Ah, la Suisse ! ses fromages, ses horloges, son chocolat, ses montagnes, son Alain Delon, ses groupes de
Hard Rock mélodique qui envoient le bois (
Gotthard,
Krokus), ses mythes fondateurs du
Metal extrême (
Hellhammer/
Celtic Frost,
Coroner,
Messiah)... Comment un pays aussi calme a-t-il pu donner naissance à autant de groupes importants, c'est encore un mystère aujourd'hui.
Sin Starlett sont donc, vous l'aurez compris, suisses. Et eux pratiquent un Heavy
Metal à l'ancienne, teinté de Speed à l'allemande (époque lointaine des années 80, où l'on ne parlait pas encore de
Power Metal).
Et dès le riff d'ouverture, suivi d'un cri de bon aloi, on sait qu'on va faire un gros voyage dans le temps, à l'époque des "
Walls Of Jericho", "Witch
Hunter" et autres "
Reign Of Fear". Les musiciens connaissent leur
Power/Speed allemand sur le bout des doigts, et les guitares sont tranchantes comme une lame de rasoir bien affutée sur des chairs à vif. Mais sans jamais oublier d'y insérer des mélodies, forcément très empreintes de la N.W.O.B.H.M. (le morceau "
Digital Overload" ou la ballade "The Last Straw"). Mais bon, ne croyez pas que
Sin Starlett a succombé au récent revival du
Hard Rock mélodique : ça tarte tranquillement, ça vous balance du refrain qui s'incruste dans le cerveau ("Electric Expander"), ça vous fait succomber sous des chœurs virils mais corrects ("Force
And Thunder", "Righteous
Saviours") et ça vous rappelle à quel point
Judas Priest est un groupe indispensable dans la collection de tout vrai fan de
Metal qui se respecte ("Sideway
Warriors").
On peut reprocher à "
Digital Overload" d'être un album qui n'apporte aucune nouvelle eau au moulin, et je répondrai : et alors ? On n'écoute pas du Heavy
Metal parce que c'est cool, parce qu'on attend le nouveau truc qui sera à la mode deux mois plus tard, parce que les hipsters ont décidé que les vestes patchées et le Hellfest sont 'the next big thing, ma chérie'... On l'écoute parce que cela reste, aujourd'hui, l'unique genre musical qui ne se soit jamais prostitué, et où les groupes qui le pratiquent le font d'abord par passion et non pour un quelconque calcul commercial.
"
Digital Overload" est typiquement le genre d'album qui fait se rappeler pourquoi on aime le
Metal, ce qui nous y a fait venir en premier lieu. Un truc qui vient direct des tripes et du cœur, sans besoin d'arrangements à la con. Le genre de trucs que tous les
Sabaton et
Twilight Force du monde ne comprendront jamais. Derrière l'aspect nostalgique, il y a surtout ici une galette qui poutre du début à la fin, 47 minutes de bon son qui ne donne qu'une seule envie : lever le poing, secouer sa chevelure et gueuler les refrains !
Une belle réussite, sans aucun faux pas, qui permet de se rassurer : tant qu'il restera des Défenseurs de la Foi d'un aussi bon niveau, le Heavy
Metal ne mourra pas.
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