harmonies de Ty jouées à la perfection.
« Don’t care » : un mid-tempo puissant avec, en prime, un final tout aussi doux qu’une planche de Fakir avec quelques plaques de béton sur le corps… Las, nous passons à « Sunshine
Rain » qui est une pure merveille (et met à mort bien de ces semi-ballades si chères au hard).
On sent le malaise qui règne dans l’esprit des gars… Déprimant bien comme il faut !
Comme à son habitude, le groupe ne se laisse pas faire et se réveille énergiquement sur « Complain ». Un tempo soutenu et un Ty au sommet de son art. Encore des vocales magnifiquement posées.
«
Human Behavior » - un mid tempo surpuissant où Doug fait claquer sa basse comme jamais et Jerry lâche ses coup sans aucune retenue. Un pur joyau !
+ Enfermez Doug dans une pièce un jour d’automne bien pluvieux avec une bouteille de scotch et voilà ce que ça donne : « Cigarettes ». Un morceau émouvant où il n’y a pas de honte à verser une larme, les gars se rebiffant ensuite sur « Go to hell », en fonçant dans les brancards (comme des taureaux s’étant levé de la patte gauche…)
Et là, place au bulldozer !
« Pillow » est lourd comme ce n’est pas permis. Jerry joue au fin fond du temps et accentue cette sensation de se ramasser un immeuble sur le coin de la tronche. La basse vrombit de façon à décorner un rhinocéros, sans compter une guitare lourde qui vous tire au trente-sixième sous-sol…
Enfin pour finir, une petite reprise de Sieur Hendrix avec une version live de «
Manic Depression » bien inspirée qui résume bien l’ambiance
King’s X sur scène.
Pour résumer, c’est un disque qui provient des tripes et du cœur, et que tout le monde devrait avoir dans sa collection !!!
Merci pour ta chronique, Samcore, elle reflète bien l'esprit de l'album et du groupe, l'humour en plus.
Merci pour la chronique.
Un bon album que je place quand même, contrairement à toi, nettement derrière les 2 premiers.
Si je devais chroniquer ce disque, je pense que j'insisterai davantage sur le groove et la finesse des compositions - marque de fabrique du groupe - plutôt que sur la puissance comme tu l'as fait. Mais c'est un point de vue qui se défend entièrement tant ce disque sonne plus heavy que ses prédécesseurs.
Je regrette également le fait que le disque s'étire sur 14 titres, avec du très bon mais du moins intéressant aussi.
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