Cactus est né en 1969, créé par la section rythmique du groupe Vanilla Fudge: Carmine Appice et Tim Bogert. Jeff Beck et Rod Stewart complètent rapidement la formation mais suite à un grave accident de la route, Beck restera indisponible pendant plusieurs mois. Rod Stewart quitte le navire encore au port pour rejoindre les Faces de Ronnie Wood. Ce dernier intégrera les Rolling Stones quelques années plus tard…
Début 1970, Appice et Bogert s'adjugent les services de Rusty Day (ex Amboy Dukes) au chant, ainsi que de
Jim McCarthy (ex Mitch Ryder) à la six-cordes.
Cette formation gravera trois albums d'anthologie (
Cactus, One Way…or Another,
Restrictions) avant d'exploser à la fin de l'année 1971. Werner Fritzschings (à vos souhaits…) fut alors recruté à la place de
Jim Mc Carthy et Peter French (ex
Atomic Rooster) en remplacement de Rusty Day. Ensemble, ils graveront Ot'n'Sweaty, un album mi
Live-mi studio qui reste encore dans les mémoires comme un des meilleurs albums de
Hard-Rock de tous les temps.
Il serait long et fastidieux de citer tous les
Musiciens qui prirent part à l'aventure
Cactus pendant les seventies. Quelques albums furent enregistrés ( Son of
Cactus notamment), mais sans renouer avec le succès. La magie était probablement partie avec les fondateurs…
A la fin de cette décennie bénie, Rusty Day tenta de reformer
Cactus, sans parvenir à enregistrer à nouveau. Malheureusement, ce chanteur aussi charismatique qu'imprévisible meurt le 6 mars 1982, victime d'un règlement de compte entre dealers.
Ce n'est qu'en 2005 que
Cactus retrouve son piquant.
Jim McCarthy, Tim Bogert et Carmine Appice décident de repartir sur les routes, aidés de Jimmy Kunes (ex Savoy Brown) au micro. Ils enregistrent dans la foulée l'album
Cactus V, puis après quelques sessions à la Radio investissent le BB
King's Blues Club le soir du 3 juin 2006 pour leur premier gig
Live depuis plus de trente ans…
Retrouvons donc
Cactus sur scène à
New York…
Après une courte présentation,
Jim McCarthy plaque quelques accords sur sa Gibson puis "Long Tall Sally" (Little Richard) déboule et la machine à remonter le temps nous ramène en l'an de grâce 1971. Il faut croire que la musique a un effet Viagra, car ces quatre
Musiciens bandent encore et ont largement de quoi emmener la grande Sally au septième ciel du Rock'n'Roll. Le son de la Gibson de McCarthy est sale, saturé et ses interventions sont brûlantes.
Jim McCarthy n'est pas un virtuose qui vomit les gammes à vitesse supra-luminaire, mais plutôt un guitariste instinctif et climatique. En effet,
Jim sait exactement quand déclencher la foudre et ne s'en prive pas ce soir là. "One Way…or Another" extrait de l'album du même nom est à ce titre exceptionnel d'intensité. Le riff de "Muscle
And Soul" (album
Cactus V) est imparable, et Mc Carthy en profite pour prendre un solo d'enfer gorgé de feedback et de slide .
Tim Bogert est toujours là, et forme avec Carmine Appice une charpente inamovible. Mais Bogert trouve encore le moyen de nous surprendre avec ce magnifique solo sur le titre OLEO. En mettant sa basse en overdrive, Bogert termine son intervention en maltraitant ses quatre cordes tel Joey de Maio (
Manowar). Les effets du Viagra sont parfois inattendus…
On ne présente plus Carmine Appice,
Musicien chevronné rompu à tous les styles. Excellent en Blues (Part of The Game), puissant quand il s'agit de durcir le jeu et souple quand
Cactus fait du Boogie-Rock…Bref, un artiste-batteur complet.
Mais celui qui tire véritablement son épine du cactée, c'est bien sur Jimmy Kunes. Une voix superbe, saturée, éraillée, probablement travaillée à la clope qui sied à merveille au répertoire du groupe. Rusty Day peut reposer en paix…
Quand on parle de
Cactus, on parle encore et surtout de Blues. Et c'est
Randy Pratt, harmoniciste reconnu qui donne un sérieux coup de main sur la plupart des titres jusqu'à la profession de foi finale : (We're All) Rock'n'Roll
Children.
En conclusion: les esthètes de la haute-fidélité passeront leur chemin car la prise de son est un peu rude, et ne permet pas d'apprécier pleinement la prestation de Carmine Appice. Mais les amateurs de Heavy-Blues se réjouiront de savoir cette formation encore si vivace. Ce double-
Live est bien sur réservé aux connaisseurs, ainsi qu'à ceux qui désirent découvrir le
Hard-Rock dans sa forme la plus pure, la plus libre, mais surtout la plus authentique. Une double-dose de Blues et de Rock, transformés avec bonheur en
Hard-Rock il y a maintenant plus de quarante ans...
Eclectic2013
bien :-)
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