Alors qu'en 1991
Sepultura semble confortablement assis sur le trône de la scène Thrash brésilienne après les succès que furent
Beneath The
Remains et
Arise, différentes formations provenant également de Belo Horizonte tentent encore d'obtenir leur lettre de noblesse (
Mutilator,
Chakal,
Holocausto). C'est parmi elles que figure notamment
Attomica, né au milieu des années 80, qui en cette même année affiche déjà deux albums au compteur.
Après nous avoir publié deux ans plus tôt un
Limits of Insanity plus sage que le premier rejeton du groupe (
Attomica) avec ses mid-tempos dignes d'un
Anthrax dans la force de l'âge, le combo brésilien revient avec la ferme intention de nous secouer davantage en nous délivrant
Disturbing the Noise, dont le simple nom annonce déjà la couleur. Cette fois-ci c'est le bassiste André Rod qui passe au chant pour épauler les frères João Paulo et João Marcio Francis à la guitare.
Une fois les toutes premières notes de "Ways Of Death" passées, nous constatons d'emblée que
Attomica officie dans un Thrash rapide typique de la fin des années 80. Les riffs s'enchaînent et pulvérisent l'auditeur avec autant d'efficacité qu'un
Dark Angel et les solos surgissent de manière impromptue à coups de vibratos et de notes arrachées comme dans
Slayer, dont l'influence est particulièrement grande. Les frères Francis mettent tout bonnement les frettes de leur guitare à rude épreuve. Les riffs présentent par ailleurs tantôt des breaks encore influencés par
Anthrax mais marqués par une lourdeur plus écrasante (début de "The
Chainsaw" et de l'incontournable "
Deathraiser"), tantôt des lignes de guitare violentes exacerbées par le jeu de la batterie aux coups implacables qui frisent presque les blast-beats, voire même quelques passages à la
Exodus (début de "
Blood"). La voix se veut beaucoup plus hargneuse, à la manière de Max Cavalera à partir de
Beneath The
Remains, et met définitivement au placard celle du précédent chanteur au timbre bien plus heavy.
Dans ces conditions, nous sommes en présence d'un bon condensé de violence ponctué par quelques passages plus groovy, chose qui semble intéresser plusieurs groupes de Thrash au début des nineties (
Sepultura et
Exhorder pour ne citer qu'eux). Les Brésiliens nous prouvent ici leur habileté et leur dextérité sans qu'il n'y ait vraiment rien à redire : efficacité et brutalité sont de mise. Un brin conventionnel mais bien exécuté dans le fond,
Attomica marque ici de son empreinte la scène de Belo Horizonte avec ce
Disturbing the Noise jouissant d'une place de choix dans la discographie du groupe, bien que le groupe ne tentera pas à nouveau sa chance en studio avant
2012. A l'heure où le Thrash commence à accuser une perte de vitesse à partir des années 90,
Attomica nous lègue ainsi un témoignage convaincant qui semble mettre tout le monde d'accord.
15/20.
Les trois premiers albums d'Attomica sont tous différents et on se demande parfois si on a affaire au même groupe. Ce 3ème jet est celui que je préfère, un style à la Sepultura (Beneath) / Exhorder (Vatican) surpuissant. Fabien.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire