Deus Inversus

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16/20
Nom du groupe Black Altar
Nom de l'album Deus Inversus
Type Split
Date de parution 30 Juin 2020
Style MusicalBlack Metal
Membres possèdant cet album2

Tracklist

BLACK ALTAR
1.
 Deus Inversus
 06:43
2.
 Ancient Warlust
 05:45
3.
 Outro
 02:13

Durée totale : 14:41



KIRKEBRANN
1.
 Begrensa Bevissthet
 04:13
2.
 Faux Pas
 04:07
3.
 Et Nederlag
 05:40
4.
 Ufødte Klarhet
 02:47

Durée totale : 16:47

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Black Altar

Kirkebrann


Chronique @ Icare

02 Juillet 2020

Un split de 31 minutes honnêtes et intègres entre deux formations animées par une même dévotion palpable pour l’art noir

Black Altar n'est pas un nouveau venu sur la scène black. Avec seulement deux full length à son actif, le groupe polonais sort tout de même sa première démo en 1997, et s’il est vrai qu’il n’est pas très prolixe, c’est surtout à travers des splits qu’il a exprimé son art jusqu’à présent. Ce dernier enregistrement ne fait pas exception à la règle, et c’est Kirkebrann, formation norvégienne qui évolue dans un true black on ne peut plus classique, qui a ici l’honneur d’immortaliser son art musical au côté de celui de la horde de l’est sur ce Deus Inversus au titre plutôt explicite quant au style pratiqué.

Le premier morceau éponyme égraine les notes d’une bonne intro horrifico sataniste de rigueur, avant d’exploser en un black metal mélodique, rapide et direct à la finlandaise qui nous saisit à la gorge. Le son, signé Mauser (Vader) est très clair et propre, mettant idéalement en avant ces riffs de guitare accrocheurs et mélodieux, la batterie, rapide et entêtante, marque le rythme sans s’encombrer de patterns complexes, et le chant de Shadow, tour à tour hurlé et aigu ou plus profond et guttural, toujours bien articulé, est parfait pour le genre.
Black Altar possède aussi une facette plus rampante et sournoise, presque religieuse, avec ces ralentissements ponctués par la double et renforcés par ces chœurs liturgiques, dans la plus pure mouvance orthodoxe, même si l’on peut déplorer que le son, trop propre, gomme un peu l’aura noire et blasphématoire de la musique. Voilà en tous cas un premier morceau puissant, efficace et prenant, sans grande originalité certes, mais suffisamment intense et accrocheur pour satisfaire tout amateur du genre. Le riffing sait se faire excellent, profond et vénéneux, distillant ces mélodies diaboliques irrésistibles qui nous happent et nous attirent vers les profondeurs (le refrain hypnotique d’Ancient Warlust à la Sargeist). Black Altar termine sa partie sur un court morceau ambiant mystérieux et possédé, où l’on croit deviner des ombres terrifiantes se mouvoir dans les recoins les plus reculés des ténèbres.

Kirkebrann propose lui un art plus cru et épuré, évoluant dans un mid tempo groovy et trapu dans la plus pure tradition norvégienne. Ici, pas de complexité superflue, on débite du riff headbangant (le début presque thrashy de Begrensa Bevissthet), et le but premier semble être de balancer un black efficace et costaud sans fioriture. Ceci dit, la noirceur est bien présente et l’ensemble sent le soufre, notamment grâce aux vocaux secs et arrachés de Draug et à ce riffing à la fois charbonneux et entraînant qui, même s’il a déjà été mille fois entendu (Faux Pas), fait son petit effet, parfaitement exécuté par des mecs qui ont indéniablement de la bouteille – et à mon avis, pas de petit lait !
L’ensemble reste très classique, et si vous aimez les combos comme Nattefrost, Craft et Koldbrann, vous apprécierez sans problème les trois premiers titres de nos bûcherons scandinaves. D’ailleurs ces derniers sont également capables de nous surprendre, et les quelques bribes de chant clair, les fulgurances mélodiques (le solo de Faux pas dès 2,40 minutes, le refrain de Et Nederlag, avec ces notes plus lumineuses) ainsi que le Ufødte Klarhet final entièrement acoustique, aèrent un peu l’ensemble, pour un résultat finalement très solide et dans la bonne moyenne du true black norvégien.

Pour conclure, voilà un split honorable entre deux formations évoluant dans deux sous-genres de black légèrement différents, mais animées par une même dévotion palpable pour l’art noir. Sans être extraordinaires ni d’une grande originalité, ces 31 minutes sont honnêtes et intègres et constituent un hors d’œuvre plutôt copieux en attendant les prochains full length de Black Altar et Kirkebrann. Décidément, le split parait plus que jamais être le format idéal pour abolir les frontières, et les vents de la Pologne et de la Norvège conjuguent leurs bourrasques et réunissent leur souffle en un blizzard noir et glacial unifié qui semble prêt à s’abattre sur le monde du black metal.

My senses are becoming sharper
I discover a new reality
I travel through places and dimensions beyond reach for mortals
No boundaries exist anymore
My soul is a mirror of the universe

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