Liste des groupes Black Pagan Asgeirr Diktat Allianz

S’il était plus connu, Asgeirr serait un groupe controversé. Quand on met une affiche d’agit-prop SS sur la couverture de sa démo, c’est une manière de déclencher des controverses… Toutefois, les controverses n’ont lieu que si le groupe sur lequel elles portent est connu. Ce n’est pas le cas ici, puisqu’Asgeirr est un projet musical justement méconnu.
Hé oui, tout ce qui est politiquement incorrect ne mérite pas forcément le détour, et Asgeirr en est un bon exemple.

Diktat Allianz développe quelques bonnes idées. Parfois, on entend des riffs pêchus ou typiquement black, qui donnent une ambiance bien glauque à l’ensemble. Certains samples sont sympathiques, certains passages plutôt bons. Il y a même des chœurs Pagan, agréables à l’oreille, et une reprise anecdotique dans le lot. Hélas, l’album manque cruellement… de tout.
Niveau guitare, la mélodie est souvent noyée dans une espèce de bruit général qui fait que tout se ressemble. A part quelques passages par-ci par-là, on a l’impression d’entendre une espèce de bouillie qui se répand de longues minutes durant. La voix ne relève pas le niveau : elle maîtrise à grand-peine les lignes de chant, elle est presque forcée, ce qui en devient grotesque. Ca s’entend particulièrement bien sur la reprise de « Souvenirs effacés ». La voix du chanteur de Nouvelle Croisade n’était pas toujours extrêmement juste, mais elle était au moins sincère. On y percevait la misère des soldats allemands, leur mort inutile et la haine qui pèse sur eux encore à présent. Ici, au contraire, on n’a qu’un succédané anecdotique, une voix qui réduit à la clownerie le martyre qu’elle prétend exalter. Et tout cela n’est pas arrangé par la boîte à rythmes, dont la programmation est plus que basique. Comme chez Burzum, elle est répétitive, mais Burzum avait au moins quelque chose de captivant et d’hypnotique. Alors que là… La BAR ressemble surtout à une machine à laver dans laquelle on aurait mis des cailloux.
Quant aux chœurs Pagan, ils ne sont pas mauvais, mais ils sont loin d’avoir la puissance de Bélénos ou d’autres groupes du même genre. Les samples, eux aussi, sont bien utilisés mais ce n’est pas avec quelques bons samples qu’on fait un bon album.

Malgré un son meilleur que celui de la démo (qui était à la limite de l’écoutable), Diktat Allianz ne vaut pas le détour. Les groupes de NSBM ont quelque chose de fascinant quand les idées politiques viennent former un tout cohérent avec la musique. Ici, malheureusement, ces mêmes idées ne sont qu’un prétexte pour attirer l’attention sur un album qui ne sort pas du lot. A part la reprise collector et quelques passages par-ci par-là, Diktat Allianz ne mérite guère qu’on s’y attarde. Si vous voulez du vrai NSBM, essayez Planet Zog – The End de Ad Hominem ou Nechrist de Nokturnal Mortum, deux albums qui prouvent que les idées politiques les plus extrêmes peuvent être utilisées comme catalyseur, pour un résultat final qui vaut réellement le détour.