Peu habitué à l'humour dans le texte de titres metal, l'auditeur lambda, surtout si la Suisse en général et le Valais en particulier ne sont pas sa tasse de thé, ne va rien comprendre à cette microgalette. Comment traduire en langage clair "The son of who" sans y mettre un petit accent chantant d'une des belles vallées s'ouvrant sur le Rhône majestueux ("T'es le fils à qui?")? Et cette question énigmatique, "Where are your cows?" ("T'as où les vaches?"), qui n'a, en effet, aucune saveur si l'on n'y connait rien en folklore local.
Le premier titre fait référence au drapeau valaisan, treize étoiles blanches et rouges sur fond rouge et blanc, couleurs des vins locaux, treize étoiles pour treize districts. Titre "nationaliste", il fait bon en reprendre le refrain en coeur, fiers que les Valaisans sont de leurs montagnes.
Groupe issu de l'imagination de deux animateurs de la radio Couleur 3, as de l'imposture et de la création de personnages décalés, BLG est le digne héritier des britons de
Spinal Tap, les hairmetalleux qui avaient chanté "His
Majesty of Rock" lors du concert en mémoire de Freddie Mercury: des comédiens qui s'amusent et qui, sans faire exprès, vont devoir aller au-delà de leurs pires espoirs en alimentant la foule, religieusement admirative, en reprenant plus à fond que jamais, leurs rôles de musiciens déjantés.
Petit bijou d'humour,
Destroying Vertigo restera toutefois un sombre OMNI (objet musical non identifiable) par 99,8% des gens réunis sur le présent site (et encore, les 0,02% restant ont une perfusion de Fendant pour ne pas défaillir). L'esprit du metal est pourtant là, entre Emosson et la Foire du Valais, termes géographico-ethnologiques inconnus du hairbanger yankee de base.
Maintenant c'est clair, la Suisse compte un groupe monstrueux de plus: après
China,
Satrox,
Krokus,
Gotthard et Samaël, voici le Génocide du
Lion Noir...
A écouter de toute urgence (sinon j'te casse les bras), avec un petit verre de blanc, bien sûr!
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