Mine de rien, depuis maintenant onze ans qu’elle a vu le jour, la formation
Imperium Dekadenz est désormais plus que reconnue et fait même office de référence auprès d’un public de plus en plus nombreux dans le petit monde du black atmosphérique. Il faut dire que les Allemands ont toujours particulièrement soigné leurs compositions, mettant en avant des mélodies poignantes et des ambiances à la fois épiques et lumineuses pour le plus grand bonheur des amateurs de black les plus ouverts d’esprit.
C’est donc un groupe attendu au tournant qui nous revient sur Season of
Mist trois ans après le bien nommé
Meadows of Nostalgia, et autant le dire tout de suite, ce
Dis Manibvs ne décevra pas ceux qui avaient apprécié les opus précédents.
Ces 62 minutes commencent par une introduction lancinante à base de claviers, de guitares, de percussions et de cordes acoustiques qui nous plonge dans un état de spleen béat et nous prépare à un long voyage. Puis, sans crier gare, Only
Fragments of Lights débarque sur ce blast plus lourd que réellement rapide, mettant d’entrée de jeu la flamboyance des guitares aux envolées aériennes irrésistibles. Malgré une rythmique solide alternant entre mid tempi et parties plus rapides, c’est bel et bien l’enchevêtrement guitares/claviers qui nous berce de ses inspirations célestes, et la voix âpre de Horaz, un peu en retrait et gorgée de réverb’, flottant comme un spectre désolé sur ces mélodies douces, enveloppe ces dix compositions d’une chape de mélancolie particulièrement enivrante.
Fidèles à leurs principes, les Allemands composent de longues fresques déroulant langoureusement leurs ambiances, et oscillant généralement autour des sept-huit minutes, durée nécessaire pour nous plonger dans cette sorte de rêverie sereine et contemplative dans laquelle nous entraînent les riffs inspirés des gratteux. Histoire de nous immerger encore plus profondément dans cette léthargie introspective et onirique,
Imperium Dekadenz nous offre quelques interludes composés uniquement au clavier et développe un style qui flirte volontiers avec le post black (Still I Rise) même s’il sait se faire plus lourd, et, parfois, agressif, toutes proportions gardées.
Le morceau éponyme en est un excellent exemple, avec notamment ces rythmes lents et désolés entêtants de nostalgie à la ColdWorld et quelques blasts bienvenus qui font monter l’intensité émotionnelle d’un cran. On peut aussi souligner le long
Volcano qui s’ouvre sur un blast lourd et imprime par la suite un rythme lent et sinueux, magnifié par un riffing puissant et majestueux et des chœurs solennels qui en font une pièce indispensable.
En définitive,
Dis Manibvs est une nouvelle réussite à mettre au crédit des Allemands, une œuvre aux compositions solides et aux atmosphères particulièrement soignées qui plaira à tout amateur de black atmosphérique, épique et très mélodique. Qu’on se le dise, la décadence d’un empire n’a jamais été aussi belle…
Reçu récemment et pas déçu pour un sou par ce nouvel album ! Encore une belle réalisation pour les allemand...
J'attends d'avoir quelques écoutes en plus pour avoir un meilleur point de comparaison avec son excellent prédécesseur.
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