Avec une très courte discographie (un EP et un premier album sorti il y a déjà 7 ans) et un label polonais plutôt orienté black que death (
Agonia Record), les parisiens deather de
Necroblaspheme nous reviennent fort de l’expérience acquise durant leurs 7 ans d’existence avec ce séduisant
Destination : Nulle Part.
Pour la petite histoire, l’enregistrement date d’il y plus d’un an car le groupe a connu des difficultés pour lui trouver un label digne de ce nom. Pourtant au niveau du travail de production, Xort a effectué un travail exceptionnel tout comme sur les autres méfaits qu’il a produits (avec
Eradicate et
Anorexia Nervosa entre autres).
L’artwork représente un paysage idyllique souillé par une tache noire en surimpression, ce noir dégoulinant symbolise parfaitement la musique du groupe, poisseuse et oppressante. En tout cas, c’est un bien bel artwork se détachant des clichés habituels du death et montrant une réelle volonté de se démarquer et d’innover.
Musicalement on retrouve le style de leur premier album
Introducing Pure Violence mais l’ensemble est ici bien plus travaillé.
L’album se présente comme une œuvre compacte, froide, malsaine et glauque. Nous faisant passer du headbanging le plus violent (Sorry for Us, Nameless) à des refrains accrocheurs portés par un growler exceptionnel (
After All), mention spéciale pour 2H40 dont le « fucking lier ! » ne m’est pas encore sorti de la tête.
Ce qui scotche le plus dans cette galette, c’est le son. Tout y est chirurgical. Que ce soit la batterie, la guitare ou le growl. Le groupe a travaillé au clic et ça s’entend. Le grain des guitares est d’une froideur et d’un tranchant hallucinant, ce qui paradoxalement renforce l’atmosphère sombre et poisseuse du groupe. Au niveau des arrangements, rien ne vient aérer les compositions, mis à part quelques samples, l’un tiré du film Irréversible et un autre de Phil Collins (Qui aurait pu croire que du Phil Collins pouvait sonner aussi malsain ?).
Ici, pas de solo ni de passage mélodique pour que l’auditeur puisse respirer, d’où cette impression claustrophobique qui se dégage de l’album. Mais attention, cette simplicité ne démontre aucunement un manque de technique ou de créativité de la part des musiciens mais plutôt une approche minimaliste allant chercher un death d’une grande pureté. En conclusion, c’est un album aux compositions très roots, mais qui paradoxalement sonne très moderne grâce aux arrangements et à la production.
Necroblaspheme, avec ce deuxième méfait, signe donc une œuvre de grande qualité où tout, de l’artwork jusqu’au moindre riff, montre une démarche artistique rigoureuse vraiment remarquable. Je vous recommande donc chaudement d’embarquer pour ce voyage,
Destination : Nulle Part.
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