Divine Authority Abolishment

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9/20
Nom du groupe Chained And Desperate
Nom de l'album Divine Authority Abolishment
Type Album
Date de parution 29 Juillet 2011
Style MusicalDoom Death
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Nine Deaths in August
 03:32
2.
 Rely on Fires
 03:42
3.
 Bridge for Theism
 03:55
4.
 Chained
 04:22
5.
 Ariadne's Thread
 03:52
6.
 Irrational
 03:44
7.
 Divine Authority Abolishment
 04:33
8.
 Iconographies
 04:18
9.
 Curtains of Cold
 05:22

Durée totale : 37:20

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Chained And Desperate


Chronique @ AlonewithL

27 Janvier 2012

Le choix du black metal n’est sensiblement pas le bon.

Le black metal ça ne s’improvise pas, du moins ça ne s’apprendrait pas du jour au lendemain. « Chained and Desperate » n’échappe pas à la règle, et curieusement la formation ne date pas d’hier. De ses débuts à partir de 1990 le groupe s’orientait dans la pratique d’un autre art, le doom death. À croire que le style ne lui ai pas réussi, personne n’aura entendu parler de cette obscure formation. Pourtant elle compte pas moins de 6 démos, puis un album en 1999 intitulé « Eleven Angles in a Circle ». Ces grecs sont passés sous silence entre-temps jusqu’à aujourd’hui où ils décident à nouveau de se remettre à la tâche pour s’employer à un nouvelle album. Cette nouvelle création marque un changement d’étiquette. On ne parle plus de doom/death mais de black metal. Un black metal déséquilibré et falot, mais nous verrons cela par la suite. Ce second ouvrage a été enregistré entre 2009 et 2010 au Music House à Athènes, il est sort aussi sous le label Pitch Black Records. On pourrait s’étonner de ce dernier choix. Pitch Black Records serait plus spécialisé dans le domaine du metal mélodique. Il est vrai cependant que le black metal de « Chained and Desperate » n’est pas brillant en solidité et aborderait très légèrement le black mélodique. D’ailleurs je suis persuadé que le groupe ne sait pas trop non plus ce qu’il pratique.

C’est-ce que l’on jugerait à l’écoute de « Nine Deaths in August ». Un grésillement de guitare nous vient laid et imprécis. On brasserait les ténèbres sans trop savoir quoi chercher. Même le chant black de C.M.Ain laisserait à désirer, quasi caricatural dans son agressivité. Il y a de la réaction, une obscurité inhérente, mais difficile pour l’auditeur de se fondre dans ce décor en papier mâché, même s’il retiendrait la meilleure physionomie des parties mélodiques de la guitare de Panos Chained. Ce n’est pas le black metal récréatif auquel il fallait s’attendre. Aucun blast par exemple. On s’approcherait toutefois du style du groupe « Satyricon », mais avec bien moins de talent que les norvégiens. Pareil lien serait surtout vérifiable sur le titre « Iconographies », assez proche de la musique d’un « The Age of Nero ». Bien sûr, il faudra faire impasse des chœurs et de l’entame aux accents plus orientaux. Les passages des chœurs marquent un vide dans une piste qui parvient approximativement à conserver une certaine tension. Cette intensité se ressentirait aussi sur « Bridge from Theism ». Concernant les approches, le jeu de guitare ferait penser à celui pratiqué chez « Cradle of Filth ». L’absence de blast rendra le titre très vite redondant et soporifique.

Malgré les efforts produits par les grecs, il n’est pas question d’headbanguer, plutôt de bailler à s’en décrocher la mâchoire. C’est mou, banal et mal manié. Il y aurait bien cet attrayant « Irrationnal » davantage mis en valeur grâce à un plus grand engagement de la batterie. Le résultat est assez convainquant pour celui-là. On retient une similarité au dernier produit de l’autrichien « Golden Dawn », à la seule différence que le façonnage du combo grec n’équivaut pas la qualité de celui produit par l’autrichien. En tout cas le chant black, d’une rage parfois disproportionnée, est loin de se révéler un atout. Sur « Ariadne’s Thread » il se montre même absolument abominable, proche d’un grognement du yorkshire. Ce titre, dans ces airs bancals, ferait preuve d’une certaine élaboration, dont l’alchimie ferait songer à du metal progressif. Le morceau introduit également des passages de chant clair, celui de Kostas Makris. Un chant parfois bienvenu, comme sur l’éponyme « Divine Authority Abolishment ». Seul élément qui amènerait un semblant de prestance à ce titre aussi lent qu’ennuyeux. Kostas perdra en revanche toute place légitime sur «  Curtains of Cold », totalement inutile et inapproprié. Vraiment pas grand-chose à tirer de cette piste qui avance à la vitesse d’un invertébré. Il y aurait ces menues accélérations au refrain pour redresser l‘ensemble, mais rien de très comestible. Redondant et répétitif même.

Des gros signes de fatigue sur le plan rythmique, il y en aurait aussi sur « Rely on Fears ». C’est lent, au goût inachevé, parvenant parfois à incruster des riffs plus prenants, quelques mélodies audacieuses. Un morceau qui maintiendra toutefois son allure. Au pas de loup comme sur le sombre et cruel « Chained ». Kostas Makris prend la place du chant principal. On assiste à un changement de formule, la musique y est plus énigmatique, quelques contours arabisants, oserai-je dire. Aucune puissance cependant, ça se traîne pas mal, à en devenir plutôt éreintant à son écoute.

Le groupe n’invente rien, mais serait invité à s’inventer, car il est clairement difficile d’adhérer à sa musique. « Chained and Desperate » joue d’un style qu’il ne parvient pas à exercer comme il faut. Cela se révèle laborieux, bouffi, parfois même en état de décomposition. Quelques mélodies et riffs mieux travaillés arrivent à combler une partie des sonorités creuses qui ressortent du produit. Il n’y a pas la moindre envie ou ambition qui s’en dégage. « Chained and Desperate » avait pourtant pris le temps de son retour. Le choix du black metal n’est sensiblement pas le bon.

09/20

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