Ma rencontre avec
Nanowar Of Steel a été plutôt déroutante et complètement inattendue puisque j’ai découvert le quintet italien par le biais du titre « Barbie, MILF Princess Of The
Twilight ». Avec ce qui m’a valu une de mes meilleures érections de ma vie et à la vue d’un titre aussi aguicheur, sensuel et intrigant, il m’était plutôt difficile de ne pas accepter une telle entrée dans l’univers parodique des musiciens. Et le pire dans l’histoire, c’est que j’ai vraiment adoré ce que j’ai écouté, ce power metal qui pourtant ne m’attire généralement pas. Pire encore, je prends toujours autant de plaisir à chantonner ces quelques lignes : « The mistress of the moonlight, with botox made in
China by Mattel » et je continue à en rire, même quatre ans après.
Mais l’histoire de notre drôle de groupe commence bien avant cela, aux débuts des années 2000 et avec un véritable tour de force dès son premier album
Other Bands Play Nanowar Gay !. Depuis, la notoriété des Italiens n’a fait que s’accroître avec des featurings aussi impressionnants qu’improbables :
Angus McFife (ex-
Gloryhammer) sur
Valhalleluja pour une formidable dissertation sur le catalogue d’Ikea, Michael Starr (
Steel Panther) sur
Uranus, une poésie très distinguée sur le rectum ou encore Giorgio Mastrota, un animateur de la télévision italienne sur La Polenta Taragnarock pour nous raconter l’étonnante histoire de ce mets italiano-viking. Tous ces textes, aussi débiles ou enfantins soient-ils, font incontestablement le charme et la réussite de la formation.
Est-ce que les meilleures blagues ont une fin ? Est-ce que la parodie possède ses limites ? Sans nul doute. Et pourtant, à chaque sortie de nos Italiens jusqu’à présent, la magie continue à opérer avec des mélodies bêtes et méchantes mais toujours aussi racoleuses. Même dans des styles qui me foutent généralement la nausée comme la pop, je me prends au jeu et bouge mon fessier comme sur le plus gros succès du collectif, Norwegian Reggaeton, sans conteste la meilleure moquerie sur les tubes latinos. Un peu moins de deux ans après leur dernier opus, le combo est déjà de retour avec de nouvelles boutades et un sixième disque où nos goûts musicaux seront remis en question à en croire son titre :
Dislike to False Metal.
L’ironie de cette sixième offrande provient justement des styles musicaux proposés par le quintet italien puisque rares sont les morceaux qui adoptent le metal et ses sous-genres. Pourtant, c’est dans ses registres que le groupe s’en sort magnifiquement bien. Dès le titre d’ouverture
Sober, on est pris dans l’enivrement du jus de pomme, des milkshakes et autres breuvages sans alcool sous des airs de pirate metal, un hommage évident et respectueux à
Alestorm. Il en demeure néanmoins inquiétant que
Nanowar Of Steel s’en sorte mieux sur cet exercice que sur l’ensemble de la discographie des Américains (oups, la petite pique gratuite). Alors que l’on pense entrer en temps de guerre lors de l’arrivée de Pasadena
1994, la violence sera tout de même de la partie … sous les tirs de la finale de la Coupe du Monde entre l’Italie et le Brésil. La participation de Joakim Brodén et Pär Sundstorm de
Sabaton fait étalage d’une ambiance épique, dramatique et tragique pour le peuple italien, une bataille mémorable qui se sera jouée à un pied.
Le quintet nous emmène même dans des contrées jusqu’alors inédites mais tout à fait plaisantes. Sous le titre Dimmu Boogie, en référence bien entendu au groupe de black symphonique
Dimmu Borgir, point de black mais un swing metal faisant directement référence à The
King (Elvis Presley) et, dans une moindre mesure à
Diablo Swing Orchestra. La mélodie est catchy, dansante, divertissante à souhait avec un solo tout aussi accrocheur.
Seul titre pop qui vaille réellement la chandelle, Protocols (Of The Elders of
Zion) of Love est une chanson (ou devrais-je dire balade) caricaturale des boys bands de la fin des années 90/début des années 2000 et doit son intérêt à ses références musicales parmi lesquelles Eye Of The
Tiger de
Survivor ou My
Heart Will Go On de Céline Dion.
Au sein de ces coups de génie, nous avons aussi le droit à des blasphèmes, des titres dont le concept parodique va trop loin. Disco
Metal en est un parfait exemple avec une ambiance disco/techno qui nous fera sans grands soucis rendre notre jeunesse, nos soirées fougueuses en boîte de nuit. Malheureusement, l’instrumental passe après une prestation vocale vocodée à souhait, désagréable, grinçante et peu mélodieuse. Muscle Memories s’ajoute également dans les fausses bonnes idées des Italiens. Pourtant, le titre partait d’une bonne inspiration avec une ballade à la sauce
Nickelback, une sorte de combinaison entre Photograph et How You Remind Me ?. Malencontreusement, la ressemblance se veut un peu trop parfaite avec un riffing à la guitare acoustique redondant et un timbre vocal non loin de celui de Chad Kroeger.
Outre ces quelques erreurs de parcours,
Dislike to False Metal reste fidèle à la réputation de
Nanowar Of Steel avec ce talent parodique et humoristique qui fait une nouvelle fois mouche. Bien sûr, on sera sûrement un peu déçu que le groupe ait quelque peu abandonné sur certaines compositions son empreinte metal. Mais d’un autre côté, l’éloignement de ses racines prouvent que le quintet italien possède un sacré sang-froid et est prêt à prendre des risques. Si ces nouvelles expérimentations s’avèrent être pour la plupart des échecs, nul doute que le collectif les améliorera lors de futurs disques. Il est toujours difficile de mettre une note sur un album des Italiens car tout dépend de la réception que l’on a avec le caricatural et la dérision. Pour ma part, j’oscillerai entre le 14 et le 15/20 mais c’est surtout à vous de vous forger votre propre opinion et de donner votre propre notation.
merci poru la chro! J'ai bien hâte de l'écouter! je me bidonne encore sur les autres
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