Disorders

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14/20
Nom du groupe NeraNature
Nom de l'album Disorders
Type Album
Date de parution 11 Mai 2014
Style MusicalMetal Atmosphérique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Twisted
 03:09
2.
 Drifting
 04:54
3.
 In Contrast to
 03:13
4.
 The Clue
 03:47
5.
 I Play
 03:09
6.
 Reverse
 02:47
7.
 Hesitation
 03:12
8.
 Mistaken
 03:32

Durée totale : 27:43

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NeraNature


Chronique @ ericb4

08 Janvier 2016

Une prise de contact qui pourrait s'avérer plus immersive et pérenne que prévu...

Une nouvelle bise venue d'Europe de l'Est vient s'époumoner sur une scène metal évolutive, s'insinuant en creux dans un registre de plus en plus en proie à un précoce engorgement. C'est dire que nombreuses sont les jeunes formations metal gothique polonaises à chant féminin à souhaiter s'illustrer sur une estrade déjà pléthorique en troupes de tous poils. Ce faisant, elles marcheraient inlassablement sur les traces de Delight, à l'image de Belhaven ou Dark Letter. C'est précisément ce à quoi aspire également NeraNature, expérimenté quartet issu de Katowice.

Cinq ans après sa création, sous la houlette de la chanteuse Agnieszka 'Nera' Górecka, et un premier album full length, « Foresting Wounds » (2011), le collectif nous a, ici, octroyé un intrigant et immersif « Disorders ». Et ce, non sans rappeler l'un ou l'autre accord de Darzamat, quelques frasques atmosphériques de Delight et certaines harmoniques relevant de The Flaw. Le combo nous livre, dès lors, une œuvre metal gothique atmosphérique et mélodique bien personnelle d'à peine vingt-huit minutes, où s'enchaînent huit pistes aussi dynamiques qu'énigmatiques, voire éminemment ragoûtantes pour certaines d'entre elles.
Pour mener à bien son projet, Nera s'est entourée de musiciens au talent éprouvé, à savoir : le batteur Paweł 'Senator' Nowak (Serpentia, ex-Darzamat, ex-Mastiphal) ; le guitariste et bassiste Marek 'Markus' Tkocz (ex-Darzamat, ex-Delight) et le claviériste Piotr 'Peter' Nowak. De cet escadron émanent de fringantes compositions, à l'inspiration indéfectible, à l'énergie bien canalisée et aux lignes mélodiques plutôt agréables. En outre, une honnête production, avec une qualité d'enregistrement convenable et un mixage équilibrant correctement les parties instrumentales et vocales, nous permet d'embarquer pour un parcours auditif relativement confortable, même si les finitions et les enchaînements inter pistes resteraient à revisiter. Ainsi, le groupe s'est laissé le temps de faire mûrir son propos et de peaufiner son travail en studio afin de nous immerger dans le courant de cette seconde offrande, loyale et pleine de rebondissements.

Tout d'abord, c'est dans une mouvance à la fois rythmiquement fougueuse et à l'atmosphère évanescente que s'immisce le propos, à commencer par l'entame de l'opus. De sensibles arpèges au piano nous introduisent sur un champ guitaristique magmatique, une plombante rythmique, évoluant progressivement sur des braises incandescentes, à l'aune du tortueux et infiltrant « Twisted ». Non sans rappeler Delight, ce titre gothique mélodique aux refrains éminemment atmosphériques envoûte par ses jeux de contrastes entre la prégnante empreinte instrumentale et les sulfureuses et puissantes envolées non lyriques de la déesse. Dans ce sillage s'inscrit son voisin de sillon. L'entraînant « Drifting », pièce gothique atmosphérique à la saisissante touche brit pop, non sans renvoyer à The Flaw, œuvre sur les nuances de tonalité pour laisser se déployer en filigrane une fluide instrumentation. Ce faisant, il ne rate pas son effet, notamment lorsque vient slider une lead guitare pour nous conduire sur un couplet invitant, sous-tendu par un sécurisant filet synthétique. Cette fois, la belle prend des allures de douce séductrice avec, en substance, quelques impulsions félines et délicatement ondulantes, calées dans les médiums. L'adhésion ne tarde pas à opérer sur une piste qui, à sa sauce, aurait quelques atouts pour se hisser dans la lignée d'un hit.

