Dans la seconde partie des 90’s, Repulse Records (ex
Drowned Productions et futur X-Treem Music) s’évertue à promouvoir le
Death Metal contre vents et marées, le style ayant subit de plein fouet la concurrence du Black
Metal. Indifférent au trendisme du moment, Dave
Rotten continue de proposer des sorties de
Centinex,
Incantation,
Deeds Of Flesh, et prend même des risques en lançant des groupes quasi inconnus. C’est le cas des américains de
Scattered Remnants, qui après un bon MCD
Inherent Perversion, sortent leur premier album
Destined to Fail (1998) chez l’irréductible label espagnol.
Cette fin de millénaire voit quelques groupes apporter une innovation certaine au
Death (
Krisiun,
Anata,
Hate Eternal,
Nile,…), ce trio américain lui, s’il reste plutôt dans le traditionnel, balance tout de même une musique dévastatrice et étouffante qui a tendance à pousser le brutal
Death dans ses retranchements.
Le premier titre
Destined to Fail est une majestueuse intro au clavier qui pourrait figurer en ouverture d’un album de
Limbonic Art, mais bien vite Lamentations of
Tortured Souls remet les choses en place avec un
Death surpuissant à la
Suffocation,
Cryptopsy, le tout avec un groove et une lourdeur façon
Internal Bleeding. La sauvagerie de At the Right
Hand of Nothingness les rapprochent même de leurs confrères de label
Deeds Of Flesh, mais toujours avec ce fameux groove, exactement le même qu’on retrouve que le fabuleux Killing On
Adrenaline de
Dying Fetus (sorti cette même année 98). Bref, le combo ricain n’est pas là pour trier des lentilles et s’est taillé un brutal
Death sur mesure..
L’un des atouts les plus précieux de
Scattered Remnants est le chant de
Jason Hendershaw, son guttural est d’une force et d’une authenticité rare, un peu comme celui de Frank Mullen sur les premières sorties de
Suffocation, de plus ses hurlements criards à la Glen Benton sont eux aussi redoutables. Mais le trio ne se complet pas uniquement dans la brutalité, tout comme l’intro de l’album, l’instrumentale As Whores semble toute droite sortir d’un album de Black symphonique, et Angelic
Redemption après un début ravageur, propose un riff mélodique et même un chant lyrique féminin : un peu incongru mais bien intégré à l’ensemble, et c’était juste pour mieux nous endormir avant un enchaînement cryptopsiesque et un mosh à défriser John Gallagher.
Un bon gros glaviot de brutal
Death à l’ancienne avec deux ou trois subtilités en son sein, voilà comment qualifier succinctement mais avec justesse
Destined to Fail. En revanche avec le titre final Vaginal
Vomit, pour la subtilité on repassera…
Même si cet unique album de
Scattered Remnants ne comporte rien d’inoubliable, il comblera sans aucun doute les fans de
Internal Bleeding,
Suffocation,
Skinless, ainsi que tous les collectionneurs de reliques tombées dans l’oubli.
BG
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