Aujourd'hui parmi la communauté métallique, nombreux sont ceux qui apprécient les sonorités venues d'ailleurs. Entendre parler d'
Odin c'est chouette, mais c'est quand même agréable de varier les plaisirs et pour cela, rien ne vaut les groupes venus de pays bien différents de l'Occident. Quand ceux-ci incorporent des éléments musicaux inspirés de leur propre culture, il en ressort une impression d'authenticité rafraîchissante. Pour le métalleux en manque de dépaysement, c'est une aubaine. Mais parmi ceux-ci, rares sont les groupes venus d'Afrique subsaharienne. C'est pour cela qu'un groupe comme
Skinflint, venu du Botswana, attire rapidement l'attention.
Comme on peut le voir aux illustrations du livret et aux titres exotiques des chansons (
Dipoko, Gboyo...), le trio formé de Giuseppe Sbrana (guitare et chant), Kebonye Nkoloso (basse) et Sandra Sbrana (batterie) s'inspire largement de la culture botswanaise. Les paroles traitent de vieilles légendes, de rituels anciens ou de la riante faune locale, le tout sur une musique Heavy traditionnelle. Le groupe essaye donc de faire dans l'originalité, il est seulement dommage que le concept ne soit pas poussé jusqu'au bout.
Car en effet, si vous vouliez entendre des sonorités africaines dans ce disque, vous allez être très déçus. Contrairement à ce qu'on aurait pu croire en voyant l'imagerie du groupe, sa musique est très traditionnelle et évite soigneusement de sortir des sentiers battus. Il n'y aura guère que l'intro de
Blood Ox
Ritual qui rappellera les origines de
Skinflint, à l'aide de percussions qui tenteront difficilement d'évoquer une ambiance tribale. Malheureusement, elles ne sont utilisées que trop peu de temps pour arriver à nous entrainer dans la savane.
Que reste-il dont à se mettre sous la dent ? Comme souligné plus tôt,
Skinflint officie dans un registre Heavy sans grande originalité. Certes, le groupe a une certaine personnalité. Le travail de composition ne cherche pas à copier les grands noms du genre, loin de là et le résultat s'en ressent. Leur musique est en général assez posée, plutôt mid-tempo. Quelques légères accélérations viendront cependant varier un peu les plaisirs (comme au milieu de la chanson titre). On retrouvera aussi çà et là quelques passages calmes, soulignés aux claviers, assez réussis (Dreams of
Eternity, Olitiau). Point très positif : la basse est très en avant et parfaitement audible, ce qui reste trop rare de nos jours. Enfin, le chant est lui plutôt rugueux et un brin agressif.
Cependant, rien de très marquant ne viendra véritablement frapper l'oreille de l'auditeur. Si rien n'est mauvais dans ce disque, rien n'élève
Dipoko au-dessus des autres sorties récentes.
Forcément, l'auditeur qui aurait voulu se voir plongé au cœur de l'Afrique risque d'être assez déçu du voyage. L'absence d'influences musicales traditionnelles rend le groupe moins intéressant. Si encore le Heavy joué par
Skinflint se démarquait par sa qualité... Malheureusement, rien dans leur musique n'est véritablement original ou mémorable. Face au nombre impressionnant de sorties chaque année dans le même genre, les botswanais ne se distinguent pas assez car trop banals.
Dipoko, qui aurait pu (dû ?) être un album marquant et/ou rafraîchissant, n'est au final guère plus qu'une curiosité.
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