Le combo se montre également à son aise dans des sections rythmiques plus atténuées, qui ne manquent pas à l'appel. Quelques gammes au piano surplombant un environnement synthétique enveloppant nous propulsent sur « In Contrast to ». Etrange morceau gothique éthéré, un poil abyssal, celui-ci nous livre un mid tempo où la sirène éclaircit son timbre, avec d'infiltrantes fêlures et des inflexions jouant sur un large spectre vocal. Si le tracé mélodique offre d'intéressantes nuances, il oscille peu autour de sa ligne médiane, mais n'empêchera pas de nous en imprégner pour une soyeuse pérégrination des sens. Dommage cependant que la clôture soit aussi radicale. Mais, là ne s'arrête pas le voyage. Complexe dans son tracé harmonique, l'atmosphérique mid tempo « I Play » inclut habilement des sonorités indiennes à la sitar au sein d'une orchestration en demi-teinte. Et ce, alors que les riffs se font feutrés et la belle plus énigmatique que jamais, notamment sur les refrains, moments privilégiés dont on pénètre par la petite porte. Enfin, un riffing massif et une rythmique lipidique s'offrent sur le dernier mid tempo, « Hesitation », instant gothique atmosphérique qui ne se laisse pas aisément dompter. Par moments, on s'y perd même en conjectures et la belle elle-même, au bout du compte, semble ne plus tenir les rênes d'une instrumentation résolument insoumise. Pas sûr qu'on y revienne forcément...

Certaines variations de l'espace percussif sont également à l'honneur, non sans nous pousser à y revenir pour le simple et si recherché plaisir des sens. Ainsi, le groupe a élargi son offre à l'aune de « The Clue », subtil titre gothique aux relents brit pop, aux sonorités guitaristiques graveleuses et écorchées vives, usant d'une rythmique syncopée apte à nous retenir plus que de raison. Dans le sillage de Passionworks, la belle s'infiltre dans des couplets bien ciselés et surtout au cœur de refrains immersifs à souhait, cristallisant ses vibes à sa guise comme pour mieux nous lover le tympan. Et la magie opère, sans avoir à forcer le trait. Ce n'est pas l'aérien solo de guitare qui contrariera ce sentiment... Par ailleurs, on évolue au cœur d'un mystérieux et attractif ballet synthétique usant d'effets d'échos, au moment où nous nous trouvons projetés sur « Reverse », titre gothique évanescent et rythmiquement progressif. Avec charme et distinction, l'interprète entre en communion avec les éléments, et nous avec elle, même si certaines tenues de notes peuvent finir par friser une déconcertante linéarité.

Le collectif n'a pas omis ses mots bleus, qu'il nous réserve en fin de périple. Moment lévitant, « Mistaken » est une brève et affectueuse ballade reposant à la fois sur les fines oscillations vocales à la saveur un tantinet acidulée de la maîtresse de cérémonie et sur quelques volutes guitaristiques, non sans rappeler All About Eve. Des changements de tonalité judicieusement amenés et cristallisés par d'insoupçonnées frasques synthétiques contribuent à rendre le moment plus intimiste. On regrettera une ultime césure, rompant inopportunément le cours du moment suspendu.

Bref, on découvre un encourageant propos minutieusement concocté par le groupe, même si certains passages atmosphériques auraient mérité quelques retouches pour les faire passer du rang d'acceptable à celui d'imparable. Le temps a, semble-t-il, joué en la faveur d'une œuvre déjà aboutie, variée, contrastée, identifiable, permettant au combo de venir s'illustrer sur la scène metal gothique dorénavant avec de sérieuses armes de défense. Autant dire que l'on pourra conseiller cet opus à tout amateur de cette obédience metal à chant féminin, sous réserve de quelques efforts à consentir pour dépasser le stade d'une première approche d'un message musical un poil hermétique à certains moments. On pourra alors déceler les subtilités harmoniques et d'inattendues séries d'accords contenues dans cette offrande. Cette prise de contact pourrait alors s'avérer plus immersive et pérenne que prévu...

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