Dimensions

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15/20
Nom du groupe Believer
Nom de l'album Dimensions
Type Album
Date de parution Septembre 1993
Style MusicalThrash Technique
Membres possèdant cet album40

Tracklist

Re-Issue in 2023 by Bombworks Records
1.
 Gone
 05:48
2.
 Future Mind
 05:36
3.
 Dimentia
 05:38
4.
 What Is but Cannot Not Be
 05:30
5.
 Singularity
 04:07
6.
 No Apology
 05:10
7.
 Trilogy of Knowledge - Intro: the Birth
 02:17
8.
 Trilogy of Knowledge - Movement I: the Lie
 05:25
9.
 Trilogy of Knowledge - Movement II: the Truth
 06:49
10.
 Trilogy of Knowledge - Movement III: the Key
 06:21

Durée totale : 52:41

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Believer


Chronique @ crocodileduloch

28 Octobre 2015

Le grand tournant progressif du groupe est définitivement assumé.

Believer fait parti de ces groupes qui n'ont cessé tout au long de leur carrière de proposer de la nouveauté d'un album à un autre. Après la sortie d'un "Extraction For Mortality" (1989) dans la pure tradition Bay Area, le groupe a timidement intégré quelques touches de progressif ("Dies Irae", "Non Point") sur "Sanity Obscure" (1990). Mais ce n'est qu'à partir de ce "Dimensions" que ce groupe américain atteint sa véritable maturité en nous pondant une oeuvre monumentale, probablement la plus créative de leur carrière. Les Américains ne veulent pas se répéter et leur désir de faire évoluer leur musique tout en ne sacrifiant pas leurs racines thrash est évident, même si cet album manque un brin de punch par rapport aux moutures précédentes. "Dimensions" constitue assurément en 1993 le grand tournant progressif du groupe en étant définitivement assumé. Au programme: chant lyrique, passages acoustiques, interludes parlés, changements de tempo et intégration d'autres éléments font de cet album une oeuvre unique.

Si j'osais une comparaison un tantinet excessive, je dirais que cet album est un peu leur "Into The Pandemonium" pour le côté collecteur de tendances. Une première partie composée d'un death/thrash encore plus technique avec une bonne dose de progressif à la Cynic, une rupture brutale au cœur de la galette avec un morceau de dark ambient bien angoissant pour se terminer par l'accouchement du premier opéra thrash que certains qualifieront comme l'une des premières tentatives de métal symphonique extrême bien rare pour l'époque. Dans le même esprit, je vous recommanderais bien les arrangements du terrible "The Unnatural Conception" du groupe de doom/death Paramaecium sur "Exhumed Of The Earth" (1993).

Le charismatique brailleur/guitariste Richard Bachman, auteur principal des paroles, n'aborde plus aussi frontalement les thématiques bibliques comme auparavant mais il fait le lien entre la Science et la Religion notamment avec la psychiatrie. Bachman étant étudiant en médecine à l'époque, la thématique traitée ne pouvait que l'intéresser. L'album aborde le sujet de la folie et plus généralement de la place de l'Homme dans l'Univers, de la lutte du Bien contre le Mal, etc. en s'appuyant sur les réflexions de S. Freud et d'autres penseurs modernes. Les vocaux se sont adoucis, mettant en avant un peu plus la technicité des musiciens ainsi que ce côté progressif recherché. Pour le reste de l'équipe, Jim Winters a rejoint le groupe. Sa basse est un peu moins groovie que celle de son prédécesseur mais elle demeure tout aussi percutante; les fûts sont un peu plus clairs et ils accompagnent bien les six cordes toujours aussi crasseuses sur la rythmique même si elles sont beaucoup plus propres sur les parties mélodiques. Le tempo s'est globalement ralenti, notamment sur les premiers morceaux. Ces changements se font encore plus nombreux et marqués qu'auparavant ("Futur Mind", "No Apology") avec quelques touches acoustiques ("Dimentia"). La production est à des années lumière de leur premier album, plus limpide (des solos guitare super propres), plus léchée (plus pro quoi) ce que les fans de la première heure regretteront. Pourtant les guitares sont toujours grasses et lourdes. Elles deviennent aussi syncopées et répétitives comme de l'indus ("Gone"); du coup, elles sonnent diablement plus modernes que sur les opus précédents.

Ce qui pourra séduire sur ce nouveau Believer, c'est la récurrence des intros à base de dialogue de film. Dès le début, l'album s'ouvre sur deux morceaux monstrueux: l'envoûtante intro de "Futur Mind" tirée du film l'Exorciste 3 et le convaincant "Dementia" (intro extraite d'Hellraiser 2) dont le final est une mise en bouche de ce qui va être joué plus loin dans l'album. Puis pour les trois morceaux suivants, retour à un thrash classique, plus agressif, plus rapide, culminant jusqu'à "Singularity", rappelant ainsi les débuts du groupe. Les titres s'enchaînent vite même si certains auditeurs y trouveront une redondance, mais c'est pour d'autant plus souligner le premier bloc massif de cette galette, Votre Honneur!

Ainsi, l'attraction principale de cette offrande reste sans nul doute le gigantesque morceau épique "The Trilogy Of Knowledge" structuré en quatre parties (1+3). Une courte transition instrumentale annonce le début de cette fameuse trilogie (en fait) pour maintenir une atmosphère angoissante: une intro façon "Dents de la Mer" suivi d'effets dignes d'un épisode d'X-Or (bonjour les références!). Mais voilà, le plus enthousiasmant reste à venir.
Ce dernier bloc de l'album est une oeuvre magistrale où le chant lyrique et death pur et dur dialoguent en se renvoyant la balle (le micro) comme à la bonne époque du metal gothique façon "beauty and the beast". Composée donc de quatre volets relatant en partie la destinée de la vie du Christ sur Terre (La naissance, le mensonge, la vérité, la clé), cette composition repose vocalement sur Julianne Laird Hoge (la soeur de Scott Lair, le violoniste), soprano de son état qui donnera la réplique à Bachman. En fond, des violons très agressifs (solos électrifiés) se chargeront de répondre aux six cordes de notre équipe. Une expérience musicale unique. Enfin, comme le groupe avait encore un peu de bande, rien ne vaut un petit message perso pour les fans pour conclure.

Au final, Believer fait ce qu'il sait faire de mieux: intégrer pas mal d'influences et de styles dans cet album incroyable qui est à la fois le sommet de leur maturité artistique et l'épilogue de leur période expérimentale débouchant sur une pause temporaire du groupe. Début 2000, le quatuor se reforme pour explorer de nouveaux horizons musicaux pour le meilleur et pour le pire.

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