Liste des groupes Death Thrash Blasphemic Cruelty Devil's Mayhem

Alors que la reformation d'Angelcorpse commençait déjà à battre de l'aile, le guitariste Gene Palubicki fonde Blasphemic Cruelty avec le bassiste / chanteur d'Ares Kingdom, Alex Blume. Cette association entre un membre d'Angelcorpse et un membre d'Ares Kingdom n'est pas fortuite. Il faut déjà se rappeler qu'Ares Kingdom, à l'origine, est la continuité d'Order From Chaos sans Pete Helmkamp. Celui qui a eu la lourde tache de remplacer Pete, c'est bien Alex Blume. Comme Pete ne cassera jamais les liens avec ses anciens camarades, Alex va se retrouver en contact avec Angelcorpse. Des contacts qui vont rapidement se transformer en amitié lorsque Gene Palubicki va aller habiter à Kansas City, dans la même rue qu'Alex. C'est une période pendant laquelle ce dernier va d'ailleurs un peu délaisser Ares Kingdom et ne traîner qu'avec les mecs d'Angelcorpse.
Cette association entre Gene et Alex pour un side project coulait donc de source. Pour la batterie, ils vont faire appel à une pote, Gina Ambrosio.
Blasphemic Cruelty n'est au départ qu'un projet studio et ce n'est que trois ou quatre ans plus tard que le groupe fera ses premiers concerts. Le but c'est un peu de faire du Angelcorpse mais avec une approche un peu plus thrash en remettant en avant les bonnes vieilles influences Possessed et Kreator.
Loin de faire péter la baraque, Blasphemic Cruelty arrive néanmoins à nous sortir un album tout à fait respectable mais qui est malheureusement gâché par une production assez lamentable. Le Perdition Temple, c'est en fait le home studio de Gene Palubicki. Le matos qu'il possédait à cette époque là était loin d'être au top niveau et le résultat est un son synthétique dénué de toute chaleur, notamment le son de la batterie qui est vraiment à la ramasse.
C'est vraiment dommage parce que musicalement ce disque tient la route. Sur des morceaux comme "Devil's Mayhem" et "Vengeance Dragon", on a vraiment l'impression d'avoir affaire à un Angelcorpse qui joue du Kreator. Le chant d'Alex est assez proche de celui de Pete Helmkamp, ce qui met encore plus en évidence l'influence d'Angelcorpse. Et je dirais qu'un morceau comme "Possessed Commands" n'usurpe pas son nom. Donc beaucoup de passages qui nous rappellent également les ambiances d'un Seven Churches et qui, bien entendu, font immanquablement tiltes dans l'esprit des vieux cons.
Après cet album, Gene Palubicki va se concentrer sur ses deux autres projets : Perdition Temple qui est selon lui la continuité d'Angelcorpse et Apocalypse Command qui est une version black metallisé d'Angelcorpse.
Cependant à partir de l'année 2012, Blasphemic Cruelty va être réactivé. Le groupe va donc commencer une série de concerts et surtout signé un contrat discographique avec le label américain Hells Headbangers Records pour un second album qui semble être en cours de route.

Curieux de nature, j'ai décidé de me pencher sur Blasphemic Cruelty après avoir appris deux choses. La première, que Gene de Angelcorpse y jouait effectivement de la guitare. La deuxième, que le groupe comptait dans ses rangs UNE batteuse, fait assez rare pour le signaler (enfin bon, regardez ses photos, vous aurez plus l'impression de voir un homme qu'autre chose).

Bref, nous ne sommes pas là pour proférer des moqueries gratuites à cette blasteuse en herbe, mais bien pour chroniquer le seul et unique méfait (ouf) de ce trio. Certains premiers albums de groupes tels que Carcass ont marqué l'histoire. Et bien, pour Blasphemic Cruelty, c'est tout simplement le contraire, parce que c'est véritablement mauvais. Je m'explique.

Pour commencer, arrêtons-nous sur la pochette. Sobre et relativement moche en somme, elle ne paye pas de mine quant au contenu du CD. Ensuite, arrêtons-nous un peu sur le titre des chansons... "Infernal Abominations", "Nuclear Evil", "Vengeance Dragon"... Bon, j'avoue que je cherche un peu la petite bête, mais bon, avouez quand même que trop de kitsch tue le kitsch. Et Blasphemic Cruelty amasse tellement les clichés, aussi bien dans les textes quasiment tous identiques que dans leur apparence vestimentaire et dans leur musique, que cet album est véritablement ennuyeux à écouter.

Premièrement, la production est absolument horrible. Oui, d'accord, on veut faire plus "evil", alors on enregistre tout dans son garage, c'est plus "true". Sauf que le groupe aurait quand même pu se fendre d'un petit mastering, tant les guitares ne sont qu'un grésillement continu et tant la batterie sonne artificielle. Les musiciens sont bons, certes, si l'on omet la batteuse qui se plante au moins une fois dans chaque chanson (véridique, et ça s'entend), et qui à force d'aller trop vite se met en retard toute seule. Heureusement, ce CD ne dure relativement pas longtemps, mais cela ne nous empêche pas de nous ennuyer sévèrement.

Car on a l'impression d'entendre la même chanson tout au long de l'album : l'éternel couplet/refrain/solo/refrain en somme. Aucune variété, aucune originalité (on n'en attendait pas vraiment d'un groupe de black/death, mais là, quand même) et surtout, surtout un cruel manque de saveur font qu'on s'ennuie ferme.

Alors oui, je mets "9". Parce que musicalement, ça se laisse écouter (si vous ne prenez pas la mouche devant l'incroyable redondance des morceaux). Parce qu'il y a un membre d'Angelcorpse dedans. Parce que le groupe compte une batteuse (même si elle n'excelle pas vraiment et se plante souvent). Parce que ce disque peut cacher un trou sur la cheminée ou caler un meuble branlant. Et surtout, parce que je dois saluer l'accumulation phénoménale de clichés ultra kitsch et lourdingues. Cet album est donc assez mauvais par l'absence de réelles variations et par son manque total de saveur. Amateur de "true" qui n'avez pas froid aux oreilles, jetez vous là-dessus. Pour les fans d'Angelcorpse, passez votre chemin, vous serez plus que déçus.